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Rapport Lotus sur la situation de Kisangani
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- Subject: Rapport Lotus sur la situation de Kisangani
- From: CONGOSOL - servizio informazioni <congosol@neomedia.it>
- Date: Tue, 21 May 2002 12:00:23 +0200
Title: Rapport Lotus sur la situation de
Kisangani
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. DEROULEMENT
DES FAITS
II. REACTIONS
ENREGISTREES
2.1. Au niveau de la ville de
Kisangani
2.2. Au niveau du leadership (hiérarchie) du
R.C.D./Goma
2.3. Au niveau de la société civile de
Kisangani
III. VIOLATIONS DES DROITS DE
L'HOMME
3.1. Exécutions sommaires
3.2. Atteintes à l'intégrité
physique
3.3. Atteintes au droit de
propriété
3.4. Arrestations arbitraires, détentions
illégales et disparitions
3.5. Attaques dirigées contre des
expatriés
3.6. Réquisition forcée des véhicules et
motos
3.7. Menace contre des Défenseurs des Droits
de l'Homme et acteurs de la Société Civile
IV. ANALYSE DE LA SITUATION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Introduction
Kisangani qui se remettait lentement et
difficilement mais sûrement des affres de la guerre dite de 6 jours
ayant opposé les troupes rwandaise et ougandaise en juin2000, au
cours de laquelle périrent en grand nombre hommes, femmes, enfants
et vieillards avec des dégâts matériels importants, vient de
revivre ce 14 Mai 2002 des scènes de violences ignobles, horribles
et inhumaines.
I. Déroulement des faits
Tout a commencé à 4 heures trente du matin
lorsque des tirs d'armes individuelles et automatiques retentirent à
travers le centre-ville. Il a fallu attendre 2 heures à peu près
pour se rendre compte enfin sur les antennes de la radio
télévision congolaise(radio officielle) qu'une mutinerie s'était
opérée au sein de l'armée du RCD/Goma. L'on pouvait suivre
leur message distillant une dose élevée de xénophobie, appelant
la population de toutes les six communes urbaines à se munir
d'armes blanches (marteaux, houe, bêche, machette, bâton) et à
descendre au centre- ville pour s'attaquer contre les militaires
rwandais, les autres pouvant se procurer fusils et munitions à
l'Etat-major de l'armée pour poursuivre l'opération et obtenir
la libération totale de la ville de Kisangani.
Ces « mutins » souhaitaient voir
les deux autres radios périphériques(Radio Télévision Amani de
l'Eglise Catholique de Kisangani et Radio Okapi de la MONUC) relayer
leur message, atteindre Kinshasa d'où pourrait provenir du
renfort. Les deux aéroports seraient fermés au trafic sauf pour
les avions de la MONUC.
Il convient de faire remarquer que de
l'imaginaire populaire, le Rwanda est responsable de la misère de
plus d'un. Ce qui fait que pareil discours potable et alléchant
trouva un échos favorable à la base. Des jeunes (majoritairement
des communes Mangobo, Kabondo et Tshopo) accoururent pour
accélérer, pensaient-ils, le processus de leur libération totale. A
leur passage, ils n'ont pas manqué de lapider ou de brûler vif
ce que les mutins leur ont fait considérer comme ennemis.
Curieusement aucune arme ni munition n'a été remise aux jeunes
qui ont réussi à atteindre l'Etat-Major de l'armée. Ils ont
été priés de rentrer. Entre-temps, d'autres militaires
hostiles à ce mouvement tirèrent sur des civils.
Le contrôle de la situation par les forces
loyalistes est intervenu aux environs de 8h30' du matin par la
bouche du commandant a.i de la 7ème Brigade, Yvon
NGUAZAMI.
Des équipes de patrouilles se sont
constituées pour arrêter et réprimer la population qui manifestait
sur la route et dans les rues. En même temps les militaires se
livraient à des actes de représailles dirigés contre les
quartiers populaires célèbres pour leur degré élevé de
résistance.
II. Réactions enregistrées
2.1 Au niveau de la ville de
Kisangani
La première réaction est celle du
gouverneur de la Province, Professeur BILUSA, qui s'est
vigoureusement attaqué contre la société civile à la chaîne
officielle de la Radio Télévision Congolaise, tout en lui rejetant
la responsabilité des évènements, il a décidé sur le champs
la cessation momentanée de ses activités. Les autres structures du
RCD s'en prennent aux associations des Droits Humains,
d'éducation civique et aux églises.
2.2 Au niveau du leadership (hiérarchie) du
RCD/Goma
La piste exploitée par maître Moïse
NYARUGABO, président ai du RCD/Goma et celle de la connivence entre
le gouvernement de Kinshasa et un groupe de bandits pour inquiéter
la population et permettre à la coalition Mouvement de Libération
du Congo de Jean-Pierre BEMBA et Gouvernement de Kinshasa de reprendre
la ville de Kisangani.
2.3 Au niveau de la société civile de
Kisangani
En plus des alertes et des communiqués de presse de différentes
associations locales dénonçant la vague de violence engendrée
par cet événement, le Groupe LOTUS, par le biais de son
président KITENGE SENGA Dismas, a accordé une
interview à la radio BBC pour dénoncer non seulement les attaques
contre la société civile mais aussi et surtout cette occasion
créée par le pouvoir en place pour bloquer le processus de
démilitarisation de la ville et instaurer un régime
d'exception.
III. Violations des droits de
l'Homme
Plusieurs violations ont été
enregistrées, notamment :
3.1. Les exécutions sommaires
La population s'est rendue coupable de la
mort de trois personnes (un militaire à Mangobo et deux civils dans
la commune Makiso). Leurs identités n'ont malheureusement
pas été révélées.
Les militaires jouant à la vendetta ont tiré
à bout portant sur des civils dans les quartiers de Mangobo et
dans la Commune Makiso :
-
Roger BOMBATA, 46 ans, enseignant à l'Institut Technique Agricole
de Simi-simi, père de 7 enfants et Godé OSESELA, 60 ans,
commerçante, tous résidants au numéro 124 en quartier Babali dans
la commune Mangobo.
Les
militaires ont ouvert le feu sur Mme Godée. Les balles ont
transpercé sa poitrine
jusqu'à
atteindre Roger BOMBATA, son fils, posté derrière
elle ;
-
Thomas MAMBAMBU, soudeur ajusteur, père d'un enfant, résidant au
quartier
Walengola
n°166 dans la commune de Mangobo, est mort de suite de plusieurs
balles
lui tirées
sur le corps ;
-
au quartier Walengola II ,gisait un corps non identifié d'un
adulte, atteint des balles à la jambe gauche et au niveau de la
tête ;
-
Bernard BOKOTA, employé à la clinique sainte thérèse, père
de 4 enfants, résidant au
quartier
Walendu n°18 dans la commune de Mangobo est mort de suite de
plusieurs
balles ;
-
Deux personnes sont mortes au quartier Walendu n°33 :Vicky
LONGOMBE(élève en 5ème des humanités à
l'institut Home-feyen)et sa grand-mère Mme
MBUTU(70ans) ;
- Camille MUGBANGA, adulte,
électricien à l'abattoir public de Mangobo, résidant
sur
avenue Fataki n°48
dans la même commune, marié et père de 7 enfants est mort
de
plusieurs coups de
balles ;
-
au quartier Matete, avenue Fataki n°51, est mort des balles M.
Ernest BONDJANDJA, père de 5 enfants. Périt également dans la
même parcelle M. KABO ISAKA(adulte) ;
-
M. Félicien BONGUNGU, commerçant, résidant sur l'avenue Hassan
II n°45, dans la commune Lubunga (quartier Lokele) est mort de suite
d'une balle attrapée au niveau de sa cuisse
gauche ;
-
M. Dieu-Merci BONGANGA, 4ans, résidant sur l'avenue Lualaba n°14
dans la commune Makiso a été froidement abattu par des militaires
dans sa chambre à coucher ;
3.2. Atteintes à l'intégrité
physique
L'on dénombre plusieurs cas de viol ainsi
que des coups et blessures imputables aux militaires du RCD/Goma et de
leurs alliés Rwandais dans les opérations de
représailles :
1.
Mme Eliotte BEKANDA, cultivatrice résidant au quartier
Walendu n°18 dans la
commune Mangobo
a été blessé par balles.
2.
Mme Lucie, âgée de 16 ans et Mme Claudine UKULI ont été
blessées par balles au
quartier
Walendu n°33, dans la commune Mangobo.
Les militaires se sont livrés, à Mangobo,
au rapt de jeunes filles qui seraient gardées à l'aéroport de
simi-simi et soumises au viol
3.3. Atteintes au droit de
propriété
Les opérations de représailles ont été
accompagnées de pillage des biens de
particuliers :
1. La maison
sise au Quartier Walendu n°19, dans la commune Mangobo a été
pillée et tous les biens de valeurs
emportées ;
2. Au quartier
Walengola II n°52, l'atelier de couture de M. MBANGU Wilfried a
été pillé ;
3.
A la paroisse Catholique Christ-Roi de Mangobo, le pillage a
été systématique : (véhicule et motos, ordinateurs, valise
satéllitaire, radio-phonie, matelas et autres biens
électroménagers emportés) ;
-
au quartier MITUKU, la famille BONDOKO a perdu tous ses biens meubles
et de l'argent en devises étrangères qu'elle
épargnait.
3.4. Arrestations arbitraires, détentions
illégales et disparition
Des arrestations s'opèrent de jour comme
de nuit. Plusieurs familles ont contacté le Groupe LOTUS au sujet de
leurs proches, particulièrement des officiers de la Police et de
l'Armée dont les commandants MABELE, Jacques MWAMBA, NYEMBO,
Pierrot, Jean- François IBUKA, Saddam et autres. Elles sont sans
leurs nouvelles depuis leur départ au service après le retour du
calme dans la ville le mardi 14 mai 2002.
Une rumeur répandue dans la ville fait
état de l'exécution sommaire de certains officiers de la Police et
de l'Armée à la rive droite de la rivière Tshopo
l'après-midi de ce mardi 14 mai 2002.
3.5. Attaques dirigées contre des
expatriés européens
Les prêtres de la compagnie de Jésus
(Jésuites) Xavier ZABALO (de la nationalité espagnole) et Guy
Verhaegen (Belge) ont été sérieusement inquiétés. Le premier
a été arrêté et transféré successivement dans plusieurs
lieux avant d'être relâché 24 heures après par les services
de sécurité.
Guy Verhaegen, quant à lui, a été
traumatisé suite aux coups de crosse de fusil lui administrés
violemment au niveau des côtes. Il est interné à l'hôpital
général de référence de Kabondo.
3.6. Réquisition forcée des véhicules et
motos
Plusieurs personnes ont été forcées de
remettre aux militaires les engins motorisés. La camionnette Pick-up
Toyota Hilux du Bureau Diocésain des ¦uvres médicales, la Jeep
Rocky de la Paroisse Christ-Roi de la commune Mangobo ont été
emportées.
3.7. Menace contre des Défenseurs des Droits
de l'Homme et des Acteurs de la société
civile
Le RCD/Goma leur fait endosser la
responsabilité de cette situation. Non seulement leurs associations
sont interdites d'activités, mais aussi la vie de ces acteurs est
gravement menacée. En plus du Gouverneur de Province, le Chef
d'Etat-Major Adjoint de l'armée du RCD , chargé de la
Logistique, le Commandant Gabriel AMISI, dit Tango Fort, est revenu
sur ces menaces à la radio officielle le 16 mai 2002 en promettant
de punir sévèrement les acteurs de la société civile,
agitateurs de la population, manipulateurs des mutins, espions du
gouvernement de Kinshasa et agents des puissances
occidentales.
Des sources dignes de foi attestent
l'existence d'une liste d'une dizaine d'acteurs de la société
civile élaborée par les services de sécurité du
RCD/Goma.
Pour avoir accordé une interview à la
Radio BBC le soir du mardi 14 mai 2002 , M. KITENGE Dismas,
Président du Groupe LOTUS, est obligé de vivre dans la clandestinité
pour échapper momentanément aux menaces des autorités du RCD. Il
en est de même d'autres acteurs tels que ABISA BOKANGA, Simon
IKENGE, François ZOKA, Gilbert KALINDE, Bibiche BAMBALE et autres
qui se sont effacés complètement de la circulation.
IV. Analyse de la situation
Deux hypothèses sont avancées par les
acteurs sur le terrain pour expliquer cet événement tragique
survenu à Kisangani.
La première hypothèse est celle de la
tentative de mutinerie, présentée et défendue par les
autorités du RCD/Goma. Elles allèguent le fait que certains
officiers de leur armée se sont emparés de la radio officielle et
y ont diffusé des messages hostiles au RCD et à son allié, le
Rwanda et déclaré leur ralliement au gouvernement de
Kinshasa.
Ce qui met en doute cette hypothèse est le
fait que certains observateurs qui ont suivi à la fois
l'occupation et la libération de la station de la radio locale
attestent avoir vu moins de vingt soldats investir la radio et
certains soldats du RCD participer à ces deux opérations, qui du
reste, se sont déroulées sans coups de feu.
Aussi, contrairement aux déclarations des
mutins, les deux aéroports étaient toujours sous contrôle des
forces loyalistes du RCD et que 48 heures après cet événement
les autorités ne présentent toujours pas les mutins qu'elles ont
prétendu avoir identifiés et qu'enfin qu'aucune instruction
judiciaire n'est déclenchée.
La seconde hypothèse est celle de la
machination du pouvoir en place pour perpétuer sa présence
militaire et politique à Kisangani et y instaurer un régime
d'exception. Cette hypothèse est soutenue aussi bien par le groupe
LOTUS, par d'autres acteurs de la société civile que par
une large opinion publique de Kisangani.
Les éléments suivants corroborent cette
deuxième hypothèse :
a.
Le manque de collaboration sincère du RCD/Goma à appliquer
les différentes résolutions du conseil de sécurité sur la
démilitarisation de Kisangani et au retrait des troupes
étrangères ;
b.
Le rappel des troupes de l'APR et celles de RCD/Goma à
Kisangani toutes les fois que la question de la démilitarisation est
exigée par la communauté internationale ;
c.
Les tergiversations du RCD à collaborer avec la MONUC à
Kisangani, observés lors de l'arrivée des casques bleus et du
bateau de la paix ;
d.
La méfiance du RCD à la MONUC observée à travers des
déclarations politiques publiques et à la
presse ;
e.
La rumeur persistante sur une mutinerie à monter par
le RCD depuis le dernier trimestre 2001 ;
f.
La désapprobation par le RCD du soutien de la société
civile de Kisangani à l'accord partiel signé entre le
Gouvernement et le MLC ;
g.
La dénonciation de l'alliance entre l'UDPS et le RCD
ainsi que du choix de Kisangani comme siège par des organisations de
la société civile ;
h.
L'interdiction par le gouverneur de Province le mardi 7 Mai
2002 de la séance de restitution des résolutions du Dialogue
Intercongolais dans le domaine des Droits de l'Homme organisée par
Luc Heinkinbrant de la Section Droits de l'Homme de la MONUC sous la
modération de Dismas KITENGE ;
i.
L'accusation de la société civile par le gouverneur de
Province le 8 mai 2002 dans une interview avec la presse locale comme
organisateur d'un soulèvement populaire contre le RCD à
Kisangani ;
j.
Le gel de la séance de restitution des travaux de la 58ème
Session de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU initiée
par le Groupe LOTUS
S'appuyant sur la seconde hypothèse, ce
qui vient d'arriver pourrait conduire à:
1. Restreindre
les champs d'activités et la marge de man¦uvre des associations
de la société civile. En fait, depuis la signature de l'accord
partiel de Sun City, les associations de la société civile en
général se battent becs et ongles pour faire impliquer davantage la
population au processus de paix. Ce travail quotidien attire
l'adhésion populaire et place le RCD/Goma dans une position
inconfortable. Aussi, usant des différents outils classiques de
communication, les associations de la société civile n'ont
aucune fois manqué de dénoncer et de mettre sur la place publique
les dérives totalitaires du RCD/Goma et de son principal allié le
Rwanda. Pour certaines personnes, cette situation traduit les
réserves du RCD/Goma sur la tenue à Kisangani du Symposium
International sur la Paix, organisé par les Eglises et la société
civile de Kisangani et prévu du 23 au 26 mai 2002.
2. Purger le
RCD/Goma des responsables jugés moins fervents à la cause du
mouvement.
Lisant à leur manière les signes du temps,
certains cadres veulent se caractériser par la prudence,
interrogeant avant l'exécution le bien fondé des ordres
provenant de l'amont. Cette attitude mal digérée par la
hiérarchie méritait une réponse appropriée.
3.
Surmilitariser la ville, faire échec et bloquer l'application de
la résolution de l'ONU relative à la démilitarisation de la
ville de Kisangani.
En soutenant les préoccupations
sécuritaires, l'imminence des attaques du gouvernement de Kinshasa
et la protection de certains groupes ethniques exposés à tout
genre de risques, l'inefficacité des éléments de la police à
instaurer un climat d'inquiétude dans la ville, le RCD/Goma ne
peut compter que sur sa forte présence militaire à
Kisangani.
4.
Réprimer la population qui ne cesse de manifester sa
désapprobation vis-à-vis du RCD/Goma pendant que les autres
mouvements rebelles ont accepté d'enterrer la hache de guerre,
d'ouvrir les liaisons de communication avec
Kinshasa.
Ces répressions ont été fortement
ressenties dans la Commune de Mangobo qui a fourni un plus grand
nombre de manifestants. A ce jour, plusieurs quartiers sont en partie
désertés par leurs occupants, et la Commune assiégée par les
militaires.
Conclusion et Recommandations
Devant cette escalade de la violence dirigée
principalement contre les militants des droits de l'homme et les
civiles non armées, il faudrait prendre des mesures allant dans le
sens de leur protection.
Le Groupe LOTUS, qui fait de la promotion et
de la protection des droits fondamentaux son cheval de bataille,
condamne énergiquement la xénophobie dont se sont rendus coupables
certains civils vis-à-vis d'un groupe ethnique bien déterminé
et qui a conduit malencontreusement à la mort d'hommes. Cela ne
peut cependant pas servir des prétextes pour semer la terreur et la
désolation, mener des opérations de représailles, tuer, blesser,
et violer en toute impunité.
La voie de la justice serait la meilleure pour
remettre chacun dans ses droits.
Au regard de ce qui précède, le Groupe
LOTUS recommande :
* A la population de
Kisangani
- d'éviter tout acte de xénophobie et de
violence de nature a retarder l'évolution
normale
du processus de paix et de
réconciliation vers lequel la RDCongo s'est
engagée ;
- de se caractériser par des initiatives
positives de développement global de
l'être humain sans
lesquelles l'exercice des droits fondamentaux
deviennent
hypothétiques.
* Aux ONG locales
-
d'intensifier la conscientisation et la mobilisation à destination
de diverses couches sociales pour leur inculquer une culture de paix,
de tolérance et de cohabitation pacifique ;
-
de doter ces couches sociales des outils efficaces de revendication
pacifique pour le
recouvrement des droits bafoués chaque fois que les circonstances
l'exigent.
* A la hiérarchie du
RCD/Goma
-
de sécuriser la population vivant dans les territoires sous son
contrôle ;
-
de rechercher et de traduire en justice tous ceux qui se seraient
impliqués dans les
événements
qui ont par la suite dégénéré ;
-
de mettre fin aux arrestations arbitraires et autres violations qui se
commettent ça et là par les hommes en
uniforme ;
-
de lever la mesure frappant les associations de la société
civile ;
-
de cesser des menaces proférées contre les acteurs de la société
civile.
* A la Communauté
internationale
-
de mener des actions de lobbying en faveur des militants des droits
humains de Kisangani extrêmement en danger ;
-
de faire pression sur les belligérants en territoire congolais pour
le respect des résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU,
particulièrement celles relatives à la démilitarisation de la
ville de Kisangani et au retrait des troupes étrangères du
territoire congolais.
Fait à Kisangani, le 16 Mai
2002
le Groupe LOTUS
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