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prêtres arrêtés , population massacrée à Kisangani



Title: prêtres arrêtés, population massacrée à Kisangani



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source: Agence de Presse DIA
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
 
SITUATION INQUIETANTE A KISANGANI : PRETRES ARRETES ET MOLESTES, POPULATION MASSACREE,  BIENS PILLES
 
Kisangani, le 16 mai 2002–(D.I.A.)–La situation devient très préoccupante dans le chef de lieu de la Province Orientale Kisangani. Des Ongs de droits de l'homme d'inspiration chrétienne oeuvrant dans cette ville stratégique sous occupation des troupes rwandaises rapportent des actes de violence à l'endroit des populations civiles et des prêtres. Des civils sont massacrés, des prêtres arrêtés et molestés, leurs biens pillés par ces militaires. Les responsables de ces actes sont connus.
 
            Le père Xavier Zabalo, arrêté le 14 mai 2002 au matin, a été libéré le 15 mai  à 19h30'. Après son arrestation, le prêtre jésuite de nationalité espagnole avait été conduit à l'aéroport où il avait subi un interrogatoire. Le père Guy Verhaegen, confrère du père Xavier Zabalo, a été également interpellé par les services de sécurité. Ce jésuite belge, âgé de 75 ans, très connu pour son engagement dans le mouvement de défense des droits humains à Kisangani, a été molesté. Le religieux avait reçu un coup de crosse de fusil au niveau des côtés. Il avait passé quelques heures sous observation à l'hôpital.
 
            Les biens de la paroisse Christ-Roi où le père Zabalo est curé ont été pillés par les militaires. Le père Zabalo et le père Veraeghen sont logés  chez les prêtres du Sacré-Cœur de Jésus au centre-ville. Les militaires ont aussi opéré des pillages chez des particuliers. Les biens ainsi pillés sont stockés à Simi-Simi au cantonnement militaire du mouvement rebelle congolais RCD/Goma, appuyé par le Rwanda.
 
- Massacre des populations civiles
 
            Le mardi 14 mai 2002, la radio nationale à Kisangani avait été prise d'assaut par un groupe de militaires congolais du RCD/Goma. Ceux-ci réclamaient le départ des soldats rwandais de cette ville. A l’appel des mutins sur les ondes, la population est descendue dans la rue avec des gourdins et autres armes blanches à la chasse des Rwandais. La commune de Mangobo est par la suite assiégée par les militaires du R.C.D/Goma en représailles à la réaction de la population. En effet, les habitants de Mangobo avaient fourni le grand contingent des jeunes regroupés dans des associations d’autodéfense qui ont répondu positivement à l'appel des mutins congolais. A ce jour, on parle de 23 personnes abattues et d'une dizaine de blessés. Les quartiers les plus touchés dans la commune de Mangobo sont les suivants :  Walendu, Walengola, Bangwandi et Matete.
 
            Des sources contactées à Kisangani parlent des tueries gratuites. Tel est le cas de personnes surprises qui prenaient leur vin. Celles-ci et la vendeuse ont été abattues. L'on a tiré à bout portant sur une mère avec son enfant qui passaient paisiblement sur la route. Pour n'avoir pas eu d'argent sur lui à remettre aux militaires, un père de famille a été fusillé.
 
            Parmi les responsables de ces forfaits, on cite les noms du commandant Laurent Kunde de la 7ème brigade de Kisangani, actuellement en détachement circonstanciel à Goma et du commandant Tango Four, chargé de la logistique à Goma. Ces deux officiers font partie du contingent venu de Goma pour mater la mutinerie. M. Tshialima, agent de la police secrète (DSR), figure également sur la liste des commanditaires de ces opérations.
 
            Des proches du pouvoir RCD à Kisangani déclarent avoir vu une liste des personnes devant être arrêtées. Il s'agit du père Zeno Sendeke et de son confrère Augustin, tous prêtres du Sacré-Cœur, de l'abbé Jean-Pierre Badidike et de l'abbé Matthiew Libwale. Des membres de la société civile  sont également menacés : le Dr Abissa, Me Yangambi, M. Dismas Kitenge et M. François Zoka.

 
            Les témoins parlent de l'exécution de 19 officiers militaires dont les commandants Nyembo, Pierrot, Buicha, Jacques Mwamba et Martin Ondekane.
 
- Mutinerie ou montage ? La société civile de Kisangani accusée
           
Mutinerie ou montage, s'interroge le Réseau d'Organisations des Droits Humains et d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne (RODHECIC) ? RODHECIC s'inquiète de la situation qui prévaut encore une fois à Kisangani, semant la mort et la désolation. Ceci  au moment même où la société civile de cette ville-martyre s'apprête à tenir un symposium sur la paix en République Démocratique du Congo du 24 au 26 mai 2002.
 
            Après analyse des faits, le réseau droits humains de la Province Orientale dans un communiqué de presse émet des doutes quant à la version de la mutinerie. Le réseau  condamne l’incitation à la haine, à la xénophobie et au meurtre contre les Rwandais. Les activistes des droits humains demandent au RCD/Goma : - de traduire devant des juridictions responsables tous les mutins arrêtés et leurs complices pour faire la lumière sur ce qui s’est passé le 14 mai 2002 ;
-de mettre un terme à toutes les exactions qu’il fait subir aux populations civiles innocentes de Kisangani et de restituer à leurs propriétaires, sans délai, tous les biens pillés par ses militaires.
- de respecter les libertés d’association et des réunions telles que reprises dans les différents instruments des droits de l’homme. Le réseau tient le mouvement rebelle responsable de tout ce qui peut arriver aux acteurs de la Société civile que le gouverneur de Province sous administration rebelle accuse d’avoir ourdi des troubles à Kisangani. Le réseau invite le RCD/Goma à continuer à lutter par des voies diplomatiques et politiques pour amener Kinshasa et Gbadolite à un compromis politique global en vue de la restauration de la paix et de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo.
 
            Le RODHECIC attire l'attention sur le danger qui pèse sur les animateurs des Eglises et de la société civile à Kisangani. Il demande à l'opinion d'exiger sans délai la démilitarisation de cette troisième ville congolaise et le déploiement d'une force de protection de la population contre les tueries, crimes contre l'humanité, perpétrés par le mouvement rebelle congolais et l'armée rwandaise.(Agence catholique D.I.A.)
 
 
 
 
 
 
 
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