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Adresse du chef de l'Etat du 24 avril 2002



Title: Adresse du chef de l'Etat du 24 avril 2002




Adresse du chef de l'Etat du 24 avril 2002

Chers compatriotes,
 Pendant 52 jours, l'attention du peuple congolais et d la communauté internationale est restée focalisée sur les assises du Dialogue National qui viennent de se tenir à Sun City, en République Sud-africaine.
 Ce grand forum était considérée, à juste titre, par tous comme une rencontre importante pour la recherche de solution à la crise qui secoue notre pays depuis près de 4 ans.
 Avant toute chose, je voudrais m'acquitter d'un agréable devoir, celui de remercier, au nom du peuple congolais, tous ceux qui ont de près ou de loin participé à la tenue de ces assises.
 
Je pense ici au Facilitateur Sir Ketumile Masire et à tout son bureau qui n'ont ménagé aucun effort pour aider les congolais à se concerter pour la tenue des négociations politiques intercongolaises.  Mes remerciements s'adressent également au président Thabo Mbeki, à son gouvernement ainsi qu'à tout le peuple sud-africain d'avoir accepté d'accueillir sur leur sol ces assises importantes pour le devenir de la République Démocratique du Congo.
 
Je remercie enfin, toute la communauté internationale et plus particulièrement l'Union Africaine, l'Union Européenne, les Nations Unies et tous les autres partenaires dont la contribution matérielle et le soutien politique ont permis d'aboutir aux résultats enregistrés à Sun City.
 
Chers compatriotes,
 
Avant de poursuivre mon propos, permettez moi de vous rappeler qu'à l'occasion de mon discours d'investiture du 26 janvier 2001, j'avais pris l'engagement de faire aboutir le processus de réconciliation nationale, de la pacification et de la réunification du territoire national.
 
J'avais à cet effet sollicité de l'ensemble du peuple congolais, sans exclusion, sans courage, sa détermination et son esprit de sacrifice pour affronter et surmonter les défis de l'instauration de la paix, de la consolidation de la communion nationale, de la normalisation de la vie démocratique et de la reconstruction nationale sur touts les plans, face à une guerre d'agression inacceptable.  Pour concrétiser cet engagement, j'ai choisi de privilégier les voies politiques et diplomatique en lieu et place de la logique militaire.
 
Ma détermination à faire la paix m'a emmené à réactiver l'accord de Lusaka, à rencontrer les présidents des pays agresseurs et les chefs des mouvements rebelles, à réhabiliter le Facilitateur Sir Ketumile Masire et à l'appuyer dans ses efforts pour la tenue du Dialogue national.
 
Par ailleurs, j'ai tout mis en ¦uvre pour que le Dialogue national devienne une réalité et soit inclusif pour permettre, de se parler entre eux et de décider en toute indépendance de l'avenir de leur nation.
 
Tous ces efforts ont été couronnés par la tenue effective du Dialogue national à Sun City en Afrique du sud.
 
Conformément à l'Accord de Lusaka, le Dialogue national devrait permettre la réalisation des objectifs principaux que sont :
 
Pendant près de 40 jours, alors que les travaux avaient connue une évolution sensible dans la plupart des commissions du Dialogue intercongolais, la question du nouvel ordre politique a bloqué toute perspective de solution à la crise politique dans notre pays à la suite d'une interprétation divergente dans l'approche de la mise en ¦uvre des institutions d'une transition consensuelle.  Pendant que le gouvernement proposait l'organisation consensuelle d'une transition inclusive de différentes forces et sensibilités politiques du pays en vue de la tenue dans les meilleurs délais des élections libres, démocratiques et transparentes, certaines composantes soutenaient mordicus la théorie de la table rase qui consacrait la non existence des institutions de la République, tentant ainsi de transformer les négociations politiques intercongolaises une Assemblée constituante.

 
Déterminé à promouvoir la réconciliation nationale en vue de restaurer la paix et de réunifier le pays, le gouvernement a invité toutes les composantes à se concerter avec lui pour une gestion consensuelle de la transition à travers les institutions classiques avec des compétences bien définies entre le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat, le Gouvernement et les Cours et Tribunaux.  C'est cette offre qui a permis au Mlc, au Rcd/Goma, au Rcd/National, aux Mai mai, à l'opposition politique et à la société civile/Forces vives de signé un Accord politique autour des questions fondamentales de la République. Au total, sept des huit groupes participant au Dialogue intercongolais, soit près de 80 % des délégués au Dialogue national, ont adhéré à cet accord qui, aujourd'hui, réjouit l'ensemble de notre peuple.
 
L'essentiel de cet Accord prévoir :
 
1)      La fin de la guerre dans les parties du territoires national contrôlées par le Mlc, Rcd/Ml et le Rcd/national
2)      La participation de toutes les composantes dans l'exercice du pouvoir pendant la transition
3)      La détermination et la mise en place de deux types d'institutions de la transition, à savoir les institutions traditionnelle que sont le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat, le gouvernement, les Cours et Tribunaux et les institutions citoyennes, en l'occurrence la commissions électorale indépendante, la Haute Autorité des médias, la commission vérité et réconciliation, l'observatoire national des Droits d l'Homme, la commission de la lutte contre la corruption.
4)      La formation d'une Armée nationale restructurée et intégrée incluant les forces armées gouvernement de la République Démocratique du Congo, celles du Rcd/Goma, du Mlc, du Rcd/Ml, du Rcd/National ainsi que les mai mai selon des modalités à définir par les institutions politiques de la transition issues du Dialogue national.
 
 
Je saisis cette occasion pour féliciter le sursaut patriotique qui a conduit la grande majorité des participants à adhérer à cet accord cadre qui ouvre  la voie à un nouvel ordre politique en République Démocratique du Congo.  Pour ma part, je réitère mon adhésion totale à cet accord et je m'engage à le respecter et à en garantir le contenu.
 
Chers compatriotes,
 
Je crois que l'heure est donc venue pour que le Rcd/Goma et les quelques partis de l'opposition politique qui hésitent encore, puissent se joindre, dans un élan patriotique, à la majorité en adhérant à cet accord en vue de mettre un terme définitif à la guerre d'agression et au conflit armé qui déchirent notre pays depuis près de quatre ans, et à toutes les humiliations dont le peuple congolais a tant souffert.
 
En signant l'accord politique de Sun City, les congolais ont désormais résolu d'¦uvrer pour la paix, la réconciliation de leur pays.  J'invite la communauté internationale à soutenir cet accord et à encourager les parties restantes à y adhérer.
En effet, en se rendant à Sun City, la volonté du gouvernement était de rechercher et de réaliser, entre autre objectifs, la réunification du pays tout entier.  Malheureusement, les exigences du Rwanda et du Rcd ne nous ont pas permis d'atteindre cet objectif.
 
Le Dialogue national étant ainsi terminé, ont peut considérer que l'Accord de Lusaka dans son volet politique a désormais trouvé son dénouement et rempli pleinement sa mission.
 
Chers compatriotes,
 
Au regard de l'article 17 de l'Accord politique de Sun City pour la gestion consensuelle de la transition en République Démocratique du Congo, un groupe de travail représentant touts les composantes et entités et ayant pour mission d'élaborer un projet de la Charte constitutionnelle de transition, doit être constitué pour finaliser les conditions d'installation de nouvelles institutions dans les meilleurs délais.  Ce groupe de travail aura aussi pour mission l'élaboration d'un calendrier fixant le début des consultations et les séquences des rencontres avec toutes les composantes jusqu'à la formation du gouvernement de transition.
 
Dans l'entre-temps, un groupe d'experts comprenant les délégués du gouvernement, du Mlc, du Rcd/National et du Rcd/Ml devra se réunir pour que la libre circulation des personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national et le trafic fluvial, terrestre, ferroviaire et aérien soient rétablis le plus vite possible afin de permettre une reprise rapide du commerce entre les différentes centres du territoire ainsi réunifié. Les congolais pourront désormais se déplacer librement entre Kinshasa, Beni, Buta, Butembo, Gbadolite, Lisala.  Pour ma part, le gouvernement de transition qui sera mis en place aura pour mission principale de conduire le congolais aux élections démocratiques, libres et transparentes.  Ce gouvernement devra s'atteler à établir le calendrier qui prévoit l'organisation de ces élections dans les meilleurs délais sous l'égide de la commission électorale indépendante afin de permettre à notre peuple de se choisir librement ses dirigeants après 40 ans de privation de liberté démocratique.

 
Chers compatriotes,
 
Le Dialogue national n'était pas une fin en soi.  C'est une étape dans le long processus visant à terme, non seulement la pacification mais aussi la démocratisation et surtout le développement de notre pays que personne, quel que soit le motif, n'a le droit de détruire ni de laisser se détruire.  Il nous appartient donc maintenant de gérer et de capitaliser, en toue responsabilité et patriotisme, l'après Sun City, c'est-à-dire le respect et la mise en ¦uvre de nos engagements mutuels librement consentis.
 
Pour sa part, le gouvernement reste ouvert aux négociations avec le Rwanda, le Rcd/Goma et leurs alliés des partis politiques.  Personnellement, je mettrai toute en ¦uvre pour les convaincre de s'y impliquer et de rejoindre tous les patriotes qui se sont engagés.  Car, notre détermination est de préserver l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo, de ramener la paix, de reconstruire le pays et de respecter tous les engagements qui concourent au triomphe de l'idéal démocratique.
 
En attendant, dans l'intérêt supérieur de la nation, toutes les institutions de la République, notamment le parlement, le gouvernement et les cours et tribunaux continuer à fonctionner normalement jusqu'à l'installation de nouvelles institutions.
J'enjoins donc les animateurs de ces institutions de continuer à ¦uvrer avec patriotisme et intégrité.
 
Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons enterrer la hache de guerre et nous surpasser pour qu'ensemble nous puissions construire un Congo nouveau fort et prospère.
 
C'est pourquoi, la gestion de la transition sera désormais une gestion plurielle dans le respect mutuel des attributions de toutes les institutions pour que l'apprentissage des règles démocratiques soit déjà stabilité des institutions à laquelle aspire le peuple congolais.
 
La paix, la réconciliation nationale et la réunification du pays qui ne viendront pas par les armes,  mais plutôt par la négociation, ont un prix.  En effet, elles passent par des concessions réciproques.  Et comme vous le savez, le gouvernement de la République en a fait suffisamment.
 
Toutefois, ces concessions ne peuvent être considéré ni comme une faiblesse ni comme une trahison des intérêts du peuple mais, au contraire, comme étant le prix payé pour la paix et la réunification du territoire national.
 
Qu'il me soit permis, avant de termine cette adresse, de remercier et de féliciter tous les délégués pour l'élan de patriotisme dont ils ont fait montre en participant activement aux assises du Dialogue national au cours desquelles les 37 résolutions qu'ils ont adoptées constituent un acquis important pour la nation.
 
Je ne pourrais terminer ce message à la nation sans m'adresser particulièrement à vous, compatriotes de l'Est du pays.  Je salue ici, encore une fois, votre courage, votre bravoure et votre résistance à l'agression de notre pays.  Je suis de c¦ur avec vous et je ne ménagerai aucun effort pour un aboutissement rapide du processus de paix, de reconstruction nationale et de la réunification de l'ensemble du territoire national.
 
Par ailleurs, je rends un vibrant hommage au peuple congolais tout entier pour sa patience et son adhésion aux résultats des assises de Sun City.
 
Mes remerciements les plus sincères s'adressent également à tous les chrétiens, aux musulmans et à tous les autres croyants qui n'ont cessé de prier pour la tenu et la réussite du dialogue intercongolais.  Je rends grâce à Dieu d'avoir écouté et exaucé leurs prières et je les encourage à continuer à prier pour la paix et la réunification total de notre pays.
 
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo.
 
Je vous remercie.





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