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Appel urgent de l'Asadho



AGENCE  DE PRESSE D.I.A. - BULLETIN D'INFORMATION -4/O7/2000

DROITS DE L'HOMME DANS LE SUD-KIVU : AGGRAVATION DES VIOLATIONS CES 
DERNIERS TEMPS
Kinshasa, le 04 juillet 2000  (D.I.A.)   Katogota, dans le Sud-Kivu, en 
territoire occupé, demeure jusqu'à ce jour la localité dont les 
Congolais gardent un souvenir amer à cause des tueries qui y ont été 
opérées. Plus de trois semaines après ce drame, les attaques armées 
contre la population se poursuivent dans cette partie du 
Congo-Kinshasa. Les auteurs de ces attaques finissent par être 
reconnus  par les habitants, victimes de ces violations. Les rebelles 
du mouvement congolais RCD et les soldats rwandais de l'APR sont 
souvent cités.

	Dans un message rendu public à Kinshasa, le 4 juillet 2000, 
l'Association africaine des droits de l'homme (Asadho) lance un appel 
urgent face à la persistance des violations massives des droits de 
l'homme et du droit humanitaire que l'on déplore dans le Sud-Kivu. 
L'Ong opérant à Kinshasa souligne l'incapacité manifeste de l'APR et du 
RCD à mettre fin aux crimes contre l'humanité dans cette région. On 
comprend le pourquoi de l'appel urgent lancé par l'Asadho pour que la 
communauté internationale prenne des mesures plus rigoureuses en vue de 
la protection des populations civiles congolaises. L'Ong cite le cas de 
l'attaque à Kabare, dans la nuit du 18 au 19 juin 2000. La paroisse, 
l'hôpital, le couvent des sœurs et des maisons des paysans (Cirunga) 
ont été pillés. Trois paysans ont trouvé la mort. Comme lors du 
massacre de Katogota, le mouvement rebelle congolais a attribué cette 
attaque aux Interahamwe. L'Asadho relève à la suite des informations 
recueillies à la base que les auteurs de ces crimes quittent les lieux 
de leurs forfaits en se dirigeant vers Kajeje où se trouve un important 
campement des soldats rwandais de l'APR.
L'appel rendu public par l'Asadho dénonce le déplacement des 
populations congolaises, encouragé par l'APR et le RCD, ce qui montre 
qu'il s'agit "d'un plan bien monté pour déstabiliser les populations 
congolaises bashi(…) pour des objectifs militaires bien précis." Le 
même sort a été réservé aux habitants de Kalonge où ont été installés 
des Rwandais, essentiellement hutu sous la direction de leurs 
concitoyens officiers tutsi.   L'appel dénonce les viols et 
traitements  inhumains et barbares à Fizi, qui, aux dires des témoins, 
ont été commis par des soldats banyamulenge ou des tutsi de nationalité 
burundaise. A Uvira-Fizi des jeunes filles et femmes meurent sous les 
coups de ces viols et traitements barbares (introduction des bâtons ou 
pierres dans les organes génitaux).
Les villages de Runingu, Sange et Kahanga, dont des habitants ont été 
tués, sont présentement désertés de leurs populations. L'Asadho estime 
qu'il faut agir vite et qu'il serait nécessaire qu'une commission 
internationale soit envoyée immédiatement dans la région, en même temps 
que des mesures coercitives appropriées soient prises dans le cadre du 
chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Des troupes rwandaises, 
constate-t-on sur le terrain (Bukavu, Walikale, Lubutu), ont entrepris 
une progression vers la Province orientale. Cette progression fait 
craindre la constitution des renforts pour de nouveaux affrontements à 
Kisangani, où il y a quelque semaines les armées d'agression rwandaise 
et ougandaise se sont livrées une bataille. Selon l'Asadho, il n'existe 
qu'un seul mécanisme judiciaire pouvant s'occuper de la question de la 
responsabilité des auteurs et des complices des crimes de guerre et 
ceux contre l'humanité qui se commettent dans le Sud-Kivu. Seul ce 
mécanisme peut aussi envisager la question du dédommagement des 
victimes congolaises. Cet instrument juridique est le tribunal 
international pour le Congo-Kinshasa, que propose l'Asadho et au sujet 
duquel celle-ci  réitére son appel pour sa création. (D.I.A.)

AGENCE DE PRESSE D.I.A. (Documentation et Informations Africaines)
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