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sull'ipotesi dell'aereo sul pentagono
Internet véhicule une rumeur extravagante sur le 11 septembre (Le monde)
Le Réseau Voltaire, http://www.reseauvoltaire.net/ connu pour ses attaques
contre le Front national et présidé par Thierry Meyssan, utilise une série
de photos pour affirmer qu'aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone. Par
le biais de forums et de courriers électroniques, cette théorie du complot a
gagné une audience mondiale.
"Y a-t-il un avion dans le Pentagone ?" Depuis quelques semaines, la
question parcourt la Toile. La thèse défendue par Thierry Meyssan, président
du Réseau Voltaire, selon laquelle aucun avion ne s'est écrasé sur le
Pentagone le 11 septembre 2001, rencontre sur le Net une audience
exceptionnelle.
L'affaire déborde même de ce cadre : M. Meyssan a été reçu par Thierry
Ardisson, samedi 16 mars, dans son émission "Tout le monde en parle" sur
France 2. Le lendemain, Al-Watan, le journal à plus fort tirage d'Arabie
saoudite, a publié un entretien de M. Meyssan, sans prendre aucune distance
vis-à-vis de sa thèse. Ce succès médiatique vient soutenir le lancement de
son livre (L'Effroyable Imposture, Ed. Carnot, 18 euros, 235 pages), lundi
11 mars.
Dans de très nombreux forums sur Internet, la polémique enfle, avec son lot
d'invectives. La thèse, pourtant, n'est pas récente. Le Réseau Voltaire en
publie les prémices sur son site (reseauvoltaire.net) à peine un mois après
le 11 septembre. "Juste après les attentats, les gens avaient un peu honte
de douter de la thèse officielle", affirme M. Meyssan. Le site de
l'association, selon lui, enregistre alors 45 000 visites par mois.
Mais, le 10 février, le site L'Asile utopique (asile.org), géré par le fils
de Thierry Meyssan, Raphaël, publie une version allégée de cette thèse. La
présentation, courte et scandée, exhibe des photos de l'attentat contre le
Pentagone, toutes reprises de sites officiels américains. Une minute suffit
à parcourir ce montage, agrémenté de légendes au ton badin et énigmatique,
qui stigmatisent l'absence de débris sur les lieux de l'attentat mais ne
démontrent pas la théorie du complot. Dans cette sélection sur asile.org, la
photo d'Associated Press (AP), montrant un morceau de fuselage gisant à une
centaine de mètres du Pentagone, n'y figure toutefois pas. " On nous raconte
que l'avion s'est complètement désintégré (...), mais on retrouve à
plusieurs dizaines de mètres de l'explosion un morceau de carlingue tordu,
mais pas calciné", rétorque Raphaël Meyssan.
Dès le 22 février, le site enregistre 15 000 visites par jour. La théorie se
propage via des forums en listes de discussion, le courrier électronique et
les magazines en ligne. Mardi 12 mars, alors que ni la thèse du Réseau
Voltaire ni asile.org n'ont bénéficié de relais dans la presse, ce site
culmine à 85 000 visites selon les mesures de son hébergeur, Gitoyen.
Largement plus que beaucoup de sites de la presse écrite française. "Ces
médias non officiels captent une audience très forte sur le Net, analyse
Karim Stambouli, directeur-conseil à Publicis e-brand. La rumeur
d'Abbeville, expliquant 'les causes' du débordement de la Somme, y avait
déjà trouvé un certain écho. Mais ici, la Toile permet de légitimer une
parole [celle de Réseau Voltaire], car tous les éléments présentés sont
sourcés, et directement consultables en ligne." Pour M. Stambouli, les
médias en ligne vont se révéler de plus en plus capables d'"influer sur la
presse".
"Il ne faut pas exagérer le rôle joué par le Réseau, tempère Pascal
Froissart, professeur en sciences de l'information et de la communication à
l'université Paris-VIII et spécialiste de la rumeur. Internet ne dicte pas
de nouvelles conduites dans l'opinion. Il est tout au plus un espace de
contestation populaire, comme l'ont été les radios libres."
La déferlante n'est pas circonscrite à un pays. "Environ deux tiers de nos
connexions viennent des Etats-Unis", assure Raphaël Meyssan. De nombreux
sites américains reprennent - souvent pour la démonter - la thèse de M.
Meyssan. Les télévisions aussi. La chaîne d'information CNN a diffusé, le 7
mars, les images - prises par une caméra de sécurité - d'une forte
déflagration sur la façade du Pentagone.
Si Internet et les autres médias participent à la diffusion de cette thèse,
ils peuvent aussi contribuer à son discrédit. Depuis début mars, plusieurs
sites, aux Etats-Unis et en France, décortiquent et contredisent les
arguments du Réseau Voltaire. Ainsi d'Hoaxbuster (hoaxbuster.com), site
spécialisé dans la chasse aux rumeurs sur le Net. "Dans un contexte de
défiance de l'opinion française, depuis la guerre du Golfe, vis-à-vis de la
capacité du gouvernement américain à dire la vérité, la façon dont a été
posée la question [de la présence de l'avion] ne pouvait générer qu'une
rumeur", estime Guillaume Brossard, cofondateur de Hoaxbuster. D'autant que
le Pentagone a livré peu d'informations sur les attentats de septembre et
que, le 20 février, alors que la thèse du Réseau Voltaire commençait à
agiter la Toile, le secrétaire américain à la défense, Donald Rumsfeld,
reconnaissait l'existence d'un Office d'influence stratégique au sein du
Pentagone.
Stéphane Foucart et Stéphane Mandard (Le Monde interactif)
Nello
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www.peacelink.it/tematiche/latina/latina.htm