----- Original Message ----- 
  
  
  Sent: Wednesday, June 19, 2002 5:35 
  PM
  Subject: Bulletin d'information d'Amnesty 
  International
  
  
  Date: Wed, 19 Jun 2002 15:00:43 +0200
   
  
  Amnesty International
BULLETIN D'INFORMATION 09902
mercredi 
  12  juin 2002
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Il faut que 
  justice soit rendue maintenant aux victimes des massacres 
  de
Kisangani
Index AI : AFR 62/009/02
Deux ans après le 
  massacre qui avait fait jusqu'à 1 200 morts en juin 2000
à Kisangani, dans 
  le nord-est de la République démocratique du Congo
(RDC), Amnesty 
  International craint fort que les homicides illégaux dont
ont été victimes 
  à la mi-mai 2002 jusqu'à 200 personnes dans cette même
ville n'aient été 
  une conséquence directe de l'impunité dont bénéficient
les meurtriers de 
  juin 2000.
« Il est naturellement essentiel que ces homicides soient 
  condamnés, mais
le Conseil de sécurité des Nations unies et les États 
  membres de l'ONU
doivent aller plus loin et exiger que les autorités 
  respectent le droit
international relatif aux droits humains, en prenant 
  les mesures
nécessaires pour que les auteurs de ces agissements et ceux qui 
  les
dirigent soient traduits en justice », a déclaré ce jour (mardi 11 juin 
  2002) Amnesty International.
D'après les informations recueillies, les 
  atteintes aux droits humains de
mai 2002, qui ont notamment pris la forme 
  d'exécutions sommaires de civils
et de combattants, de viols et de 
  pillages, ont été commises par des
membres de l'Armée patriotique rwandaise 
  (APR) et des combattants fidèles
au Rassemblement congolais pour la 
  démocratie (RCD-Goma), faction basée à
Goma qui s'efforce de déstabiliser 
  le gouvernement de la RDC avec le
soutien du régime rwandais.
Ces 
  homicides délibérés et arbitraires, qui ont duré pendant plusieurs
jours, 
  ont débuté quelques heures après qu'un groupe de mutins du RCD-Goma
eut 
  pris possession de la station de radio de ce groupe politique armé 
  à
Kisangani, le 14 mai, et appelé la population à utiliser tous les 
  moyens
envisageables pour mettre fin à l'occupation rwandaise de l'est de 
  la RDC.
Des centaines de civils auraient alors envahi les rues en réponse à 
  cet
appel, et tué plusieurs soldats de l'APR ainsi que des civils 
  soupçonnés
d'être rwandais.
« Ces atrocités rappellent celles 
  perpétrées il y de cela deux ans par les
troupes ougandaises et rwandaises, 
  appuyées par leurs alliés armés
congolais. Le fait qu'elles se soient 
  reproduites dans la ville même dont
le Conseil de sécurité des Nations 
  unies avait exigé la démilitarisation
indique clairement que l'ONU et ses 
  États membres ne se sont pas montrés
suffisamment déterminés à traduire en 
  justice les auteurs présumés des
violences précédentes », a fait observer 
  Amnesty International.
Au nombre des civils abattus figurent Roger 
  Bombata, enseignant, et sa
mère Godée, ainsi que Vicky Longombe, étudiante 
  à l'Institut Home-Feyen,
et sa grand-mère âgée de soixante-dix ans, Mbutu. 
  Des enfants ont
également été tués, parmi lesquels Dieu-Merci Bonganga, 
  quatre ans, abattu
dans sa chambre. Ces homicides seraient le fait d'une 
  unité du RCD-Goma
connue sous le nom de Zoulou, placée sous le commandement 
  de l'APR.
D'après les informations recueillies, parmi les combattants 
  sommairement
exécutés figurent les commandants Dominique Kamba Mukunji, 
  Yugo, Mangbau
et Nyembo.
Bien que le RCD-Goma ait d'abord affirmé 
  que moins de 40 mutins et
combattants demeurés fidèles à ce groupe 
  politique armé avaient été tués
dans des échanges de tirs le 14 mai 2002, 
  certaines sources à Kisangani
ont indiqué que quelques jours plus tard, 
  plusieurs dizaines de corps,
enfermés dans des sacs dans de nombreux cas, 
  avaient été aperçus en train
de flotter dans la rivière Tshopo, proche de 
  Kisangani. Certains des
corps, mains liés derrière le dos, avaient 
  apparemment été décapités. On
ignore si les victimes, dont bon nombre 
  étaient, semble-t-il, des
policiers ou des soldats du RCD-Goma, avaient eu 
  la tête coupée avant ou
après leur mort. Des sources à Kisangani ont 
  également indiqué que nombre
  des corps mutilés repêchés dans la rivière avaient été éviscérés et 
  que
leurs meurtriers leur avaient rempli le ventre de pierres, 
  manifestement
dans le but de les empêcher de flotter.
Comme en juin 
  2000, des combattants se sont livrés en mai 2002 à des
homicides, des viols 
  et des pillages à Kisangani alors que se trouvaient
dans la ville des 
  membres de la Mission de l'ONU pour le Congo (MONUC),
chargée de veiller au 
  respect de l'accord de cessez-le-feu signé en
juillet 1999.
Pour 
  montrer son mépris de l'opinion congolaise et internationale, le
RCD-Goma a 
  expulsé du territoire placé sous son contrôle plusieurs membres
de la MONUC 
  début juin 2002, et exigé le retrait du représentant spécial
du secrétaire 
  général des Nations unies en RDC.
Le RCD-Goma a imputé à des défenseurs 
  des droits humains de Kisangani la
responsabilité des mouvements de 
  protestation suscités par les homicides
et autres atteintes aux droits 
  humains. Le missionnaire catholique Xavier
Zabalo a été détenu pour une 
  courte période et interrogé sur les liens
qu'il entretenait avec un groupe 
  local de défense des droits humains. Son
collègue Guy Verhaegen a dû 
  recevoir des soins médicaux après avoir été
frappé à coups de crosse de 
  fusil. Craignant pour leur sécurité, des
défenseurs des droits humains de 
  Kisangani se sont réfugiés dans la
clandestinité pendant environ deux 
  semaines.
Les Nations unies et d'autres organisations 
  intergouvernementales (OIG),
telles que l'Union européenne (UE) et l'Union 
  africaine, ainsi que les
États attachés à la paix et à la justice, doivent 
  faire clairement savoir
que les auteurs présumés des atrocités commises en 
  juin 2000 et en mai
2002 à Kisangani ainsi que leurs dirigeants seront 
  traduits en justice. Il
est essentiel que les victimes obtiennent 
  réparation dans le cadre de ce
processus, sous forme de restitution en 
  nature, de dédommagement et de
mesures de réadaptation.
 « Les 
  victimes doivent obtenir justice maintenant. Nul ne saurait être
considéré 
  comme au-dessus des lois internationales. La communauté
internationale a 
  décidé que l'ancien président yougoslave Solobodan
Milosevic et les anciens 
  dirigeants rwandais devaient répondre de leurs
crimes. Toute impunité doit 
  également être refusée aux dirigeants
d'Afrique centrale et à leurs bandes 
  de supplétifs responsables de crimes
de guerre et d'autres violations du 
  droit international humanitaire en RDC
», a conclu Amnesty 
  International.
Complément d'information
En juin 2000, jusqu'à 1 200 
  personnes, des civils pour la plupart, avaient
été tuées illégalement et un 
  grand nombre d'habitations et de bâtiments
publics, notamment des églises 
  et des centres de soins, avaient été
détruits ou gravement endommagés. Des 
  escadrons de la mort du Rwanda, de
la RDC et d'autres pays de la région ont 
  tué illégalement jusqu'à 200 000
personnes, des réfugiés rwandais pour la 
  plupart, en RDC entre octobre
1996 et mai 1997. On estime que jusqu'à 2,5 
  millions de personnes ont été
tuées ou ont perdu la vie en raison de la 
  guerre menée depuis août 1998 en
vue de renverser le gouvernement de la 
  RDC. l
  
------------------
Pour obtenir de 
  plus amples informations, veuillez contacter le Service de
presse d'Amnesty 
  International, à Londres, au +44 20 7413 5566 ou
  
  
  
  
  
  
  ====================================================
  Servizio informazioni Congosol
  
  Le materiel contenu dans ce communique' ne reflet pas forcement les 
  points de vue du Service.
  Devant la necessite' de vous offrir rapidement ces informations, le 
  Service prend le parti de n'etre pas toujours en mesure de les verifier, et ne 
  saurait etre tenu responsable de la precision des sources originales.
  Veuillez nous excuser si vous avez deja' recu ce texte.
  ====================================================