communique 22 RODHECIC



Title: communique 22 RODHECIC



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source: RODHECIC
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INFO DH N°22/RDC/RODHECIC/2002
 
Des corps sans tête et éventrés, des sacs fourrés et ensanglantés flottent
sur la rivière Tshopo à Kisangani.
 
Le RODHECIC signale que le calme de l'avant midi à Kisangani a été  perturbé par des coups de feu entendus vers la fin de la matinée aux abords du Pont Tshopo. Ces coups de feu ont été tirés pour disperser la foule qui contemplait la scène macabre du flottement des corps  dans les alentours du Pont Tshopo.
 
En effet, depuis l’après-midi du mardi 14 mai le pont Tshopo était sous garde militaire. C’est le jeudi 16 mai à 18 h 00 que cette garde a été levée. Vers 18 h 30, deux corps ont fait surface sur la rivière Tshopo. Cette nouvelle s’est propagée de bouche à oreille. Les familles dont les proches étaient portés disparus s’y sont rendu, aujourd’hui, vendredi 17 mai dans l’espoir de voir un des leurs.  
 
A partir de 9 h 00, une dizaine de corps a commencé à apparaître et disparaître dans la rivière Tshopo à trois endroits sur un rayon de 800 m :
-          à proximité du pont,
-          au bord du canal derrière la centrale de la SNEL,
-          non loin de la plage de l’UNIBRA. 
 
Certains corps sont sans tête, d’autres ont été éventrés, plusieurs portent de traces de baïonnettes. Il a été aussi aperçu des sacs bombés et ensanglantés.
 
Ce spectacle a traumatisé davantage la population de la Tshopo et des environs. Pour les disperser,  l’armée a tiré des coups de feu en l’air. Vers 13 h 00, les coups de feu ont été intenses et nourris. Le CICR et la MONUC ont été refoulés. Seuls le génie militaire du RCD/APR a approché les lieux. Vers 15 h 00, un camion a ramené quelques corps en direction de l’Etat Major. Le Pont Tshopo demeure sous haute surveillance militaire et tout le quartier de l’UNIBRA est bouclé par l’armée.
 
Entre-temps, le nombre de disparus augmente : à peu près une trentaine des policiers (deux corps des policiers ont été découverts hier en état de décomposition, un à Kabondo et un autre à Mangobo devant le bureau de commune). On parle toujours d’une vingtaine d’officiers portés disparus. 70 % seraient originaires de l’Equateur et presque tous des ex-FAZ. Ils sont accusés de connivence avec Jean Pierre Mbemba.
 
Le RODHECIC demande
-          A l’opinion : de condamner ces massacres gratuits et délibérés.
-          A la Monuc : de procéder d’urgence à la démilitarisation de la ville de Kisangani
-          Au Conseil de Sécurité : de hâter le retrait des troupes étrangères de la RDC.
 
Fait,  le 17 mai 2002
 
Secrétariat du RODHECIC





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