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prêtres arrêtés , population massacrée à Kisangani
- Subject: prêtres arrêtés , population massacrée à Kisangani
- From: CONGOSOL - servizio informazioni <congosol at neomedia.it>
- Date: Thu, 16 May 2002 19:25:37 +0200
Title: prêtres arrêtés, population massacrée à Kisangani
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source: Agence de Presse DIA
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
SITUATION INQUIETANTE A KISANGANI : PRETRES
ARRETES ET MOLESTES, POPULATION MASSACREE, BIENS
PILLES
Kisangani, le 16 mai
2002–(D.I.A.)–La situation devient très préoccupante dans le
chef de lieu de la Province Orientale Kisangani. Des Ongs de droits de
l'homme d'inspiration chrétienne oeuvrant dans cette ville
stratégique sous occupation des troupes rwandaises rapportent des
actes de violence à l'endroit des populations civiles et des
prêtres. Des civils sont massacrés, des prêtres arrêtés et
molestés, leurs biens pillés par ces militaires. Les responsables
de ces actes sont connus.
Le
père Xavier Zabalo, arrêté le 14 mai 2002 au matin, a été
libéré le 15 mai à 19h30'. Après son arrestation, le
prêtre jésuite de nationalité espagnole avait été conduit à
l'aéroport où il avait subi un interrogatoire. Le père Guy
Verhaegen, confrère du père Xavier Zabalo, a été également
interpellé par les services de sécurité. Ce jésuite belge,
âgé de 75 ans, très connu pour son engagement dans le mouvement de
défense des droits humains à Kisangani, a été molesté. Le
religieux avait reçu un coup de crosse de fusil au niveau des
côtés. Il avait passé quelques heures sous observation à
l'hôpital.
Les biens de la paroisse Christ-Roi où le père Zabalo est curé
ont été pillés par les militaires. Le père Zabalo et le père
Veraeghen sont logés chez les prêtres du Sacré-Cœur de
Jésus au centre-ville. Les militaires ont aussi opéré des
pillages chez des particuliers. Les biens ainsi pillés sont
stockés à Simi-Simi au cantonnement militaire du mouvement rebelle
congolais RCD/Goma, appuyé par le Rwanda.
- Massacre des
populations civiles
Le
mardi 14 mai 2002, la radio nationale à Kisangani avait été
prise d'assaut par un groupe de militaires congolais du RCD/Goma.
Ceux-ci réclamaient le départ des soldats rwandais de cette ville.
A l’appel des mutins sur les ondes, la population est descendue dans
la rue avec des gourdins et autres armes blanches à la chasse des
Rwandais. La commune de Mangobo est par la suite assiégée par les
militaires du R.C.D/Goma en représailles à la réaction de la
population. En effet, les habitants de Mangobo avaient fourni le grand
contingent des jeunes regroupés dans des associations
d’autodéfense qui ont répondu positivement à l'appel des mutins
congolais. A ce jour, on parle de 23 personnes abattues et d'une
dizaine de blessés. Les quartiers les plus touchés dans la commune
de Mangobo sont les suivants : Walendu, Walengola, Bangwandi et
Matete.
Des sources contactées à Kisangani parlent des tueries gratuites.
Tel est le cas de personnes surprises qui prenaient leur vin.
Celles-ci et la vendeuse ont été abattues. L'on a tiré à bout
portant sur une mère avec son enfant qui passaient paisiblement sur
la route. Pour n'avoir pas eu d'argent sur lui à remettre aux
militaires, un père de famille a été fusillé.
Parmi les responsables de ces forfaits, on cite les noms du commandant
Laurent Kunde de la 7ème brigade de Kisangani, actuellement en
détachement circonstanciel à Goma et du commandant Tango Four,
chargé de la logistique à Goma. Ces deux officiers font partie du
contingent venu de Goma pour mater la mutinerie. M. Tshialima, agent
de la police secrète (DSR), figure également sur la liste des
commanditaires de ces opérations.
Des proches du pouvoir RCD à Kisangani déclarent avoir vu une
liste des personnes devant être arrêtées. Il s'agit du père
Zeno Sendeke et de son confrère Augustin, tous prêtres du
Sacré-Cœur, de l'abbé Jean-Pierre Badidike et de l'abbé Matthiew
Libwale. Des membres de la société civile sont également
menacés : le Dr Abissa, Me Yangambi, M. Dismas Kitenge et M.
François Zoka.
Les témoins parlent de l'exécution de 19 officiers militaires dont
les commandants Nyembo, Pierrot, Buicha, Jacques Mwamba et Martin
Ondekane.
- Mutinerie ou montage
? La société civile de Kisangani accusée
Mutinerie ou montage,
s'interroge le Réseau d'Organisations des Droits Humains et
d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne (RODHECIC) ? RODHECIC
s'inquiète de la situation qui prévaut encore une fois à
Kisangani, semant la mort et la désolation. Ceci au moment
même où la société civile de cette ville-martyre s'apprête à
tenir un symposium sur la paix en République Démocratique du Congo
du 24 au 26 mai 2002.
Après analyse des faits, le réseau droits humains de la Province
Orientale dans un communiqué de presse émet des doutes quant à
la version de la mutinerie. Le réseau condamne l’incitation
à la haine, à la xénophobie et au meurtre contre les Rwandais.
Les activistes des droits humains demandent au RCD/Goma : - de
traduire devant des juridictions responsables tous les mutins
arrêtés et leurs complices pour faire la lumière sur ce qui s’est
passé le 14 mai 2002 ;
-de mettre un terme à
toutes les exactions qu’il fait subir aux populations civiles
innocentes de Kisangani et de restituer à leurs propriétaires,
sans délai, tous les biens pillés par ses militaires.
- de respecter les
libertés d’association et des réunions telles que reprises dans
les différents instruments des droits de l’homme. Le réseau
tient le mouvement rebelle responsable de tout ce qui peut arriver aux
acteurs de la Société civile que le gouverneur de Province sous
administration rebelle accuse d’avoir ourdi des troubles à
Kisangani. Le réseau invite le RCD/Goma à continuer à lutter par
des voies diplomatiques et politiques pour amener Kinshasa et
Gbadolite à un compromis politique global en vue de la restauration
de la paix et de l’intégrité territoriale de la République
Démocratique du Congo.
Le
RODHECIC attire l'attention sur le danger qui pèse sur les
animateurs des Eglises et de la société civile à Kisangani. Il
demande à l'opinion d'exiger sans délai la démilitarisation de
cette troisième ville congolaise et le déploiement d'une force de
protection de la population contre les tueries, crimes contre
l'humanité, perpétrés par le mouvement rebelle congolais et
l'armée rwandaise.(Agence catholique D.I.A.)
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