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ville morte a Bukavu
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Source : la reference plus
du 7 fevrier 2000, n°1793
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Depuis le 31 janvier dernier, les habitants de Bukavu observent un
mouvement de resistance civile sous forme de journees "ville morte".
Selon les echos qui nous parviennent de la capitale du Sud-Kivu, la vie
s'est pratiquement arretee a Bukavu sur le plan social, economique et
intellectuel.
Les autorites du Rcd ont decide' de regler la situation par une
intimidation faite au dirigeants de la Societe' civile.
Mais n'ont pas pu atteindre leur objectif car la population est decidee a'
aller jusqu'au but car elle en a marre des difficultes d'ordre economique,
sociale et animee par le nationalisme et le patriotisme.
Malgre' ces methodes fortes, les magasins sont fermes, les etals dans les
marches sont vides et les stations services ne distribuent plus de
carburant et le systeme de transport est totalement en arret, les ecoles et
universites sont fermees, les enseignants etant en greve.
LES BUKAVIENS INTERVIEW PAR L'AGENCE FRANCE PRESSE DECLARENT:
- "Les rwandais nous pillent, nous volent nos richesses, et nous nous
n'avons rien, meme pas de quoi manger ou nous soigner, les rwandais doivent
rentrer chez eux et les congolais doivent discuter entre eux"
- "on nous pille, toutes les recettes passant la Ruzizi (riviere qui marque
la frontiere) et nous ne recevons aucun salaire, juste parfois deux ou cinq
dollars".
Les recettes de l'Etat sont acheminees a Cyangungu, une ville Rwandaise
proche de Bukavu.
- Un fonctionnaire dit: "les rwandais ont pris le controle de petits
aeroports a proximite des mines et chargent differents minerais dans des
avions a' destination du Rwanda. Il n'y a pas de paiement de taxe donc pas
de revenu".
Pour tous ces faits, les Bukaviens ont la determination a' lutter contre
l'occupation rwandaise, les rebelles du Rcd n'etant consideres que comme
des marionnettes au service des idees de Paul Kagame.
Ces autorites sont accuses de livrer la province a' leur allies rwandais.
A PROPOS DE LA VILLE MORTE, LES BUKAVIENS ONT DECLARES:
- "on se debrouille mais on a decide de tenir meme un mois meme si certains
doivent perir, parce qu'il faut que cette situation cesse".
- "on n'a plus rien a perdre. Nos ennemis, les rwandais, ont des armes, nos
n'en avons pas. Alors, nous esperons que nous allons reussir a' faire
pression pour qu'ils s'en aillent ".
Les autorites du Rcd quant a' eux, trouvent en ce mouvement un caractere
ethnique, le gouverneur du Sud-Kivu, monsieur Kantitima a declare':
"congolais et rwandais ont toujours vecu ensemble a Bukavu, et ce discours
anti-rwandais n'existait pas chez nous avant l'arrivee des Interahamwe sur
notre territoire.
Vous ne verrez pas au Sud-Kivu une seule mine controlee par les Rwandais.
C'est une intoxication qui est organisee par certaines personnes comme au
Rwanda en 1994 pour créer du desordre et encourager les massacres d'un
groupe par un autre, c'est ce que nous refusons".
Ce discours ne peut convaincre les Bukaviens qui sont tous temoins de cette
spoliation des richesses par les Rwandais.
Benjamin Serukiza, le vice-gouverneur du Sud-Kivu quant a' lui, presente le
probleme comme etant une action anti-tutsi qu'il qualifie de genocidaire.
Pour les congolais, cela n'est qu'un mensonge dans la mesure ou comme
l'affirme pretre : "Nous ne sommes pas anti-tutsi, mais nous nous opposons
au systeme d'oppression et d'exploitation qu'ils sont en train d'installer
ici.
Il y a des liens historiques entre les congolais et les tutsi, ici ils ne
sont pas persecutes.
Si l'armee rwandaise se retire, il n'y aura pas de tension ni de probleme
pour les tutsi d'ici.
Le Rwanda doit se reconcilier avec lui-meme, comme cela nous ne serons plus
leur terrain d'enjeux".
Le 25 decembre dernier deja', Mgr Emmanuel KATALIKO, archeveque de Bukavu,
avait lance' un appel a' la "resistance civile", expliquant que "le peuple
congolais est oblie' de resister parce que nos richesses sont pillees par
des puissances etrangeres avec la complicite' d'une elite congolaise".
"On ne sait pas exactement qui a organise ces manifestations, il y a eu des
tracts lances en ville. On pense qu'il s'agit de l'Eglise catholique et de
certains membres de la societe' civile" a declare' Benjamin Serudiza,
vice-gouverneur du Sud-Kivu.
Frandk Baku
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