alla città martire di Falluja (V)



Title: alla città martire di Falluja (V)
L'ORGIE PARISIENNE OU PARIS SE REPEUPLE
(poesia di Jean-Arthur Rimbaud ­ 1871 ­, musica di Joe Fallisi ­ 1998)


O lâches, la voilà! Dégorgez dans les gares!
Le soleil essuya de ses poumons ardents
Les boulevards qu'un soir comblèrent les Barbares.
Voilà la Cité sainte, assise à l'occident!

Allez! on préviendra les reflux d'incendie,
Voilà les quais, voilà les boulevards, voilà
Les maisons sur l'azur léger qui s'irradie
Et qu'un soir la rougeur des bombes étoila!

Cachez les palais morts dans des niches de planches!
L'ancien jour effaré rafraîchit vos regards.
Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches :
Soyez fous, vous serez drôles, étant hagards!

Tas de chiennes en rut mangeant des cataplasmes,
Le cri des maisons d'or vous réclame. Volez!
Mangez! Voici la nuit de joie aux profonds spasmes
Qui descend dans la rue. Ô buveurs désolés,

Buvez! Quand la lumière arrive intense et folle,
Fouillant à vos côtés les luxes ruisselants,
Vous n'allez pas baver, sans geste, sans parole,
Dans vos verres, les yeux perdus aux lointains blancs?

Avalez, pour la Reine aux fesses cascadantes!
Ecoutez l'action des stupides hoquets
Déchirants! Ecoutez sauter aux nuits ardentes
Les idiots râleux, vieillards, pantins, laquais!

Ô coeurs de saleté, bouches épouvantables,
Fonctionnez plus fort, bouches de puanteurs!
Un vin pour ces torpeurs ignobles, sur ces tables...
Vos ventres sont fondus de hontes, ô Vainqueurs!

Ouvrez votre narine aux superbes nausées!
Trempez de poisons forts les cordes de vos cous!
Sur vos nuques d'enfants baissant ses mains croisées
Le Poète vous dit: "O lâches, soyez fous!

Parce que vous fouillez le ventre de la Femme,
Vous craignez d'elle encore une convulsion
Qui crie, asphyxiant votre nichée infâme
Sur sa poitrine, en une horrible pression.

Syphilitiques, fous, rois, pantins, ventriloques,
Qu'est-ce que ça peut faire à la putain Paris,
Vos âmes et vos corps, vos poisons et vos loques?
Elle se secouera de vous, hargneux pourris!

Et quand vous serez bas, geignant sur vos entrailles,
Les flancs morts, réclamant votre argent, éperdus,
La rouge courtisane aux seins gros de batailles
Loin de votre stupeur tordra ses poings ardus!

Quand tes pieds ont dansé si fort dans les colères,
Paris! quand tu reçus tant de coups de couteau,
Quand tu gis, retenant dans tes prunelles claires
Un peu de la bonté du fauve renouveau,

O cité douloureuse, ô cité quasi morte,
La tête et les deux seins jetés vers l'Avenir
Ouvrant sur ta pâleur ses milliards de portes,
Cité que le Passé sombre pourrait bénir :

Corps remagnétisé pour les énormes peines,
Tu rebois donc la vie effroyable! tu sens
Sourdre le flux des vers livides en tes veines,
Et sur ton clair amour rôder les doigts glaçants!

Et ce n'est pas mauvais. Les vers, les vers livides
Ne gêneront pas plus ton souffle de Progrès
Que les Stryx n'éteignaient l'oeil des Cariatides
Où des pleurs d'or astral tombaient des bleus degrés."

Quoique ce soit affreux de te revoir couverte
Ainsi; quoiqu'on n'ait fait jamais d'une cité
Ulcère plus puant à la Nature verte,
Le Poète te dit: "Splendide est ta Beauté!"

L'orage t'a sacrée suprême poésie;
L'immense remuement des forces te secourt;
Ton oeuvre bout, la mort gronde, Cité choisie!
Amasse les strideurs au coeur du clairon sourd.

Le Poète prendra le sanglot des infâmes,
La haine des Forçats, la clameur des Maudits;
Et ses rayons d'amour flagelleront les Femmes.
Ses strophes bondiront. Voilà! voilà! bandits!

­ Société, tout est rétabli: ­ les orgies
Pleurent leur ancien râle aux anciens lupanars:
Et les gaz en délire, aux murailles rougies,
Flambent sinistrement vers les azurs blafards!

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L'ORGIA PARIGINA O PARIGI SI RIPOPOLA


Eccola, oh vili! Invadete le stazioni! Era
Il sole che asciugava col polmone ardente
I viali riempiti dai Barbari, una sera.
Ecco la Città santa, seduta a occidente!

Sù! domeranno i flussi d'incendio. Gli scali
Eccoli, ecco le case ed ecco qui i viali
Contro l'azzurrità che s'irradia leggera
E le rosse bombe stellarono una sera!

Celate i morti palazzi in impalcature!
Il vecchio giorno spento agli occhi dà frescure.
Ecco la mandria fulva delle ancheggiatrici:
Siate folli, sarete buffi, essendo truci!

Mucchi di cagne in foia mangianti cataplasmi,
Il grido delle case d'oro vi ha chiamati.
Volate! Mangiate! La notte lieta in spasmi
Fondi scende in strada. O bevitori desolati,

Bevete! Se la luce pazza e intensa presto
Viene, frugandovi ai fianchi i lussi grondanti,
Non sbaverete forse, muti, senza un gesto,
Nei bicchieri, a occhi persi in bianchi lontananti?

Trincate alla Regina dalle chiappe cascanti!
Udite agire i vostri singulti strazianti
E sciocchi! Udite saltare in notti ardenti
I lacché, i pagliacci, gli asmatici dementi!

O cuori di sporcizia, bocche spaventose,
Funzionate più forte, bocche schifose!
Un vino in tavola, agli ignobili torpori...
La vergogna vi fonde il ventre, o Vincitori!

Aprite narici a superbie nauseanti!
In forti veleni bagnate i vostri colli!
Le mani in croce sul vostro capo d'infanti
Vi dice il poeta: "Vigliacchi, siate folli!

Perché sul ventre della Donna razzolate,
Temete ancora una sua urlante convulsione,
Asfissiante le vostre infami nidiate
Sopra il suo petto, in un'orribile pressione.

Sifilitici, re, ventriloqui, pagliacci,
Dementi, che importa alla puttana Parigi
Dei vostri corpi, anime, veleni e stracci?
Vi scrollerà di dosso, marci di litigi!

Quando a terra gemerete sulle frattaglie,
Sfiancati e spersi, chiedendo i vostri danari,
La rossa etèra, i seni gonfi di battaglie,
Su voi stupiti torcerà i suoi pugni avari!

Se il tuo piede nell'ira danzò fortemente,
O Parigi! colpita da molti coltelli,
Se giaci, serbando nell'occhio trasparente
Qualche fulva bontà in cui ti rinnovelli,

O città dolorosa, o città quasi morta,
Il capo e i due seni protesi all'Avvenire
Che al tuo pallore apre la molteplice porta,
Tu che il passato oscuro potrebbe benedire:

Corpo magnetizzato dalle enormi pene,
Dunque ribevi l'orrida vita! un livore
Di vermi ti senti fluire nelle vene,
Dita ghiacce frugare nel tuo chiaro amore!

Questo non è male. In te i vermi, i vermi lividi
Turberanno il soffio del Progresso non più
Delle Strigi spegnenti gli occhi di Cariatidi,
Ove pianti d'oro astrale dai gradi blu

Cadevano." Vederti oppressa m'impaura;
Ma benché mai sia stata fatta di città
Più fetida piaga nella verde Natura,
Dice il Poeta: "È splendida la tua beltà!"

La bufera ti segnò suprema poesia;
Ti aiuta il moto immenso delle forze. Mia
Città! la tua opera ferve, la morte romba.
Riempi di stridi il cuore della sorda tromba.

Dai Dannati il Poeta prenderà il clamore,
Il pianto dagli Infami, l'odio dagli Aborriti;
Flagellerà le Donne il suo raggio d'amore,
E le sue strofe balzeranno: Ecco! banditi!

- Società, tutto è ristabilito: - i ritornelli
Delle orge rantolano nei vecchi bordelli:
E i gas in delirio, contro i muri arrossati,
Ardono sinistri verso gli azzurri slavati!