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Kigali recuse l'accord gouvernement - Mlc
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- Subject: Kigali recuse l'accord gouvernement - Mlc
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- Date: Fri, 3 May 2002 16:29:06 +0200
Title: Kigali recuse l'accord gouvernement -
Mlc
Quand Sun City
enterre Lusaka
Kigali récuse
l'accord
Echec ou réussite ? Kinshasa
s'interroge toujours sur la portée de l'accord conclu entre Joseph
Kabila et Jean-Pierre Bemba, dirigeant du MLC.
Analyse de COLETTE
BRAECKMAN
Le Soir en ligne du 26 avril
2002
Pour la France et la Grande Bretagne, qui se sont jointes à la
Belgique dans une déclaration commune, l'accord représente une
avancée importante, qui pourrait faciliter la transition politique
.
Rappelons qu'aux termes de cet accord, Joseph Kabila demeure
président durant la période de transition, avec Jean-Pierre Bemba
comme Premier Ministre. Le président de l'assemblée nationale
devrait être issu du Rassemblement congolais pour la démocratie,
le mouvement rebelle basé à Goma tandis que le président du
Sénat proviendra de l'opposition politique non armée. La société
civile, quant à elle, présidera les «institutions
citoyennes».
Lutte armée pour
l'UDPS
Ce partage des tâches à la
congolaise a cependant deux carences de taille : le RCD-Goma refuse la
place qui lui est réservée tandis que l'UDPS de Tshisekedi, qui
briguait la présidence, a fait connaître son intention de passer à
la lutte armée dans le Kasaï, une prise de position partagée le
parti de Olenghankhoy et François Lumumba. En outre, le gouvernement
rwandais a dénoncé l'accord estimant qu'il s'était fait en
dehors de la facilitation.
Les Européens, appelant toutes les parties congolaises à
poursuivre les négociations, ont déclaré que le rejet de
l'accord menaçait l'espoir de paix né à Sun City.. Quant
au facilitateur Masire, il espère toujours poursuivre des
négociations séparées, afin de convaincre les récalcitrants de
rejoindre l'accord. Et dans une allocution télévisée, le
président Joseph Kabila a invité ses compatriotes à
enterrer la hache de guerre.
La règle du consensus, imposée par les accords de Lusaka,
apparaît soudain moins impérative, comme si Sun City marquait une
nouvelle étape politique
En effet, Joseph Kabila, pratiquement inconnu en janvier 2001, a
considérablement renforcé sa position depuis lors et seul le
RCD-Goma le conteste encore. Accepté par une majorité de
Congolais, il semble aussi avoir reçu l'aval des Occidentaux,
auxquels, il est vrai, il a donné les gages que son père refusait
: rigueur économique, rétablissement des liens avec le FMI et la
Banque Mondiale.
L'accord conclu avec Jean-Pierre Bemba, sur une base « nationale »
ouvre la porte au retour de certains technocrates ex-mobutistes, dont
la première vague est attendue à Kinshasa. Même si des
revirements sont toujours possibles, cet accord, s'il est appliqué,
devrait permettre la réunification de 70% du territoire national
ainsi que la réouverture du trafic sur le fleuve, où une
première barge de secours humanitaires devrait être envoyée vers
Kisangani.
Nombre d'hypothèques subsistent cependant : Kabila et Bemba, au
passé si différent, réussiront-ils à s'entendre ? Et surtout,
quel sera l'avenir du RCD-Goma, tiraillé, sinon menacé
d'éclatement entre un groupe qui veut rejoindre l'accord national et
des leaders toujours aux ordres de Kigali, qui estiment que Sun City
n'a rien réglé, puisque le poste de Joseph Kabila a été
préservé et qu'ils ne contrôlent ni la défense ni la
sécurité.
Si les «rebelles» de Goma ne réussissent pas à trouver place
dans la nouvelle configuration, ils seront confrontés à des choix
dangereux : soit relancer la guerre en direction de Lubumbashi ou du
Kasaï , soit se replier sur «leur» territoire, avec peut-être
Kisangani comme capitale, en dépit des populations locales.
En réalité, l'accord de Sun City, conclu en dehors du schéma
inclusif (mais peu réaliste)de Lusaka, a marginalisé le RCD-Goma,
ce qui représente un revers pour Kigali qui doit abandonner son
ambition de contrôler Kinshasa par «rebelles interposés». De
plus, le Rwanda a perdu la caution des Banyamulenge, les Tutsis du
Sud-Kivu. Ces derniers combattent désormais pour le départ des
troupes d'occupation rwandaises, et Kigali a dépêché 7.000
hommes au Sud Kivu.
Si le pouvoir rwandais, dangereusement isolé, renforce son
occupation de l'Est du Congo ou relance la guerre, il risque de faire
face à une vaste coalition, où se retrouveront les forces
gouvernementales et celles de Jean-Pierre Bemba, appuyée par les
alliés de Kinshasa, dont l'Angola et peut-être aussi l'Ouganda,
qui abrite plusieurs milliers de militaires rwandais
dissidents.
Museveni hostile à
Kagame
Il faut aussi rappeler que le problème fondamental de Kigali, à
savoir la neutralisation de quelque 12.000 «génocidaires» se
trouvant en territoire congolais n'est toujours pas résolu. Certains
de ces opposants rwandais armés, rassemblés au sein du FDLR (Front
pour la démocratie et la libération du Rwanda) pourraient même
faire alliance, au delà des clivages ethniques, avec leurs
compatriotes militaires réfugiés en Ouganda et soutenus par un
Museveni désormais hostile à Kagame.
C'est dans ce sens que l'on peut interpréter l'apparition d'Igihango
(Alliance pour la démocratie et la réconciliation nationale) qui
rassemblerait les FDLR basées en RDC, l'Alliance pour la renaissance
de la nation (ARENA) et le mouvement Nation-Imbaga, qui prône le
rétablissement de la monarchie. La nervosité de Kigali s'est
traduite par l'arrestation de l'ex-président Bizimungu.
Le retournement le plus spectaculaire est sans doute celui des
Occidentaux qui, Louis Michel en tête, ont donné leur caution à
l'accord Kabila-Bemba au grand dam du président Kagame, qui a
déclaré au journaliste flamand Marc Hoogsteyns qu'en matière de
politique africaine, M. Michel avait encore beaucoup à
apprendre.
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