[Date Prev][Date Next][Thread Prev][Thread Next][Date Index][Thread Index]
Le retour a' la paix au Congo doit figurer a' l'ordre du jour duprochain sommet du G-8
- To: Recipient List Suppressed:;
- Subject: Le retour a' la paix au Congo doit figurer a' l'ordre du jour duprochain sommet du G-8
- From: Congosol - servizio informazioni <congosol@neomedia.it>
- Date: Sat, 8 Dec 2001 12:01:04 +0100
Title: Le retour a' la paix au Congo doit figurer a'
l'ordre
====================================================
source: D.I.A.
3.12.2001
====================================================
LE RETOUR A LA
PAIX AU CONGO DOIT FIGURER A L'ORDRE DU JOUR DU PROCHAIN SOMMET DU
G-8
Kinshasa, le 3 decembre 2001
Des Ong et des communautes religieuses basees au Congo-Kinshasa ont
rendu publique une declaration ou' elles demandent aux membres du G8
d'inscrire dans leur agenda le retour a' la paix en Republique
Democratique du Congo (RDC).
Ce texte est parvenu a' l'agence D.I.A.
grace a' la Table de concertation sur les droits humains au
Congo/Kinshasa, une publication de l' Entraide missionnaire - 15, rue
de Castelnau Ouest, Montreal (Qc) H2R 2W3 - Tel. :(514) 270-6089
Telec. :(514) 270-6156 <mailto:emi@web.ca>emi@web.ca.
Voici l'integralite' de ce document.
"La tenue au Canada en juin 2002 du prochain Sommet du G-8 ou'
l'avenir du continent africain sera au coeur des debats, devrait etre
l'occasion pour les pays les plus riches de la planete de s'impliquer
de maniere consequente dans le processus de paix en Republique
Democratique du Congo (RDC).
La "premiere grande guerre africaine" qui y sevit depuis
plus de trois ans, risque sinon de contrecarrer les efforts entrepris
pour "lancer une guerre mondiale contre la pauvrete' et le
sous-developpement" comme le reclament les chefs d'Etat africains
dans le document Nouveau partenariat pour le developpement en Afrique
(NPDA).
De nombreux facteurs inherents au conflit debordent des cadres du
continent africain et le plan d'actions contenu dans la section
Initiative pour la paix et la securite' du document NPDA pourrait
s'averer impuissant a' regler le conflit congolais si la communaute'
internationale n'assume sa part de responsabilite'.
Constat
Les populations congolaises vivent une catastrophe humanitaire sans
precedent qui ne recoit pas encore l'attention reclamee par sa
gravite'.
Selon une etude effectuee en mai dernier par International Rescue
Committe, 2,5 millions personnes seraient mortes des suites directes
(15 %) et indirectes (85 %) de la guerre depuis aout 1998.
Pour sa part, un rapport des Nations Unies, en septembre dernier,
estimaient a' 2 millions le nombre des deplaces de guerre a'
l'interieur du pays dont 980 000 dans les provinces du Nord et du
Sud-Kivu.
En aout dernier, trois agences internationales de secours d'urgence
revelaient que 16 millions de personnes, soit le tiers de la
population, avaient besoin d'une assistance alimentaire
substantielle.
Dans certaines localites, elles estimaient a' 30 % le taux de
malnutrition severe chez les enfants.
Cependant, en septembre, l'appel international du Programme
alimentaire mondial (PAM) pour obtenir les 112M $US necessaires pour
nourrir 1,4 millions de beneficiaires rejoints par l'organisme,
n'avait atteint que 40 % de son objectif.
Alors que les medias orientent aujourd'hui toute l'attention du public
vers le penible sort des deplaces et des refugies afghans, il est
imperatif que les dirigeants des pays les plus riches qui discuteront
du redressement economique de l'Afrique, considerent les consequences
de la situation actuelle au Congo sur l'ensemble du continent et
reagissent pour consacrer toutes les ressources et les demarches
diplomatiques necessaires pour remedier a' cette crise.
Il ne s'agit plus de prevenir une catastrophe humanitaire; elle est
deja' la'! Et c'est le processus de paix lui-meme qui pourrait etre en
jeu a' cause " d'un trop grand deficit humanitaire" comme
l'affirmait, debut mai, le sous-secretaire general aux affaires
humanitaires de l'ONU, Kenzo Oshima.
D'autre part, la communaute' internationale a ete' tres lente a'
reagir a' une guerre ou' se sont affrontees sur le sol congolais les
armees de 7 pays etrangers.
Il aura fallu attendre presque trois ans, jusqu'en juin 2000, pour que
le Conseil de securite' admette, dans sa resolution 1304, que le Congo
etait victime "d'une violation de la souverainete' et de
l'integrite' territoriale" de la part du Rwanda et de l'Ouganda
et exige le retrait de leurs troupes.
L'attention
accordee a' un conflit ou' le droit international a ete' bafoue'
systematiquement a ete' si faible, les interventions de la communaute'
internationale si limitees en comparaison a' d'autres crises de
moindre ampleur ailleurs dans le monde, que la population congolaise
s'est sentie victime d'une politique de "deux poids, deux
mesures".
Les droits de la personne continuent d'etre violes dans l'ensemble du
pays alors que les auteurs des massacres a' grande echelle perpetres
a' l'encontre des refugies rwandais en 1996 et contre les populations
civiles de l'Est du pays par la suite, demeurent impunis.
La paix et la reconciliation entre les communautes de la RDC comme
dans les autres pays de la region ne pourront s'instaurer sans que
prenne fin cette impunite'.
L'exploitation illegale des nombreuses richesses du Congo et
l'organisation de reseaux commerciaux paralleles et quelques fois
criminels qui y est rattache' aussi bien dans la sous-region, le reste
du continent que dans le monde, constituent un obstacle majeur a' la
poursuite des objectifs definies dans le NPDA pour ce qui a trait au
developpement du secteur minier ou celui des exportations du
continent.
Mais en plus, elles sont directement liees a' la poursuite de la
guerre comme l'ont demontre' deux rapports, l'un en avril et l'autre
en novembre de cette annee, du Groupe d'experts sur l'exploitation
illegale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC remis
au Conseil de securite' des Nations Unies.
Les conclusions des deux enquetes sont accablantes.
Dans le premier: "Le lien entre l'exploitation des ressources
naturelles et la poursuite du conflit en RDC est bien reel."
(par.
212) "Les principaux motifs du conflit en RDC sont devenus
l'acces a' cinq ressources minerales de premiere importance -
colombotantalite, diamant, cuivre, cobalt et or - ainsi que le
controle et le commerce de ces matieres" (par.
213).
"L'exploitation des ressources naturelles de la RDC par des
armees etrangeres revet aujourd'hui un caractere aussi bien endogene
qu'exogene.
Le pillage, l'extorsion et la constitution d'associations de criminels
sont devenus chose courante dans les territoires occupes.
Ces organisations, qui ont des ramifications et des liens dans le
monde entier, constituent un grave probleme de securite' auquel la
region va maintenant devoir faire face" (par.
214).
Et dans le deuxieme: "Par consequence, il y a un lien net entre
la continuation du conflit et l'exploitation des ressources
naturelles.
Il ne serait pas faux de dire que l'un entraine l'autre.
Les operations militaires et la presence de chaque camp en RDC ont
ete' transformees en activites d'auto-financementŠ"
(par.147).
L'epineux probleme de l'exploitation illegale et du trafic des
ressources naturelles au Congo, comme ailleurs en Afrique, n'est
malheureusement pas aborde' dans le NPDA meme s'il constitue une des
causes importantes des conflits, de la souffrance et de
l'appauvrissement de nombreuses populations africaines.
S'ils veulent reellement contribuer au redressement du continent
africain, les representants du G-8 se doivent de contribuer a' faire
cesser ce fleau.
Des decisions prises lors de Sommets anterieurs meritent d'etre
rappelees et appliquees.
Ainsi, lors de la rencontre de Birmingham en 1998, les Etats membres
avaient elabore' un programme d'actions de protection des forets ou'
ils s'engageaient, entre autres, a' combattre l'exploitation
forestiere illegale.
Ils prevoyaient alors, en collaboration avec des pays partenaires et
des organisations internationales, mettre en place des mesures de
controle efficaces.
D'autre part, en 2000, a' Miyazaki au Japon, les chefs d'Etats
adoptaient une series d'initiatives pour prevenir les conflits.
Le commerce illicite des diamants figurait comme un domaine
d'intervention privilegiee.
Le "processus de Kimberley", en marche depuis mai 2000, doit
fournir sur ce point des recommandations a' la prochaine assemblee de
l'ONU.
Le prochain sommet devrait etre l'occasion de reactualiser leurs
resolutions anterieures a' l'effet "d'empecher les diamants
provenant de transactions illicites d'arriver sur le marche' du
G-8".
Recommandations
L'etude prevue au prochain Sommet du G-8 des voies et moyens pour
sortir le continent africain de sa "marginalisation" devrait
etre l'occasion de placer la crise congolaise, actuellement la plus
importante en Afrique, a' sa juste place des preoccupations
internationales.
Le Canada, hote de la rencontre, devrait assumer un leadership
important, a' long terme et plaider en faveur d'un engagement des pays
les plus puissants du monde a' travailler energiquement au retour a'
la paix en RDC et dans la region, et a' reduire la pauvrete' qui y
sevit de maniere scandaleuse.
Ce leadership du Canada devrait porter sur les points suivants:
assurer l'acheminement de l'aide humanitaire en quantite' suffisante
et de maniere coordonnee sur l'ensemble du territoire,
exercer les pressions necessaires sur toutes les parties pour qu'elles
respectent l'entente conclue a' Lusaka en juillet et aout 1999 ainsi
que les nombreuses resolutions du Conseil de securite'.
Des obstacles importants subsistent toujours.
Plus particulierement:
- le retrait complet des troupes etrangeres tarde, particulierement a'
l'Est ou' le jeu changeant des alliances entres groupes rebelles
differents et les troupes rwandaises et ougandaises provoque
confrontations et insecurite
- la demilitarisation de la ville de Kisangani, exigee a' maintes
reprises par le Conseil de securite', n'est toujours pas acquise
- la voie maritime entre Kinshasa et Kisangani sur le fleuve Congo,
essentielle a' l'acheminement des secours d'urgence et a' la reprise
des echanges commerciaux entre la capitale et l'interieur du pays est
toujours fermee malgre' des engagements repetes
- la libre circulation des personnes et des biens entre territoires
controles par des parties adverses est toujours empechee meme si elle
etait prevue des la signature de l'accord de Lusaka et qu'elle ait
ete' formellement acceptee lors de l'adoption du Pacte Republicain
lors du pre-dialogue intercongolais a' Gaberone en aout dernier
- le dialogue intercongolais, premiere etape pour le retour a' la
souverainete' nationale sur l'ensemble du territoire et la
reconstruction d'institutions nationales devant mener a' la
democratie, pietine.
Des pressions coordonnees a' l'echelle internationale sur chacune des
parties et leurs allies respectifs devraient etre exercees pour que se
deroule sans entrave un dialogue national constructif,
donner le support et les moyens necessaires a' la Mission
d'observation de Nations Unies au Congo (MONUC) pour qu'elle
accomplisse efficacement les taches urgentes qui lui sont
devolues.
Le succes de la troisieme phase de la mission, telle qu'acceptee par
le Conseil de securite' le 24 octobre dernier, est primordial pour le
retour a' la paix et a' la securite' dans la region mais
particulierement a' l'Est du Congo.
La communaute' internationale devrait peser de tout son poids pour que
les operations de desarmement, demobilisation, rapatriement,
reinstallation et reinsertion (DDRRR) des "forces negatives"
se deroulent sur une base volontaire et selon les modalites etablies
par l'accord de Lusaka soit sous la direction de la Commission
militaire mixte avec l'assistance des Nations Unies.
Elle devrait s'opposer a' tout deploiement d'une force speciale
conjointe de deux groupes rebelles, le Mouvement de liberation du
Congo (MLC) et le Rassemblement congolais pour la democratie
(RCD/Goma) dans le but de "traquer, desarmer et neutraliser
toutes les forces negatives".
Les deux groupes projettent d'etablir cette force dans la ville de
Kindu, la' meme ou' la MONUC compte installer son nouveau
contingent.
Cette eventualite' fait peser de lourdes menaces sur les populations
locales.
Pour n'etre pas intervenue afin de prevenir et arreter le genocide au
Rwanda, et par la suite, de 1994 a' 1996, dans les camps de refugies
afin de desarmer les milices rwandaises,
principales composantes des "forces negatives", la
communaute' internationale porte une partie de la responsabilite' de
leur presence au Congo.
Les troupes occupant l'Est, a' qui l'on avait laisser la tache de les
neutraliser, se sont rendues coupables de massacres aupres des
populations civiles congolaises accusees de soutenir leurs
opposants.
Pour repondre aux
besoins de securite' de ces population de meme qu'a' ceux du Rwanda,
du Burundi et de l'Ouganda, des elements de la MONUC devraient
rapidement etre installes le long des frontieres communes.
De plus, la maniere dont seront traites les May May recele
actuellement une importance particuliere.
Une grande partie de la population de l'Est du pays continue de les
considerer comme des "combattants nationalistes" et non
comme faisant partie des "forces negatives" a' l'exception
de certains groupes particuliers.
Ils devraient participer au Dialogue intercongolais comme ils le
reclament pour contribuer politiquement a' la solution de la crise et
non s'opposer avec les armes aux resultats des negociations.
Adopter une politique d'aide au developpement en coherence avec les
objectifs de paix poursuivis, pour les principaux bailleurs de fonds
des pays de la region particulierement les institutions financieres
internationales.
La politique d'aide telle qu'appliquee actuellement est pour le moins
equivoque pour ne pas dire injuste aux vues des facilites accordees
notamment par la Banque Mondiale et le FMI au Rwanda, a' l'Ouganda et
a' l'Angola alors que la RCD, le Burundi et le Zimbabwe se voient
refuses l'acces aux memes programmes.
Tous ces pays participent pourtant a' la meme guerre.
Ne donne-t-on pas l'impression de recompenser certains des
belligerants et de prolonger la guerre? Toute aide budgetaire, aide a'
la balance des paiements et remise de dette devraient etre gelees tant
qu'il ne sera pas assure' que ces fonds ne sont pas utilises a' des
fins militaires prolongeant ainsi cette guerre meurtriere.
L'exemple du Canada et des Pays-Bas, qui ont suspendu certains de
leurs programmes d'aide au Rwanda a' cause de sa participation au
conflit congolais devrait etre amene' au Sommet du G-8.
Les autres belligerants devraient egalement etre vises;
soutenir la reprise des enquetes commandees par la Commission des
droits de personne de l'ONU sur les massacres des refugies rwandais et
des civils congolais depuis 1996.
Enfin, les pays du G-8 devraient augmenter substantiellement leur aide
au developpement pour le Congo.
Trente ans de dictatures et trois ans de guerre ont fini de detruire
les infrastructures du pays et de reduire les conditions de vie des
populations aux niveaux les plus bas de la planete.
Sous embargo international depuis plus de 10 ans, la RDC a atteint un
stade de "sous-developpement" qui met en peril la securite',
la stabilite' et le developpement de toute la region. Ŕ l'oppose',
la paix, la stabilite' democratique et le redressement economique du
pays entrainera dans son sillage toute la region. Une conference
internationale sur la reconstruction de la RDC devrait permettre de
mobiliser les ressources et d'orienter les efforts de tous les
intervenants.
Le Canada devrait engager des fonds nouveaux et substantiels pour la
reconstruction de la RDC.
Ces fonds devraient etre utilises pour repondre aux besoins les plus
pressants des populations et devraient miser sur des approches
d'intervention qui consolident les capacites de la societe'
civile.
Les populations ont deja' demontre' qu'elles sont capables de
s'organiser dans les conditions les plus adverses.
Le renforcement des associations qu'elles ont mises sur pied devrait
leur permettre de jouer un role significatif pour rehabiliter le pays
et reclamer des pratiques de bonne gouvernance dans les nouvelles
institutions issues de la transition.
La premiere condition prealable a' tout developpement reste la
paix.
Considerant le nombre de pays impliques dans la guerre au Congo,
l'ampleur de ses repercussions dans la region et sur une grande partie
du continent, le Canada devrait inclure la question du retour a' la
paix en RDC dans les discussions preparatoires au prochain Sommet du
G-8.
Montreal, le 28 novembre 2001." (D.I.A.)
====================================================
Servizio informazioni Congosol
http://www.neomedia.it/personal/Congosol/1.html
Le materiel contenu dans ce communique' ne reflet pas forcement
les points de vue du Service.
Devant la necessite' de vous offrir rapidement ces informations,
le Service prend le parti de n'etre pas toujours en mesure de les
verifier, et ne saurait etre tenu responsable de la precision des
sources originales.
Veuillez nous excuser si vous avez deja' recu ce texte.
====================================================