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WEEKLY NEWS - SPECIAL ISSUE of: 30-01-2001   - BUKAVU


Ci-dessous vous trouverez une réflexion d'un groupe d'étudiants d'écoles 
supérieures de Bukavu. Bien engagés dans la non-violence, ils avaient 
préparé ce document au moment de la mort du Pdt Kabila, prévoyant le 
diffuser le lundi 22 janvier. Ce qui n'a pas pu être fait suite à diverses 
circonstances et à l'annulation de la messe par les autorités. Ils ont 
aussi essayé de diffuser diverses vidéos sur le thème de la non-violence.

Nous vous communiquons ce texte, même s'il nous est parvenu avec du retard.

Paolo
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Bukavu, 21 janvier 2001

Mouvement International pour la Réconciliation (MIR) "Dauphins 
Munzihirwa-Kataliko"

Notre réflexion en la circonstance d'assassinat du président Laurent Désiré 
KABILA

Touchés par la situation dégradante que traverse notre pays, nous, membres 
du Mouvement International pour la Réconciliation (MIR), Dauphins 
Munzihirwa-Kataliko, voulons adresser le message suivant en rapport avec la 
mort du président de la République Démocratique du Congo, Mzee Laurent 
Désiré Kabila.

Nous ne pouvons que condamner cet assassinat qui ne vient que pérenniser 
cette dégradante culture selon laquelle on se permet d'abattre, dans la 
totale impunité, Chefs d'Etats et autres leaders politiques, en prenant le 
soin d'occulter toute trace de lumière sur les vraies responsabilités et 
sur les réelles conditions de survenue des crimes. Il a fallu plus de 
trente ans pour dévoiler la vérité sur l'assassinat de Patrice E. Lumumba, 
et cela au moment où la révélation n'était vraiment pas une nécessité 
première pour un Congo qui coule; nous ne savons pas combien faudra-t-il de 
temps pour mettre la lumière sur les vraies circonstances qui entourent le 
décès du président Laurent Désiré Kabila et moins encore pour mettre la 
main sur toutes les personnes impliquées d'une manière ou d'une autre dans 
le double assassinat des Chefs d'Etats voisins, crime qui valut une odieuse 
image de barbarie à l'Afrique des Grands Lacs et dont nous subissons encore 
les conséquences aujourd'hui.

La lumière doit être apportée au sujet du décès de J.D.Kabila, de manière à 
juger et isoler tous les responsables de ce crime. Nous faire diriger par 
les auteurs de son crime serait synonyme de nous condamner à ce que 
l'histoire se répète: "La violence appelle la violence" et l'homme ne 
changera jamais cette vérité!

Or cette histoire s'est maintes fois répétées de l'Indépendance à toutes 
ces guerres absurdes: les mêmes scenarii de violences guidées par la course 
au pouvoir nourrie des calculs d'intérêts étrangers et égoïstes nous 
poursuivent à chaque fois que naît l'espoir de sortir de la crise.

Conscients de l'enjeu que représente ce tournant de l'histoire nous 
recommandons:

1? A tous ceux qui se sont approprié le pouvoir: Kinshasa, Goma, Gbadolite 
et Bunia de cesser avec leur guerre qui n'a que trop duré et assez retardé 
l'évolution de tout un continent, si pas de toute la planète, et de 
privilégier une solution négociée.

2? A toute la population congolaise, de prendre conscience qu'elle a à 
jouer le rôle principal dans la résolution du problème congolais! Ni l'ONU, 
ni l'Union européenne, ni l'OUA, moins encore l'Accord de Lusaka (tel qu'il 
se présente actuellement), ne pourront apporter une solution durable tant 
que la base ne s'investira avec détermination et engagement pour la paix 
dans la non-violence. A ce propos, nous appelons la population au refus de 
collaborer avec ceux qui luttent pour des intérêts égoïstes ainsi que de 
désobéir à des lois injustes et dégradantes. Tant que nous obéirons à nos 
oppresseurs, ils agiront tranquillement et s'enracineront profondément.

3? Aux politiciens de la diaspora, d'oser prendre la température des 
populations congolaises avant de prétendre bénéficier de leur confiance. Ce 
n'est pas à des conférences de presse données à l'étranger qu'ils sauront 
ce qu'ils représentent aux yeux d'un peuple dont ils ignorent le plus 
souvent les réalités.

Le président Laurent Désiré Kabila, n'a certes pas été le modèle sur qui on 
pouvait compter pour la gestion définitive du pays, mais dans le contexte 
actuel, il incarnait quelque chose qui compte beaucoup pour tous ceux qui 
se veulent nationalistes: L'INTEGRITE DU PAYS. Pour cela nous lançons un 
appel à tous ceux qui se retrouvent dans cet idéal au point d'y sacrifier 
leur vie, de faire un recueillement ce mardi 23 janvier 2001, à domicile ou 
en tout autre cadre favorable, en mémoire du président Laurent Désiré 
Kabila et de toutes les victimes de la violence en République Démocratique 
du Congo.

Que la sauvegarde de la vérité et de la dignité humaine, dans la non- 
violence active, soit à jamais notre idéal, quel qu'en soit le prix.

Fait à Bukavu, le 21 janvier 2001

Pour la Coordination du MIR-DMK

Président             Porte-parole         Secrétaire
Bitondo Bruno         Pierre Kabeza        Christian Barungu





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Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie 
(Wole Soyinka, Prix Nobel litterature) *
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Everytime somebody keep silent when faced with tyranny, someone else dies 
(Wole Syinka, Nobel Prize for Literature)     *
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