Ituri: les tueries continuent

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WEEKLY NEWS - SPECIAL ISSUE of: 23/01/2001 - B  - CONGO RDC

Nous venons de recevoir de mail d'une source locale et fiable
Paolo
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Nous écrivons ce samedi 20 janvier 2001, pour vous mettre au courant de la 
situation qui prévaut actuellement ici.  En effet le vendredi 19 janvier 
01, Bunia s’est réveillé sous les coups des balles. A cinq heures juste du 
matin, les combattants Ngity et Lendu, armés des flèches, se sont attaquées 
à deux principaux cibles militaires à savoir le camps militaire Ndoromo où 
sont internés les militaires Congolais, et l’aéroport de Bunia contrôlé par 
les Ougandais. Les affrontements ont duré quelques trois heures, les 
Ougandais ont  utilisé des armes lourdes et l’hélicoptère pour disperser 
les assaillants. Plusieurs combattants Lendu et Ngity, qui ont fui dispersé 
par les Ougandais et l’armée Congolaise ont été récupérés par la population 
et tués sur le champ. Le bilan de ces affrontements s’élèveraient à 45 
morts au niveau du camps militaire de Ndoromo, 55 morts au niveau de 
l’aéroport, et une dizaine des morts tués par la population civile.

Cette attaque a été le déclic d’un règlement de compte entre les deux 
communautés.

Le même vendredi vers 10 heures les Hema de Mudzi ­ Pela, le siège du 
Diocèse de Bunia et là où se trouve l’évêché, un quartier périphérique de 
Bunia où le Hema Gegere sont majoritaires, commencent une chasse à tous les 
sujets Lendu. Le bilan s’élèverait à 25 morts, l’élite Lendu surtout est 
visée ainsi les assistants, les professeurs des écoles secondaires. Les 
Lendu sont tués, leurs maisons brûlés, n’ont eu la vie sauve que les 
personnes qui ont pu s’échapper et fuir du quartier. Ce matin même nous 
nous sommes risqués pour aller sortir du quartier un sujet Lendu, un ami 
qui était caché dans ce quartier. Ce sont surtout les femmes et les enfants 
qui ont périt dans ce quartier les hommes ont pu s’échapper. On ne pouvait 
pas s’imaginer des scènes pareilles à Bunia, beaucoup des personnes que je 
connais sont mortes. Les personnes qui ont assisté à ces scènes sont 
vraiment traumatisées. Vers le soir Mudzi ­ Pela s’est vidé d’une grande 
partie de sa population, surtout les femmes et les enfants dans la peur d’ 
une probable attaque des combattants Lendu, tandis que les hommes eux sont 
restés là pour attendre et s’affronter aux combattants Lendu.

A part le quartier Mudzi ­ Pela la chasse aux sujets Lendu  a atteint aussi 
le un autre quartier périphérique de Bunia, Lembabo. On parle de quelques 
morts, ce quartier n’étant pas à prédominance Hema les autre tribus se sont 
opposées à cela.

Deux villages aux environs de Bunia ont été aussi touchées par la violence 
il s’agit de Soleniama à environ 12 km. Ici les combattants Lendu ont 
attaqué à deux reprises rien que pour la journée d’hier on parle des 
plusieurs morts et blessés dans la communauté Hema, plusieurs blessés ont 
été ramenés à Bunia pour les soins.

Mwanga aussi un autre village toujours aux environs de 12 km de Bunia dans 
un autre sens les Lendu ont attaqué le vendredi 19 janvier 01 vers 16 
heures tous les sujets hema ont été tués, dit ­ on et leurs maisons brûlées 
nous ne connaissons pas aussi le bilan des morts.

Le comportement de l’armée laisse à désirer, car dans tous les cas 
recensés, elle intervient toujours en retard quand le massacre a déjà pris 
fin. A Mudzi ­ Pela les Gegere ont opéré de 10 heures 30 à 14 heures sans 
aucune intervention des forces de l’ordre. C’est ainsi que dans tous les 
deux camps on dit que les militaires sont complices et achetés par un camps 
ou par l’ autre.

Bunia vit ces deux jours dans un traumatisme jamais vécut, à cause des 
scènes horribles vécut par la population, nous pouvons citer :

-	Du jamais vu à Bunia les militaires se sont promenés à deux reprises dans 
leurs camionnettes avec des têtes des combattants Lendus  accrochés sur des 
lances.

-	Plusieurs corps mutilés ont passé toute la journée d’hier dans plusieurs 
quartiers de la ville c’est seulement à partir de ce matin que les croix 
rouge du Congo commencent à les enterrer.

La population de Bunia vit aussi une psychose totale, par la crainte d’une 
possible attaque des combattants Lendu pour venger leurs morts. Tout le 
monde ici est certain que cela doit nécessairement arriver. La psychose est 
aussi due à la grande affluence de toute la population qui habite dans les 
villages périphérique, qui est venu s’abriter dans la ville, on sait très 
bien maintenant que la prochaine fois que les Lendu vont attaquer ça sera 
la ville. Que va ­ t ­ il arriver ? ? ?

Sur le plan socio ­ économique, nous craignons le pire, car la vie 
économique est au ralenti depuis hier et encore une fois un afflux massif 
des deplacés des villages environnants la ville. Certaines denrées 
alimentaires de première nécessité manque déjà en ville, elles provenaient 
des villages environnants.

les noms de quelques personnes qui sont mortes ces deux derniers jours du 
conflit ethnique Hema ­ Lendu :

-	Charlotte Dithoma, assistante à l’ISP Bunia et conseillère au 
gouvernorat. Charlotte a été tuée avec sa mère une des ses sœurs et trois 
autres petits enfants de la famille. Jusqu’à hier soir son corps traînait 
encore devant la maison de Jeef Ucci, ce dernier a été sérieusement 
traumatisé par la scène lui et toute sa famille.

-	Shalo ­ Lodi, il a été brûlé vif et son corps bouffé par les chiens.

Il semble que le Docteur Adirodu, un médecin Ngity a été arrêté hier, les 
combattants Ngity qui ont été appréhendés l’ont cité parmi les 
planificateurs de tout ce qui arrive.


FIN