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Unione Europea: Berlusconi atteso al varco della gaffe
- Subject: Unione Europea: Berlusconi atteso al varco della gaffe
- From: "José F. Padova" <jospadov@tin.it>
- Date: Sun, 5 Oct 2003 17:49:57 +0200
Libération , Paris - Venerdì, 3 ottobre 2003
http://www.liberation.fr/page.php?Article=146800
Unione Europea: Berlusconi atteso al varco della gaffe
Le dichiarazioni del Cavaliere rischiano di scuotere la Conferenza a Roma
Di Eric Jozsef
«Un altro motivo per investire in Italia è che oltre al bel tempo abbiamo
delle segretarie bellissime». Silvio Berlusconi.
Roma, dal nostro corrispondente
Al ritmo imposto da Silvio Berlusconi, la Conferenza intergovernativa che
si apre domani a Roma potrebbe essere l'occasione di un'altra prodezza
verbale del presidente del Consiglio italiano. In occasione del suo primo
discorso come presidente dell'Unione Europea, in luglio, davanti al
Parlamento di Strasburgo, il Cavaliere aveva risposto alle vivaci critiche
dell'eurodeputato tedesco Schulz trattandolo da « kapo » di campo di
sterminio nazista, sotto lo sguardo costernato del suo vice-presidente
Fini. Ma non per questo ha meso il freno alla sua lingua, moltiplicando
facezie, dichiarazioni mordaci e altre affermazioni per lo meno inconsuete
per un dirigente politico. Cantonate o strategia della comunicazione?
L'Italia s'interroga e l'Europa osserva con circospezione le uscite
dell'inquilino di Palazzo Chigi.
Nel corso di un'intervista accordata al settimanale britannico The
Spectator , Berlusconi per esempio ha ripreso il suo vecchio cavallo di
battaglia contro i giudici stimando che « per essere magistrato occorre
essere un malato mentale, qualcuno di antropologicamente differente dal
resto della razza umana ». La prima parte della lunga intervista è stata
pubblicata il 4 settembre. Meno di una settimana dopo, la seconda parte
riservava una sorpresa ancora più grande. Berlusconi vi sosteneva che «
Mussolini non ha mai ammazzato nessuno, si accontentava di mandare i suoi
avversari al confino », riferendosi agli oppositori messi in località
sorvegliate.
Donne. Vi sarebbe una terza parte dell'intervista che contiene fra l'altro
il punto di vista del presidente del consiglio sulle donne. Ma su questa
questione Silvio Berlusconi ha già esposto qualcuna delle sue riflessioni
durante il suo recente viaggio a New York, il 24 settembre, in occasione
dell'Assemblea generale delle Nazioni Unite. Visitando Wall Street il capo
del governo italiano ha tenuto a precisare: «Un altro motivo per investire
in Italia è che oltre al bel tempo e alla bellezza del apesaggio abbiamo
anche segretarie bellissime e ragazze molto belle…» Sugli imprenditori
presenti le fra sette pronunciate con un largo sorriso dal tycoon dei media
italiani hanno fatto centro. « Sono senza parole » ha commentato il
democratico di sinistra Stefano Passigli evocando l'irresponsabilità del
capo del governo. « Occorre aprire un'inchiesta per sapere che bevande sono
state servite a Wall Street », ha da parte sua ironizzato l'ex ministro
della Sanità (centro-sinistra) Rosy Bindi, mentre Berlusconi aveva
minimizzato la sua uscita su Mussolini spiegando che i suoi intendimenti
erano stati estrapolati sulla base di una conversazione fra amici, tra una
coppa di champagne e l'altra.
Rimane il fatto che questi toni leggeri, le facezie e la superficialità
teorica sono all'origine della ricetta politica berlusconiana. « Talvolta
può sbandare, ma fa parte della sua strategia. Recita la parte
dell'antipolitico dal 1994. Gli italiani ne avevano fin sopra i capelli del
linguaggio ingessato dei politici tradizionali. Uomo d'affari e di
comunicazione, si applica nel tenere discorsi brevi, vivi e concisi »,
commenta lo storico ed ex ambasciatore Sergio Romano, che aggiunge: «
Berlusconi è in gravi difficoltà nella realizzazione del programma che
aveva promesso agli elettori, in particolare perché la sua maggioranza è
rissosa ed eterogenea. Non è escluso che queste cosiddette sbandate mirino
a sviare l'attenzione su altre questioni ».
Appoggiandosi sui suoi sondaggi personali il Cavaliere d'altra parte è
capace di captare la reazione dell'opinione pubblica sulle sue
dichiarazioni e di aggiustare eventualmente il tiro dopo qualche giorno. In
ogni caso, alcuni responsabili della sua maggioranza sono regolarmente
chiamati a prendere posizione dopo ogni sparata per moderare l'effetto
provocato dalle sue uscite.
Adatto. In queste condizioni, l'opposizione esita circa la replica da dare
alle uscite del Cavaliere. « Qualcuno pensa che occorre prendere sul serio
i suoi propositi e insorgere su ogni sua affermazione », spiega Paolo
Gentiloni, uno dei dirigenti della Margherita (centro-sinistra), «altri,
come me, pensano che non bisogna discutere sulle idiozie che lui assesta né
rimanere sulla difensiva, ma piuttosto reagire mostrando che non è adatto a
reggere una grande potenza industriale come l'Italia ».
Testo originale:
Libération, Paris - vendredi 03 octobre 2003
http://www.liberation.fr/page.php?Article=146800
UE : Berlusconi attendu à la gaffe
Les déclarations du Cavaliere risquent de secouer la CIG à Rome.
Par Eric JOZSEF
«Un autre motif pour investir en Italie, c'est qu'au-delà du beau temps
nous avons aussi de bellissimes secrétaires.» Silvio Berlusconi
Rome de notre correspondant
Au rythme imposé par Silvio Berlusconi, la Conférence intergouvernementale
qui s'ouvre demain à Rome pourrait être l'occasion d'un nouveau coup
d'éclat verbal du président du Conseil italien. Lors de son premier
discours en tant que président de l'Union européenne, en juillet, au
Parlement de Strasbourg, le Cavaliere avait répondu aux virulentes
critiques de l'eurodéputé allemand Schulz en le traitant de «kapo» de camp
nazi sous le regard atterré de son vice-président du conseil Gianfranco
Fini. Au cours de l'été, Berlusconi s'est employé à apaiser le climat avec
ses homologues allemands. Mais il n'a pas pour autant remis sa langue dans
sa poche multipliant blagues, déclarations à l'emporte-pièce et autres
jugements pour le moins inhabituels pour un dirigeant politique. Bévue ou
stratégie de communication ? L'Italie s'interroge et l'Europe observe avec
circonspection les petites phrases du locataire du palais Chigi.
Au cours d'un entretien accordé à l'hebdomadaire britannique, Berlusconi a
par exemple repris son vieux cheval de bataille contre les juges en
estimant que «pour être magistrat, il faut être un malade mental, quelqu'un
d'anthropologiquement différent du reste de la race humaine». La première
partie de la longue interview a été publiée le 4 septembre. Moins d'une
semaine plus tard, la seconde partie réservait une surprise plus grande
encore. Berlusconi y soutenait que «Mussolini n'a jamais tué personne, il
se contentait d'envoyer ses adversaires au loin» en référence aux opposants
placés en résidence surveillée.
Femmes. Il existerait une troisième partie de l'interview concernant entre
autres l'appréciation du président du conseil sur les femmes. Mais sur
cette question, Silvio Berlusconi a déjà fait part de quelques-unes de ses
réflexions lors de son récent voyage à New York, le 24 septembre, à
l'occasion de l'assemblée générale des Nations unies. Lors d'une visite à
Wall Street, le chef du gouvernement italien a tenu à préciser : «Un autre
motif pour investir en Italie, c'est qu'au-delà du beau temps et à la
beauté du pays, nous avons aussi de bellissimes secrétaires, de très belles
jeunes filles...» Auprès des entrepreneurs présents, les petites phrases
prononcées avec un large sourire par le tycoon des médias italiens ont fait
mouche. «Je suis sans voix», a commenté le démocrate de gauche Stefano
Passigli évoquant l'irresponsabilité du chef du gouvernement. «Il faut
ouvrir une enquête pour savoir quelles sont les boissons servies à Wall
Street», a pour sa part ironisé l'ancienne ministre de la Santé (centre
gauche) Rosy Bindi, alors que Berlusconi avait minimisé sa sortie sur
Mussolini en expliquant que ses propos avaient été extrapolés sur la base
d'une conversation entre amis entre deux coupes de champagne.
Reste que ce ton léger, les blagues et la superficialité historique sont à
l'origine de la recette politique berlusconienne. «Il peut parfois déraper
mais cela fait partie de sa stratégie. Il récite le rôle de
l'antipoliticien depuis 1994. Les Italiens en avaient marre de la langue de
bois des politiciens traditionnels. Homme d'affaires et de communication,
il s'emploie à tenir des discours brefs, vifs et brusques», estime
l'historien et ancien ambassadeur Sergio Romano qui ajoute : «Berlusconi a
beaucoup de mal à réaliser le programme qu'il avait promis aux électeurs en
particulier parce que sa majorité est bagarreuse et hétérogène. Il n'est
pas exclu que ces soi-disant dérapages visent à détourner l'attention sur
d'autres questions.»
S'appuyant sur ses sondages personnels, le Cavaliere est par ailleurs
capable de capter la réaction de l'opinion publique par rapport à ses
déclarations et éventuellement ajuster le tir au bout de quelques jours.
Dans tous les cas, certains responsables de sa majorité sont régulièrement
appelés à prendre position après chaque coup d'éclat pour aplanir l'effet
provoqué par ses propos.
Apte. Dans ces conditions, l'opposition hésite sur la réplique à donner aux
sorties du Cavaliere. «Certains pensent qu'il faut prendre au sérieux ses
propos et s'insurger sur chacune de ses affirmations, explique Paolo
Gentiloni, l'un des dirigeants de la Marguerite (centre gauche) d'autres,
comme moi, pensent qu'il ne faut pas débattre sur les idioties qu'il assène
et ne pas rester sur la défensive mais plutôt réagir en montrant qu'il
n'est pas apte à gérer une grande puissance industrielle comme l'Italie.»