Communiqué de presse
Conflit syrien : où est la neutralité suisse ?
Le Département Fédéral des Affaires Etrangères a contribué, par une somme de 60’000 fr., aux dépenses logistiques des réunions à Berlin destinées à préparer l’opposition syrienne en vue du remplacement du président Assad. Berne est en train d’aider explicitement des groupes qui entendent prendre le pouvoir avec les armes et mènent une guerre civile soutenue par les forces impérialistes des USA et leurs alliés, la France en premier lieu.
Il s’agit, de la part du gouvernement suisse, d’une honteuse ingérence dans les affaires d’un pays souverain, en dépit de sa neutralité proclamée à tout moment, et pour se mettre aux côtés des puissances néo-colonialistes qui sont en train de préparer une nouvelle mise à sac des ressources pétrolières à travers une guerre, comme ce fut le cas en Iraq et en Libye. Cela jette dans le chaos le Moyen-Orient, lance un défi irresponsable à la Chine et à la Russie et met en grave danger la paix mondiale.
Le rôle de notre pays, en tant que pays neutre, est d’agir pour favoriser le dialogue entre les parties en conflit et certainement pas d’en aider seulement une, d’autant plus que l’opposition syrienne n’est pas forcément beaucoup plus démocratique que le régime Assad. Des actions comme celle-là jettent un discrédit sur notre politique étrangère et nous font perdre de notre crédibilité aux yeux des autres pays non alignés dans cette guerre.
Nous condamnons toutes formes d’interventions militaires étrangères en Syrie. Seule une solution politique à travers un dialogue entre les parties en conflit pourra mettre fin à cette guerre civile. Mais l’opposition syrienne est fortement divisée et ses différentes tendances poussent vers diverses solutions, selon leurs « sponsors » qui ont des intérêts différents (Arabie Saoudite, Qatar, USA, France, Turquie, Israël, etc.).
Par ailleurs nous exigeons que la Suisse cesse de vendre des armes au Qatar, car celles-ci finiront très probablement entre les mains des rebelles syriens soutenus et armés par cette monarchie du Golfe et contribueront ainsi à alimenter la guerre civile en cours. Nous exigeons que la Confédération respecte dans les faits les principes dont elle se revendique en paroles et cesse de vendre des armes aux pays belligérants ou qui soutiennent matériellement des guerres en dehors de leur territoire.
Parti Suisse du Travail - POP
Le 6 août 2012