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message de Mgr. Monsengwo, archeveque de Kisangani









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source: ANB-BIA
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ARCHIDIOCÈSE DE KISANGANI
PENTECÔTE 2002
MESSAGE DE MONSEIGNEUR L'ARCHEVEQUE

Chers frères et soeurs,

Une fois de plus le sang a coulé à Kisangani, la ville martyre depuis 
quarante ans.

Une fois encore, à l'instar de Caïn, des êtres humains refusent 
d'être frères et prennent plaisir à tuer leurs semblables.

Jusqu'à quand Kisangani, la ville hospitalière qui accueille à bras 
ouverts tous les étrangers, pleurera-t-elle le sang innocent de ses 
enfants sacrifiés à l'autel d'une cause étrangère?

Jusqu'à quand Kisangani, la ville pacifique, sera-t-elle le théâtre 
de tueries et exécutions sommaires, de viols et de pillages, de 
violations permanentes et massives des droits humains les plus 
élémentaires: droit à la vie, droit à l'emploi et à un salaire juste, 
droit à l'éducation et aux soins de santé primaires, droit à la paix 
et à la sécurité?

Jusqu'à quand Kisangani, la ville dite " libérée ", soubira-t-elle 
les affres d'une guerre aux visées obscures ?

Chers frères et soeurs,

La guerre est censée terminée. Elle est terminée depuis les efforts 
louables de dialogue engagé à Gaborone (août 2001) et à Sun City 
(février-avril 2002). Que fait-on des résolutions du Conseil de 
Sécurité de l'ONU concernant la démilitarisation de Kisangani et du 
retrait de toutes les troupes étrangères (février 2001)?

La guerre peut-elle raisonnablement se poursuivre dès lors qu'est mis 
en oeuvre le processus consécutif au cessez-le-feu préalable ?

Faire la guerre, qu'est-ce à dire au moment où les évêques du 
Burundi, de la RDCongo et du Rwanda, réunis à Kigali du 13 au 18 mai 
2002, affirment haut et fort les exigences de paix, de réconciliation 
et de fraternité dans la sous-région?

Engager des hostilités à Kisangani, alors que depuis deux mois cette 
ville se prépare à célébrer un symposium de la Paix, est de toute 
évidence un refus intentionnel et obstiné de s'engager dans les voies 
de la paix.

Diviser nos peuples, alors que la Pentecôte rappelle le rassemblement 
de tous les peuples de la terre par l'Esprit d'Amour, est plus qu'un 
non-sens pour des chrétiens.

Voilà pourquoi
1- Nous condamnons avec vigueur les événements sanglants survenus à 
Kisangani cette semaine et qui ont coûté la vie à quelque 50 
personnes en majorité civiles, identifiées par nos structures 
d'Eglise ;

2 - Nous stigmatisons toute violence, d'où qu'elle vienne, et en 
particulier lorsqu'elle attente à la vie dess populations civiles et 
celle des innocents ;

3- Nous demandons à tous les protagonistes de rentrer à la table des 
négociations, afin de s'engager résolument dans les chemins de la 
Paix ;

4- Nous prions l'ONU d'accélérer le processus de démilitarisation de 
Kisangani, de réouverture de la voie fluviale et de réunifications du 
pays, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité.

A toutes les personnes touchées ou endeuillées par ces douloureux 
événements, nous présentons nos condoléances et les assurons de nos 
prières pour les défunts. Nous prions l'Esprit de leur accorder la 
force du pardon, à l'exemple du Christ.

Que l'Esprit Saint renouvelle la face du Kisangani. Qu'il renouvelle 
la face de la terre.

Fait à Kisangani, en Notre Curie épiscopale, le 19.05.2002 en la 
Solennité de la Pentecôte.

+ L. MONSENGWO PASINYA
Archevêque de Kisangani







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