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URGENT - Communiqué de presse Rodhecic
- Subject: URGENT - Communiqué de presse Rodhecic
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- Date: Mon, 1 Apr 2002 23:07:00 +0200
Title: URGENT - Communiqué de presse Rodhecic
INFO DH N°17
/RDC/RODHECIC/2002
Situation explosive à
GOMA
Le Réseau d'organisations des
Droits Humains et d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne
(RODHECIC) dénonce l'indifférence des autorités du RCD face à
la montée de la barbarie dans la région du Kivu et à la
répression de la marche des élèves et enseignants du 23 mars
dernier dans la ville de Goma par les militaires de l'armée
patriotique rwandais.
Depuis un temps le RODHECIC
dénonce la recrudescence de la violence dans le Kivu à l'approche
du Dialogue Inter-congolais. Ses deux derniers communiqués, les
n°15 et 16, ont largement abordé ce sujet. Mais la situation
toujours explosive oblige à y revenir pour éveiller la conscience
de la communauté nationale et internationale sur le drame que vit la
population de cette partie de la République Démocratique du
Congo.
Premièrement il sied de remarquer
que depuis que la date du dialogue inter-congolais avait été
fixée au 25 février 2002, l'APR avait renforcé ses positions
dans la région du Kivu. Depuis ces temps jusq'aujourd'hui cette
présence est très remarquable. Mais du coup, la violence monte
d'un cran. Selon les sources locales il ne se passe plus une nuit sans
qu'on ne déplore des cas de vol, et de tuerie dans tout le Kivu.
Et à chaque fois les témoins parlent des hommes armés et en
tenue militaire qui commettent ces forfaits. L'explosion de la
grenade à Goma le 24 mars qui a fait deux morts n'échappe pas
aux observateurs qui voient en cela la témérité des violeurs des
droits humains et la stratégie du Rwanda pour trouver les raisons de
justifier sa présence au Congo car un témoin raconte qu'une des
personnes qui auraient lancé la grenade aurait fui du côté
de l'aéroport, dans la direction des militaires qui y étaient de
garde. Tout cela se passe sous l'¦il complice du RCD qui déclare
que la situation est plutôt calme.
En deuxième lieu vient cette
intervention de l'APR pour réprimer la marche des élèves et
enseignants du 23 mars derniers réclamant le paiement des salaires.
La présence de l'APR au Kivu n'a jamais été supportée par
la population. Elle est porteuse de beaucoup de malheurs, et de
deuils. C'est à son corps défendant que cette population voulait
faire entendre sa voix pour une énième fois pour défendre ses
droits les plus légitimes, mais encore une fois elle s'est
heurtée à la brutalité de l'armée rwandaise et à la sourde
oreille de la communauté internationale.
Le RODHECIC réitère sa demande
auprès de la communauté internationale pour qu'elle exige le
départ sans condition des troupes de l'APR du territoire congolais
car sa présence brutale en RDC ne se justifie pas surtout que depuis
que ces troupes sont au Congo, elles n'ont neutralisé aucun groupe
interahamwe pour lesquels ils prétendent être venus au
Congo.
Fait à Kinshasa, le 29 mars 2002
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INFO DH N°16
/RDC/RODHECIC/2002
Insécurité et impunité au Sud-Kivu à l'approche du dialogue
inter-congolais
Le Réseau d'organisations des
Droits Humains et d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne
(RODHECIC) dénonce la recrudescence de la violence sur la population
civile du Sud-Kivu à l'approche et pendant les assises du Dialogue
inter-congolais.
En effet, depuis l'annonce de
l'ouverture des assises du Dialogue Inter-congolais pour le 25
février 2002, les populations du Sud-Kivu vivent des nuits
cauchemardesques. Des plaintes viennent de partout pour dénoncer des
assassinats, des actes de vol, de pillage, et de viol. De Kaziba à
Walungu et de Walungu à Kabare, Kalehe en passant par Ninja et
Katana, les populations pleurent. Aujourd'hui, c'est la ville de
Bukavu qui est dans les collimateurs des escadrons de la mort qui, à
coup de fusils et de baïonnettes, tuent des paisibles citoyens. En
moins de deux semaines la ville de Bukavu vient de compter ses morts
dont la liste illustrative ci-après :
- Lundi
11/02/02, Monsieur KATOLO ZIHINDULA a été victime d'une attaque
des hommes armés, habillés en tenue militaire, chez lui à la
maison sis quartier Buholo 2, commune de Kadutu. La victime a été
atteinte d'une balle au bas ventre.
- Le
15/02/02, Monsieur KABENGA domicilié sur route d'Uvira n°418 a
été victime d'un vol de plusieurs effets par des hommes en
uniformes.
- Le
20/02/02, Monsieur KAKA KASOMBO domicilié à FUNU, commune de
Kadutu, a été assassiné devant sa maison par des hommes armés,
habillés en tenue militaires.
- Le
22/02/02, Monsieur MUSOMBWA Baudouin a été visité par un
commando de trois militaires à Karhale, commune de
Kadutu.
- Le
25/02/02, Monsieur MASUMBUKO MATABISHI domicilié à MUHUNGU n°79,
commune d'Ibanga, a été tué par des hommes armés,
habillés en uniforme militaire, chez lui, devant ses
enfants.
- Le
28/02/02, Mme MPALA Magy (déplacée de Pangi) a été
assassinée devant son domicile à Nyamugo, commune de
Kadutu.
Nous en passons les plus
graves.
La rumeur persiste selon laquelle
ces actes sont planifiés par l'APR/RCD ou se font avec sa
complicité. Pour preuve, le 27/02/02, un vieux papa a été pris
la main dans le sac, grâce à la vigilance de la population,
entrain de placer une mine anti-personnelle à côté de
l'ISDR-BUKAVU. Ce dossier a été couvert par les autorités du
RCD. Plus la violence monte, plus la tendance des autorités du RCD
est de renforcer la sécurité des populations rwandophones, et plus
les militaires de l'APR se font plus présents. Mais les victimes
des atteintes aux droits humains ne se comptent que parmi les
populations non rwandophones, qui sont du reste non
sécurisées, abandonnées à
elles-mêmes. Tel est la situation aujourd'hui au Sud-Kivu ;
ce qui pousse la rue à dire que c'est l'APR et ses alliés du
RCD qui montent ces opérations pour justifier le renforcement de la
présence de l'armée rwandaise à l'Est de la RDC.
Par rapport à ce qui précède,
le RODHECIC demande aux autorités du RCD de sécuriser toute la
population sans distinction de race ni d'ethnie. Il demande en outre
à la communauté internationale d'exiger la démocratisation de
l'espace politique rwandais et la réconciliation des hommes
politiques du Rwanda, autant qu'elle les demande à la RDC pour ne
pas donner à l'APR l'occasion d'éterniser sa présence qui
est devenue synonyme de viol, assassinat et autres crimes contre
l'humanité au Congo-Kinshasa.
Fait à Kinshasa,
le 23 mars 2002
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Fight and talk , la
tradition des négociations du style rwandais est à l'ordre du
jour
Le Réseau d'organisations des
Droits Humains et d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne
(RODHECIC) dénonce la recrudescence de la violence sur la population
civile du Sud-Kivu par l'APR et ses alliés du RCD dans la
tradition désormais célèbre du fight and talk
rwandais.
Au moment où le Dialogue
Inter-congolais prend la vitesse de croisière, la situation au
Sud-Kivu pendant ce temps s'enlise. L'on remarque un
mouvement des troupes inquiétant entre le Rwanda et la région de
Bukavu. Les témoins rapportent avoir dénombré déjà 19
camions avec remorque qui ont passé la frontière entre Cyangungu
et Bukavu transportant des troupes de l'APR en plein jour. Nos
sources affirment que ces mouvements des troupes de l'Armée
Patriotique Rwandaise visent le renforcement de ses positions à
l'Est de la RDC, et estiment ce déploiement à plus ou moins
8.000 hommes couvrant les territoires ci-après : Fizi,
Mwenga, Banyakiri, Shabunda, Masisi, Walikale, Kalima , et Walungu.
Depuis le 08 mars 2002 des offensives généralisées sont
lancées dans ces territoires. L'on dénombre une dizaine de fronts
actifs. Ces affrontements sont suivis des graves violations des droits
humains : villages brûlés à Kaniola le 05 février, à
Walungu et à Burhale le 11 février, à Kabare-Cirunga le 2
marsŠL'on déplore aussi le massacre de 320 personnes dans le
territoire de KAILO sur l'axe Kindu - Kisangani ;
l'exécution de 2 élèves, fusillés, et le massacre de 12
villageois, brûlés vifs à KITUTU ; la décapitation de 7
creuseurs dans les mines d'or de LUGUSHWA, au cours de la
période qui va du 08 au 18 mars 2002.
Au-delà de la mort par balles ou à
la machette, il y a la famine et les maladies qui vont bientôt
exterminer les populations dans cette partie de la RDC. Déjà à
Bukavu le choléra refait surface et ses victimes se comptent par
dizaine par semaine. Dans les campagnes il n'est plus possible de se
rendre au champ. L'insécurité bat son plein.
Il est reporté aussi une
augmentation des cas de viols des femmes de tout âge. Cette
pratique est une nouvelle arme que l'APR/RCD utilise pour briser le
moral de la population. Ca particularité tient au fait qu'il
s'agit, depuis l'annonce du dialogue, du viol public. Des cas
ont été signalés à Shabunda, Walungu ( Njowe, Kaniola,
Lurhala, Burhale ), Kabare, Katana (Kabushwa, Mumbiri, Lukaya, Mubingu
). Les organisations membres du RODHECIC ont déjà
dénombré 2.000 femmes et filles violées et mutilées dans leur
intimité. Dans l'axe Irhambi-Katana, depuis le 06 mars 2002,
les cas de viols sont signalés chaque jour. Le 17/03/2002, à
Ciragalwa, Igoke en face de la commune de Kadutu, des militaires du
RCD y ont pillé et surtout violé des femmes. Cette pratique est
également le facteur de la propagation du SIDA hormis l'humiliation
qu'elle fait subir à la victime.
Le RODHECIC rappelle qu'aucun
dialogue n'est possible dans le contexte de terreur. Il demande
encore une fois à la communauté internationale d'exiger le
départ immédiat et sans conditions des troupes rwandaises et
ougandaises du territoire congolais. La présence de l'APR et de
l'armée ougandaise est cause d'atteintes graves aux droits
humains, et ne peut ni favoriser un dialogue entre congolais ni
promouvoir la réconciliation nationale.
Fait à Kinshasa,
le 20 mars 2002
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