URGENT - Communiqué de presse Rodhecic



Title: URGENT - Communiqué de presse Rodhecic

INFO DH N°17 /RDC/RODHECIC/2002
                                        Situation explosive à GOMA
 
Le Réseau d'organisations des Droits Humains et d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne (RODHECIC) dénonce l'indifférence des autorités du RCD face à la montée de la barbarie dans la région du Kivu et à la répression de la marche des élèves et enseignants du 23 mars dernier dans la ville de Goma par les militaires de l'armée patriotique rwandais.
 
Depuis un temps le RODHECIC dénonce la recrudescence de la violence dans le Kivu à l'approche du Dialogue Inter-congolais. Ses deux derniers communiqués, les n°15 et 16, ont largement abordé ce sujet. Mais la situation toujours explosive oblige à y revenir pour éveiller la conscience de la communauté nationale et internationale sur le drame que vit la population de cette partie de la République Démocratique du Congo.
 
Premièrement il sied de remarquer que depuis que la date du dialogue inter-congolais avait été fixée au 25 février 2002, l'APR avait renforcé ses positions dans la région du Kivu. Depuis ces temps jusq'aujourd'hui cette présence est très remarquable. Mais du coup, la violence monte d'un cran. Selon les sources locales il ne se passe plus une nuit sans qu'on ne déplore des cas de vol, et de tuerie dans tout le Kivu. Et à chaque fois les témoins parlent des hommes armés et en tenue militaire qui commettent ces forfaits. L'explosion de la grenade à Goma le 24 mars qui a fait deux morts n'échappe pas aux observateurs qui voient en cela la témérité des violeurs des droits humains et la stratégie du Rwanda pour trouver les raisons de justifier sa présence au Congo car un témoin raconte qu'une des personnes  qui auraient lancé la grenade aurait fui du côté de l'aéroport, dans la direction des militaires qui y étaient de garde. Tout cela se passe sous l'¦il complice du RCD qui déclare que la situation est plutôt calme.
 
En deuxième lieu vient cette intervention de l'APR pour réprimer la marche des élèves et enseignants du 23 mars derniers réclamant le paiement des salaires. La présence de l'APR au Kivu n'a jamais été supportée par la population. Elle est porteuse de beaucoup de malheurs, et de deuils. C'est à son corps défendant que cette population voulait faire entendre sa voix pour une énième fois pour défendre ses droits les plus légitimes, mais encore une fois elle s'est heurtée à la brutalité de l'armée rwandaise et à la sourde oreille de la communauté internationale.
 
Le RODHECIC réitère sa demande auprès de la communauté internationale pour qu'elle exige le départ sans condition des troupes de l'APR du territoire congolais car sa présence brutale en RDC ne se justifie pas surtout que depuis que ces troupes sont au Congo, elles n'ont neutralisé aucun groupe interahamwe pour lesquels ils prétendent être venus au Congo.
                                                                                                   Fait à Kinshasa, le 29 mars 2002


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 INFO DH N°16 /RDC/RODHECIC/2002
 
           Insécurité et impunité au Sud-Kivu à l'approche du dialogue inter-congolais
 
Le Réseau d'organisations des Droits Humains et d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne (RODHECIC) dénonce la recrudescence de la violence sur la population civile du Sud-Kivu à l'approche et pendant les assises du Dialogue inter-congolais.
 
En effet, depuis l'annonce de l'ouverture des assises du Dialogue Inter-congolais pour le 25 février 2002, les populations du Sud-Kivu vivent des nuits cauchemardesques. Des plaintes viennent de partout pour dénoncer des assassinats, des actes de vol, de pillage, et de viol. De Kaziba à Walungu et de Walungu à Kabare, Kalehe en passant par Ninja et Katana, les populations pleurent. Aujourd'hui, c'est la ville de Bukavu qui est dans les collimateurs des escadrons de la mort qui, à coup de fusils et de baïonnettes, tuent des paisibles citoyens. En moins de deux semaines la ville de Bukavu vient de compter ses morts dont la liste illustrative ci-après :

-         Lundi 11/02/02, Monsieur KATOLO ZIHINDULA a été victime d'une attaque des hommes armés, habillés en tenue militaire, chez lui à la maison sis quartier Buholo 2, commune de Kadutu. La victime a été atteinte d'une balle au bas ventre.
-         Le 15/02/02, Monsieur KABENGA domicilié sur route d'Uvira n°418 a été victime d'un vol de plusieurs effets par des hommes en uniformes.
-         Le 20/02/02, Monsieur KAKA KASOMBO domicilié à FUNU, commune de Kadutu, a été assassiné devant sa maison par des hommes armés, habillés en tenue militaires.
-         Le 22/02/02, Monsieur MUSOMBWA Baudouin a été visité par  un commando de trois militaires à Karhale, commune de Kadutu.
-         Le 25/02/02, Monsieur MASUMBUKO MATABISHI domicilié à MUHUNGU n°79, commune d'Ibanga, a été  tué par des hommes armés, habillés en uniforme militaire, chez lui, devant ses enfants.
-         Le 28/02/02, Mme MPALA Magy (déplacée de Pangi) a été assassinée devant son domicile à Nyamugo, commune de Kadutu.
Nous en passons les plus graves.
 
La rumeur persiste selon laquelle ces actes sont planifiés par l'APR/RCD ou se font avec sa complicité. Pour preuve, le 27/02/02, un vieux papa a été pris la main dans le sac, grâce à la vigilance  de la population, entrain de placer une mine anti-personnelle à côté de l'ISDR-BUKAVU. Ce dossier a été couvert par les autorités du RCD. Plus la violence monte, plus la tendance des autorités du RCD est de renforcer la sécurité des populations rwandophones, et plus les militaires de l'APR se font plus présents. Mais les victimes des atteintes aux droits humains ne se comptent que parmi les populations non rwandophones, qui sont du reste non

sécurisées, abandonnées à elles-mêmes. Tel est la situation aujourd'hui au Sud-Kivu ; ce qui pousse la rue à dire que c'est l'APR et ses alliés du RCD qui montent ces opérations pour justifier le renforcement de la présence de l'armée rwandaise à l'Est de la RDC.
 
Par rapport à ce qui précède, le RODHECIC demande aux autorités du RCD de sécuriser toute la population sans distinction de race ni d'ethnie. Il demande en outre à la communauté internationale d'exiger la démocratisation de l'espace politique rwandais et la réconciliation des hommes politiques du Rwanda, autant qu'elle les demande à la RDC pour ne pas donner à l'APR l'occasion d'éterniser sa présence qui est devenue synonyme de viol, assassinat et autres crimes contre l'humanité au Congo-Kinshasa.
 
                                                                                               Fait à Kinshasa, le 23 mars 2002



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  Fight and talk , la tradition des négociations du style rwandais est à l'ordre du jour
 
Le Réseau d'organisations des Droits Humains et d'Education Civique d'Inspiration Chrétienne (RODHECIC) dénonce la recrudescence de la violence sur la population civile du Sud-Kivu par l'APR et ses alliés du RCD dans la tradition désormais célèbre du  fight and talk rwandais.
 
Au moment où le Dialogue Inter-congolais prend la vitesse de croisière, la situation au Sud-Kivu  pendant ce temps s'enlise. L'on remarque un mouvement des troupes inquiétant entre le Rwanda et la région de Bukavu. Les témoins rapportent avoir dénombré déjà 19 camions avec remorque qui ont passé la frontière entre Cyangungu et Bukavu transportant des troupes de l'APR en plein jour. Nos sources affirment que ces mouvements des troupes de l'Armée Patriotique Rwandaise visent le renforcement de ses positions à l'Est de la RDC, et estiment ce déploiement à plus ou moins 8.000 hommes couvrant les territoires ci-après : Fizi, Mwenga, Banyakiri, Shabunda, Masisi, Walikale, Kalima , et Walungu. Depuis le 08 mars 2002 des offensives généralisées sont lancées dans ces territoires. L'on dénombre une dizaine de fronts actifs. Ces affrontements sont suivis des graves violations des droits humains : villages brûlés à Kaniola le 05 février, à Walungu et à Burhale le 11 février, à Kabare-Cirunga le 2 marsŠL'on déplore aussi le massacre de 320 personnes  dans le territoire de KAILO sur l'axe Kindu - Kisangani ; l'exécution de 2 élèves, fusillés, et le massacre de 12 villageois, brûlés vifs à KITUTU ; la décapitation de 7 creuseurs  dans les mines d'or de LUGUSHWA, au cours de la période qui va du 08 au 18 mars 2002.

 
Au-delà de la mort par balles ou à la machette, il y a  la famine et les maladies qui vont bientôt exterminer les populations dans cette partie de la RDC. Déjà à Bukavu le choléra refait surface et ses victimes se comptent par dizaine par semaine. Dans les campagnes il n'est plus possible de se rendre au champ. L'insécurité bat son plein.
Il est reporté aussi une augmentation des cas de viols des femmes de tout âge. Cette pratique est une nouvelle arme que l'APR/RCD utilise pour briser le moral de la population. Ca particularité tient au fait qu'il s'agit, depuis l'annonce du dialogue, du viol public. Des cas ont été signalés à Shabunda,  Walungu ( Njowe, Kaniola, Lurhala, Burhale ), Kabare, Katana (Kabushwa, Mumbiri, Lukaya, Mubingu ). Les organisations membres du RODHECIC ont déjà  dénombré 2.000 femmes et filles violées et mutilées dans leur intimité. Dans l'axe Irhambi-Katana, depuis le 06 mars 2002, les cas de viols sont signalés chaque jour. Le 17/03/2002, à Ciragalwa, Igoke en face de la commune de Kadutu, des militaires du RCD y ont pillé et surtout violé des femmes. Cette pratique est également le facteur de la propagation du SIDA hormis l'humiliation qu'elle fait subir à la victime.

 
Le RODHECIC rappelle qu'aucun dialogue n'est possible dans le contexte de terreur. Il demande encore une fois à la communauté internationale d'exiger le départ immédiat et sans conditions des troupes rwandaises et ougandaises du territoire congolais. La présence de l'APR et de l'armée ougandaise est cause d'atteintes graves aux droits  humains, et ne peut  ni favoriser un dialogue entre congolais ni promouvoir la réconciliation nationale.
 
                                                                                               Fait à Kinshasa, le 20 mars 2002


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