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Congo : L'ONU doit aborder l'implication des entreprises dans le conflit
- Subject: Congo : L'ONU doit aborder l'implication des entreprises dans le conflit
- From: luisa rizzo <lu-sa@mail.clio.it>
- Date: Wed, 05 Nov 2003 01:34:10 +0100
From: Human Rights Watch <hrw-communiques@topica.email-publisher.com>
Subject: R.D. Congo : L’ONU doit aborder l’implication des entreprises dans
le conf
R.D. Congo : L'ONU doit aborder l'implication des entreprises dans le conflit
(New York, 27 octobre 2003) Le Conseil de Sécurité des Nations Unies
devrait insister pour que les états membres lancent immédiatement des
investigations sur l'implication des entreprises multinationales accusées
de profiter de la guerre en République Démocratique du Congo, a déclaré
aujourd'hui un groupe d'organisations internationales non-gouvernementales.
Le Conseil de Sécurité examinera, jeudi, le dernier rapport du Panel
d'experts sur la question de l'exploitation illégale des ressources
naturelles en RDC.
Le Conseil de Sécurité n'a pas donné de suites concrètes aux précédents
rapports du panel qui mettent en évidence le lien entre les activités des
entreprises multinationales et les groupes armés coupables de massacres et
autres atrocités. La guerre en RDC aurait causé la mort de plus de trois
millions de personnes, le plus lourd tribut payé par des civils depuis la
seconde guerre mondiale. Selon le Panel d'experts constitué par le Conseil
de Sécurité en juin 2000, la volonté de contrôler les ressources naturelles
est l'une des motivations principales de cette guerre.
" Le Conseil de Sécurité des Nations Unies ne peut plus ignorer les preuves
qui montrent clairement l'existence d'un lien entre l'exploitation des
ressources et la guerre au Congo, " ont déclaré les organisations
non-gouvernementales. " Il doit insister pour que les états membres amènent
les entreprises et les individus impliqués à reconnaître leurs
responsabilités, y compris les entreprises basées dans les pays
occidentaux. Le monde des affaires doit donner la preuve de son engagement
à changer ses façons de procéder dans les situations de conflit. "
Malgré de nombreuses critiques à l'encontre du panel d'experts, ses
principales conclusions ont été corroborées par un nombre de plus en plus
important de rapports indépendants. Des groupes de défense des droits
humains ont récemment conclu que le désir d'exploiter la richesse minérale
et économique de la RDC avait été le facteur isolé le plus important dans
la poursuite de la violence dans l'Est de la RDC. Les ressources naturelles
ont été exploitées par toutes les parties en guerre soi-disant pour
financer la guerre et acquérir des armes, entraînant souvent des violations
généralisées des droits humains aux dépens des civils.
Dans un rapport d'octobre 2002, le Panel d'experts a estimé que 85
entreprises impliquées dans des relations d'affaires au Congo avaient violé
les normes internationales, y compris les Directives pour les entreprises
multinationales de l'Organisation pour la Coopération Economique et le
Développement (OCDE). Aucun des gouvernements participant à l'OCDE n'a à
ce jour ouvert d'enquête sur la conduite d'une seule des entreprises
listées. Au contraire, plusieurs gouvernements ont fait pression sur le
Panel pour qu'il retire les noms des compagnies enregistrées dans leur zone
de compétences ou qu'il déclare que de tels cas avaient trouvé une solution.
" Ce n'est pas seulement le Conseil de Sécurité qui doit assumer ses
responsabilités mais également les gouvernements des états membres, " ont
déclaré les organisations non-gouvernementales. " Ils doivent conduire des
investigations ouvertes et transparentes utilisant le processus de l'OCDE
ou toute autre procédure impartiale pour clarifier le rôle que les
entreprises ont joué dans le conflit du Congo. "
Le Procureur de la Cour Pénale Internationale, Luis Moreno Ocampo a affirmé
que ses services pourraient aussi enquêter sur la façon dont des
transactions commerciales ont contribué à la poursuite des crimes de guerre
et crimes contre l'humanité en RDC. Le Conseil de Sécurité devrait veiller
à ce que les informations rassemblées par le Panel soient accessibles au
Procureur pour l'aider dans ses investigations.
Depuis 1998, la RDC s'est trouvé mêlée à l'une des guerres africaines les
plus vastes, impliquant directement six autres pays. Les armées du Rwanda,
de l'Ouganda et du Burundi aux côtés de groupes rebelles congolais se sont
opposés au gouvernement de la RDC, soutenu par le Zimbabwe, l'Angola et la
Namibie. Sous une pression internationale de plus en plus forte, le gros
des armées étrangères s'est retiré du Congo l'année dernière mais ces
armées ont laissé derrière elles de nombreux droits acquis et tout un
réseau de liens économiques. L'exploitation illicite des ressources
économiques se poursuivrait par l'intermédiaire de groupes armés liés aux
pays voisins et de responsables gouvernementaux corrompus.
" Le Conseil de Sécurité a fortement investi dans le fragile processus de
paix actuel en RDC mais ses efforts risquent d'aboutir à un échec s'il
n'aborde pas également les motivations économiques sous jacentes qui ont
alimenté cette guerre, " ont déclaré les organisations
non-gouvernementales. " Le Conseil doit donner suite aux conclusions du
Panel d'experts. "
___________________________
Le groupe d'organisations internationales et nationales travaillant dans
les domaines des droits humains, de l'environnement et de l'aide au
développement inclut : Christian Aid ; Fatal Transactions ; Friends of the
Earth-United States ; Friends of the Earth -England, Wales and Northern
Ireland ; Global Witness ; Human Rights Watch ; International Human Rights
Law Group ; International Peace Information Service (IPIS) ; International
Rescue Committee ; OECD Watch ; Oxfam International ; Pax Christi
Netherlands ; Save the Children UK, 11.11.11 ; CENADEP plate-forme des
organisations congolaises, Reseau des associations de droits de l'homme du
Sud Kivu' (RADHOSKI).