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8 ONG sur le Togo



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WEEKLY NEWS -SPECIAL ISSUE of: 13-06-2003 - TOGO-ELECTIONS

Veuillez trouver ci-dessous une déclaration conjointe de 8 ONG sur les 
dernière élections présidentielles au Togo.
Nos excuses si vous l'avez déjà reçue par d'autres canaux
Paolo

---------------------   DEBUT --------------

Déclaration de 8 ONG
sur les élections présidentielles au Togo


Après trente six ans de pouvoir autoritaire marqué par des violations 
massives des droits de l¹homme et au cours desquelles les assassinats 
politiques se sont multipliés, le Général Eyadéma vient à nouveau d¹être 
proclamé vainqueur de l¹élection présidentielle du 1er juin dernier à 
l¹issue d¹un scrutin entaché par d¹importantes irrégularités. C¹est sans 
surprise que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a 
déclaré Gnassingbé Eyadéma vainqueur avec 57% des suffrages.

La transparence et l¹équité du scrutin avaient pourtant été sérieusement 
compromises durant les derniers mois qui ont précédé cette échéance, comme 
cela a déjà été dénoncé par nos organisations le 5 mai 2003. Des 
manipulations diverses ont été orchestrées à tous les niveaux du processus 
électoral dans le but d¹assurer la victoire au Général Eyadéma.

Dès le mois de février 2003, nos organisations ont recensé de nombreuses 
arrestations parmi les membres de l¹opposition. Certains, comme Marc 
Palanga et Mazama Takassa, membres du parti d¹opposition UFC, sont toujours 
arbitrairement détenus et subissent des actes de tortures. Durant la 
campagne présidentielle, les candidats de l¹opposition se sont plaints de 
la multiplication des entraves visant à les empêcher de circuler librement 
sur toute l¹étendue du territoire et d¹organiser des réunions politiques.

La campagne dans les médias d¹Etat a été confisquée par le seul parti RPT, 
au pouvoir, en violation des dispositions du Code électoral togolais 
prévoyant un libre accès des candidats aux médias publics et un temps 
d¹intervention égal pour tous.

Refusant de cautionner cette mascarade électorale, l¹Union Européenne et 
les Nations-Unies ont décidé de ne pas envoyer d¹observateurs au Togo.

L¹une des conséquences directes de ce « coup de force électoral » est la 
tension perceptible au Togo depuis la proclamation des résultats par la 
CENI, le 4 juin 2003, faisant craindre la persistance voire l¹accentuation 
des violations des droits de l¹Homme.

Le jour du scrutin et après la proclamation des résultats par la CENI, de 
violents affrontements ont opposé les forces de sécurité aux populations 
civiles à Lomé et dans les localités de Tsévie, Gbatope et Djagble. L¹armée 
a fait usage de matraques, de gaz lacrymogènes et de balles réelles. Trois 
personnes ont été tuées tandis que de nombreux blessés graves ont été 
signalés dans les hôpitaux. On dénombre plusieurs arrestations parmi les 
manifestants. Les personnes arrêtées seraient détenues dans des 
commissariats de police où elles sont régulièrement molestées et torturées.
Deux dirigeants de l¹UFC, Patrick Lawson et Jean Pierre Fabre, ont été 
également arrêtés à deux reprises entre mai et juin avant d¹être relâchés.
Tous les journalistes indépendants qui ont fait état des irrégularités qui 
ont entaché le scrutin ont été rappelés à « l¹ordre ». D¹autres ont été 
intimidés parce qu¹ils ont repris dans leur publication des sources 
statistiques avancées par l¹opposition et qui donneraient perdant le 
Général Eyadéma. Même les médias étrangers (RFI par exemple) se sont vus 
refuser l¹autorisation d¹assurer la couverture médiatique de l¹événement. 
Les défenseurs des droits de l¹Homme et des membres de la société civile 
qui ont voulu superviser le scrutin ont reçu des menaces et font l¹objet 
d¹intimidations.

Selon nos informations, des militaires soupçonnés d¹avoir voté pour 
l¹opposition ont été mis aux arrêts au lendemain du scrutin. Nous sommes 
particulièrement préoccupés par les informations persistantes faisant état 
d¹enlèvements et de disparitions de militaires au sein des différentes 
casernes. Nous craignons que les autorités ne procèdent à une purge comme 
cela a été le cas en 1993 et 1998.

En outre, des militaires fortement armés sillonnent le pays et commettent 
des exactions sur les populations. Certaines sources indiquent également la 
présence de mercenaires étrangers venus renforcer les rangs de l¹armée 
gouvernementale.

D¹importants mouvements de populations sont signalés actuellement dans le 
pays et à proximité des frontières. Plusieurs centaines de personnes ont 
déjà fui le Togo pour se réfugier au Ghana, au Bénin et au Burkina Faso.

Nous dénonçons la violation par les autorités togolaises de l¹article 25 du 
Pacte international relatif aux droits civils et politiques garantissant 
des élections libres et pluralistes.

Dans ce contexte, nous nous étonnons que le Président de la République 
Française ait été le tout premier à envoyer un télégramme de félicitations 
au Général Eyadéma, sans même attendre l¹approbation des résultats par la 
Cour Constitutionnelle togolaise.

Nous condamnons fermement toutes les formes de recours à la violence, 
d¹arrestations et de détentions arbitraires, de tortures, de menaces et 
d¹intimidation exercées par les autorités togolaises tendant à museler les 
libertés d¹expression, d¹opinion et de manifestation. Nous appelons les 
autorités à se conformer aux dispositions internationales relatives à la 
protection des droits humains, notamment celles de la Convention contre la 
torture et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques 
ratifiés par le Togo.

Nous exigeons des autorités togolaises la libération immédiate de tous les 
prisonniers d¹opinion, notamment Marc Palanga, Mazama Takassa, Kabassima 
Togbare et Agate.

Nos associations lancent un ultime appel à la communauté internationale et 
en particulier à la France, principale partenaire du Togo, afin qu¹elles 
prennent leur part de responsabilités dans la recherche d¹une solution 
pacifique à la crise que traverse ce pays. Il est nécessaire qu¹une 
pression diplomatique et politique importante soit exercée sur le Général 
Eyadéma afin qu¹il se conforme aux normes démocratiques, de l¹état de droit 
et du respect des droits de l¹Homme en général.

Le 13 juin 2003

ONG signataires :
- ACAT France (Action des chrétiens pour l¹abolition de la torture) : 
actions@acat.asso.fr
- Agir ensemble pour les droits de l¹Homme : agir-ensemble@aedh.org
- Fédération internationale de l¹ACAT (FIACAT) : fiacat@fiacat.org
- Fédération internationale des Ligues des droits de l¹Homme (FIDH) : 
fidh@fidh.org
- Franciscans International : geneve@fiop.org
- Organisation mondiale contre la torture (OMCT) : omct@omct.org
- Secours-Catholique / Caritas France : dept-afrique@secours-catholique.asso.fr
- Survie : sc.survie@wanadoo.fr

-----------------   FIN ----------------


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Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie 
(Wole Soyinka, Prix Nobel litterature)
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Everytime somebody keep silent when faced with tyranny, someone else dies 
(Wole Syinka, Nobel Prize for Literature)
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