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Bulletin CIP N° 273



Title: Bulletin CIP N° 273



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source: Bulletin CIP N° 273
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KISANGANI EST A NOUVEAU SOUS LE FEU
Les combats ont repris à Kisangani, opposant des militaires congolais de la 7e Brigade et leurs officiers d'origine rwandaise. Le Comité international de la Croix-Rouge a déjà enregistré 8 morts et 3 blessés graves parmi les combattants. Un reportage du journal belge « Le Soir ». Nouveau vent de panique pour la population civile de Kisangani, une fois de plus obligée de se terrer en comptant les coups. Après les violents échanges de tirs de ce mardi, c'est l'armée rwandaise qui a imposé le calme. Mais ces affrontements reflètent le divorce qui s'est creusé depuis l'accord partiel de Sun City : les habitants refusent catégoriquement que leur ville devienne la capitale de ceux qui refusent l'accord Kabila - Bemba et récusent la main mise rwandaise, qui s'effectuait par l'intermédiaire des cadres civils et militaires du RCD-Goma. Le malaise a d'ailleurs gagné le RCD lui-même, où les soldats d'origine congolaise se sont révoltés contre leurs officiers rwandais. Selon l'agence catholique Misna, la radio locale aurait appelé la population à soutenir les mutins et demandé aux soldats rwandais de regagner leur pays. En dépit des deux résolutions du Conseil de Sécurité, la ville n'est toujours pas démilitarisée et, de l'avis général, les Rwandais, se faisant discrets, circulant en civil et se réunissant surtout la nuit, demeurent les véritables maîtres des lieux. Officiellement, leur présence s'explique par la menace des combattants hutus (alors que la frontière est à 800 kilomètres !)mais aussi par le fait que le dernier comptoir d'achat de diamants autorisé fonctionne au bénéfice de Kigali. Dénonçant l'occupation et le pillage, les Boyomais ( habitants de Kisangani) attendent avec impatience la reprise du trafic fluvial, qui devrait être symbolisée par l'arrivée des trois barges chargées de secours humanitaires. Mais cette réunification de fait risque de tarder un peu : d'une rive à l'autre, les flots roulent, des troncs d'arbres descendent les rapides, les pêcheurs Wagenias hésitent à relever leurs filets. L'arrivée des barges affrétées par l'Ocha (l'agence humanitaire de l'ONU) devrait symboliser le rétablissement des liens avec Kinshasa. Lorsque les représentants du Conseil de sécurité ont demandé aux Boyomais s'ils étaient prêts à accueillir l'Alliance pour la reprise du dialogue inter congolais (c'est-à-dire le RCD-Goma et l'UDPS de Tshisekedi), ils se sont attiré une salve de protestations : jamais Tshisekedi, devenu le représentant politique des rebelles de Goma ne mettra les pieds ici, ont clamé les gens interrogés. Ce radicalisme n'empêche pas la lucidité : nous voulons faire partie d'un Congo uni, nous refusons le séparatisme, mais nous souhaiterions que l'accord soit réellement inclusif, déclare l'abbé Jean-Pierre Badidike, animateur du groupe Justice et Libération. La pression se fait de plus en plus forte : le Conseil de sécurité insiste sur la démilitarisation rapide, les forces gouvernementales sont désormais alliées à celles de Jean-Pierre Bemba et à des combattants Mayi Mayi du Kivu, et les militaires du RCD, fatigués de la guerre, retournent leurs armes contre leurs maîtres d'hier. Les civils aussi sont fatigués : les missions se succèdent, les visiteurs défilent, mais l'aide, elle, ne vient pas. Le quartier de la Tshopo, n'est pas encore reconstruit et la centrale électrique n'est toujours pas réparée. Maisons détruites, civils traumatisés, réduits à se déplacer grâce aux tolekas, (des vélos-taxis), Kisangani est aussi une ville blessée : tous ceux qui l'ont envahie, les mercenaires serbes, les Rwandais, les Ougandais ont planté des mines et dans cette ville coupée du monde, c'est au péril de leur vie que les mamans entretiennent les jardins maraîchers qui assurent la survie. En nettoyant la ville, les équipes de Handicap International n'ont pas retrouvé moins de 2.200 engins explosifs, abandonnés lors de la « guerre des six jours » entre Rwandais et Ougandais. Un chiffre qui pourrait encore augmenter à la faveur des affrontements actuels...·

A KISANGANI , LE SORT DU MISSIONNAIRE ARRETE HIER EST ENCORE INCONNU
 
On ignore encore le sort du Père Xavier Zabalo, le jésuite espagnol arrêté hier à Kisangani . Le missionnaire, curé de l'église du Christ-Roi du quartier de Mangobo, a été interpellé en marge des combats qui ont ensanglanté la ville et on est sans nouvelles de lui depuis lors , rapporte l’agence MISNA. Père Zabalo a été arrêté par des militaires alors qu'il portait secours aux personnes blessées dans les violences. Par ailleurs, le Père Guy Veraghen est hospitalisé en observation. Le jésuite belge, âgé de soixante quinze ans, a été agressé hier par des hommes en uniforme. Son état n'est pas grave mais il paraît qu'il a eu des lésions au niveau des côtes. Kisangani a été mardi le théâtre de violents combats qui ont entraîné la mort d'au moins 16 personnes, selon le dernier bilan. Plus tôt dans la journée, la MISNA, évoquant le même sujet avait signalé que ce missionnaire avait  été arrêté hier en marge des combats qui ont ensanglanté Kisangani . Père Xavier Zabalo (un jésuite espagnol, curé de la paroisse du Christ-Roi dans le quartier de Mangobo) a été interpellé par un groupe de militaires alors qu'il se dirigeait en voiture vers l'hôpital pour y emmener des blessés. Le religieux étaient en effet en train de porter secours aux personnes blessées dans les violences, faisant des aller-retour entre le lieu des affrontements et l'hôpital local. Après l'avoir contraint à descendre de voiture, les militaires l'ont interrogé sur place, ont séquestré le véhicule et ont conduit le prêtre vers une localité encore inconnue. On ne possède pas d'informations précises sur le sort de Père Zabalo mais on attend des nouvelles, probablement positives, d'ici peu. Kisangani a été mardi le théâtre de combats qui ont causé la mort de 9 personnes.
SIX TUES, DONT QUATRE TUTSIS, MARDI A KISANGANI, SELON LE RCD
Six personnes ont été tuées par "une centaine d'insurgés" lors de l'attaque mardi de la station de radio de Kisangani, dans l'est de la République démocratique du Congo ,a-t-on appris mercredi auprès du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, rébellion)."Le bilan est actuellement de six morts dont quatre Tutsis congolais", a indiqué à l'AFP le porte-parole adjoint du RCD, Jean-Pierre Lola Kisanga, joint au téléphone depuis Kigali . Il a précisé que dix des "insurgés" étaient actuellement détenus. Les rebelles du RCD, soutenus par le Rwanda, contrôlent plus d'un tiers de la R.D.Congo, dont Kisangani, la troisième ville de l'ex-Zaïre et une importante base pour la MONUC (Mission de l'ONU en R.D.Congo). Le précédent bilan de la rébellion, mardi, faisait état de cinq morts. "Les insurgés s'attaquaient aux ressortissants de l'est du pays et tout particulièrement aux Tutsis ", a poursuivi le porte-parole adjoint, soulignant que "la centaine d'insurgés étaient armés de fusils d'assaut kalachnikov". "Dix des insurgés, parmi lesquels un ancien major et un ancien capitaine des ex-Forces armées zaïroises (FAZ, armée de Mobutu Sese Seko, renversé en 1997) ont été arrêtés et sont actuellement détenus par le RCD à Kisangani même", a-t-il affirmé. Mardi, des sources du RCD à Goma avait indiqué que l'attaque de la station de radio, occupée pendant trois heures, étaient l’œuvre de dissidents du RCD, appartenant au RCD-Originel, créé en début d'année par Songolo Nura, un ancien officier du mouvement rebelle. Le RCD-originel est opposée à la présence de troupes ougandaises, rwandaises et burundaises dans l'ex-Zaïre. Mercredi, la communication officielle du RCD ne mentionnait plus ces "dissidents".Dans un communiqué lu mercredi par la radio dans leur Quartier-général de Goma, ville frontalière du Rwanda, le RCD parlait d'une "tentative avortée de prise de la ville de Kisangani par la coalition composée du gouvernement de Kinshasa et du Mouvement de libération du Congo (MLC)". Le gouvernement du président de la R.D.Congo Joseph Kabila a conclu un accord de paix avec les rebelles du MLC, (soutenu par l'Ouganda) à l'issue du dialogue inter congolais qui s'est achevé le 19 avril à Sun City . L'accord prévoit que le chef de l'Etat Joseph Kabila demeure président pendant la période de transition en R.D.Congo, et attribue le poste de Premier ministre au chef du MLC, Jean-Pierre Bemba. Selon le communiqué, les "mutins" actuellement détenus "se sont revendiqués comme adhérents de la coalition de Kinshasa, de qui ils ont reçu des garanties de renfort" s'ils prenaient un des deux aéroports de la ville. Selon des habitants de Kisangani, joints mercredi matin au téléphone depuis Goma, la population a repris ses activités mais une présence militaire très renforcée était constatée dans plusieurs quartiers de la ville.

 
LE CONSEIL DE SECURITE ETUDIE LA MARCHE A SUIVRE DANS LE PROCESSUS DE PAIX AU CONGO DEMOCRATIQUE
« La constitution d'un gouvernement de transition à Kinshasa, le désarmement des rebelles et le retrait des troupes étrangères constituent quelques-unes des mesures indispensables pour faire avancer le processus de paix en République démocratique du Congo » . C'est ce qu'a affirmé aujourd'hui l'ambassadeur de France à l'ONU, Jean-David Levitte, qui a dirigé une délégation du Conseil de sécurité lors d'une récente tournée d'une semaine dans la région des Grands Lacs. Les services de presse des Nations Unies rapportent que  s'adressant à ses collègues du Conseil de sécurité, l'ambassadeur français s'est félicité des progrès accomplis dans le dialogue inter congolais, mais réitéré sa conviction que celui-ci devait englober toutes les parties, sans exclusion, et se dérouler sans préalables et dans un esprit ouvert. M. Lévitte a par ailleurs précisé que les interlocuteurs de la région avaient accueilli favorablement l'idée d'un déploiement de troupes étrangères "pour une période limitée sur un emplacement limité" le long de la frontière de la R.D.Congo. Le déploiement d'un "rideau" de troupes, qui répondrait aux préoccupations sécuritaires des voisins de la R.D.Congo, serait la dernière étape sur leur retrait total du Congo démocratique. S'agissant du Burundi, l'ambassadeur Lévitte a estimé que la paix y restait fragile, car le processus de paix entamé n'était pas encore irréversible.
LE RISQUE D'UNE PARTITION DE LA RDCONGO EVOQUE AU CONSEIL DE SECURITE
Le risque d'une partition de la république démocratique du Congo  a été évoqué mardi dernier lors d'un débat public du Conseil de sécurité des Nations Unies, organisé au retour d'une mission dans la région des Grands Lacs. Selon l’AFP , Jean-David Lévitte, l'ambassadeur de France qui a dirigé la mission du Conseil dans cette région, a souligné que des "progrès considérables avaient été faits" mais qu'il fallait maintenant éviter que la situation "se solidifie", ce qui aboutirait à une partition de cet immense pays au centre de l'Afrique. "Il y a un risque de partition à l'image de Chypre", a ainsi déclaré le diplomate français, "mais, à la différence de Chypre, les populations de la république démocratique du Congo ne veulent pas être séparées". "Les représentants de la société civile, a-t-il souligné, ont été unanimes à réclamer l'unité politique et administrative du pays, l'arrêt du pillage des ressources naturelles et le retrait des troupes étrangères". Depuis six ans le conflit dans la région des Grands Lacs, qui implique une demi-douzaine de groupes rebelles et les armées d'autant d'Etats, a causé la mort de 3 millions de personnes et en a déplacé au moins autant, selon les estimations généralement admises. Près du tiers du pays, dans la région orientale riche en matières premières ainsi que sa capitale Kisangani, est pratiquement contrôlé par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-rébellion), appuyé par le Rwanda. Des troupes de ce pays ont pénétré en R.D.Congo, jusqu'à plus de 600 kilomètres de la frontière, officiellement pour poursuivre les anciens soldats et miliciens responsables du génocide rwandais de 1994. La mission du Conseil a visité, du 27 avril au 7 mai, huit pays (Afrique du Sud, Zimbabwe, RDCongo, Angola, Ouganda, Tanzanie, Burundi et Rwanda) rencontrant chefs d'Etat, ministres, dirigeants de mouvements rebelles et représentants de la société civile. Son rapport doit servir à définir la conduite de la communauté internationale face à ce conflit que l'ambassadeur français a qualifié de "crise orpheline", ne suscitant "ni les grands titres ni l'attention internationale".
Ce rapport, a ajouté M. Lévitte, est "l'exemple parfait de la volonté d'engagement du Conseil de sécurité et de la place où il peut faire une différence". Parmi les suggestions présentées par M. Lévitte au Conseil figure la mise en place d'un "rideau de troupes" des pays voisins aux frontières orientales de la république démocratique du Congo, afin de "faciliter le retrait des forces étrangères".
Cette mesure, approuvée par le représentant de la R.D.Congo Atoki Ileka, serait appliquée "pour une période limitée et dans une portion limitée du territoire". M. Lévitte a également évoqué la possibilité d'organiser une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs, en même temps que le déploiement d'une "force solide dans le cadre de la Mission des Nations Unies en R.D.Congo (MONUC)". Et il n'a pas exclu que, après la mise en place d'une autorité de transition incluant toutes les parties, le mandat actuel de la MONUC puisse être étendu "à l'organisation et la conduite d'élections libres et justes".
MAITRE KAMANDA WA KAMANDA "DISPOSE" A CONTRIBUER A LA SOLUTION DE LA CRISE EN R.D.CONGO
Maître Gérard Kamanda wa Kamanda, président national du Front des nationalites (FCN-opposition) s'est dit "disposé" à apporter sa contribution à la solution de la crise qui sévit dans le pays, à son retour mardi à Kinshasa, au terme d'un exil de cinq ans en France, a constaté l'AFP. "Je suis venu apporter ma contribution si on l'estime utile là où ce sera nécessaire en attendant que nous allions aux élections", a-t-il déclaré ajoutant qu'à ce moment-là, le peuple sera juge."Mais pour le moment je suis venu participer aux travaux de rédaction du projet de constitution pour la période de transition", a-t-il dit. Dernier ministre des Affaires étrangères du maréchal Mobutu renversé le 17 mai 1997 par Laurent-Désiré Kabila, Me Kamanda wa Kamanda a affirmé oeuvrer toujours pour la fin de la crise dans le pays. "Au cours des cinq dernières années, j'ai toujours souhaité que les Congolais se retrouvent autour d'une table de négociations afin d'exposer ensemble les voies et moyens de recréer un cadre juridique consensuel pour l'exercice du pouvoir dans notre pays", a souligné l'opposant. "Je suis un patriote, un nationaliste. Je ne pouvais pas ne pas souscrire à un accord qui met fin, même partiellement, à la guerre et qui assure la réunification, même partielle du pays, étant entendu que c'est une base à partir de laquelle on peut arriver à un accord général", a-t-il réagi en réponse à une question de la presse sur l'accord de Sun City. Il a toutefois estimé que les négociations n'avaient pas abouti à un accord global qui puisse ramener la paix totale et la réunification définitive du pays affirmant qu'"il reste encore des choses à faire". "Comme il se trouve que le RCD/Goma était partie prenante aux négociations de Sun City, il faut consolider d'abord l'accord signé et à partir de là, continuer à négocier jusqu'à ce que "nous puissions avoir la paix dans notre pays", selon Kamanda.
LE TPIR FAVORABLE A L'ARRESTATION EN R.D.CONGO DE GENOCIDAIRES RWANDAIS
L'arrestation en R.D.Congo de génocidaires rwandais contribuerait à détendre les relations entre Kinshasa et Kigali, estime Kingsley Chiedu Moghalu, porte-parole du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR). "Pour le greffier Adama Dieng, l'arrestation et le transfert à Arusha, siège du TPIR, des personnes recherchées pour crimes de génocide et dont on suppose qu'elles sont réfugiées en R.D.Congo, constitueraient une preuve de l'engagement du gouvernement de Kinshasa à les pourchasser" pour les faire comparaître devant les juridictions ad hoc, a souligné M. Chiedu Moghalu dans une déclaration mardi à l'AFP. Réagissant à une demande faite la veille à M. Dieng par le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, d'ouvrir une antenne à Kinshasa, M. Chiedu Moghalu a objecté que le TPIR ne sera pas en mesure d'accéder à cette demande ''faute de fonds nécessaires". Dans sa demande, M. Okitundu faisait valoir que l'ouverture d'une antenne du TPIR à Kinshasa "résoudrait les préoccupations sécuritaires du Rwanda, favoriserait la réconciliation nationale rwandaise et devrait logiquement amener l'Armée patriotique rwandaise (APR) à quitter la R.D.Congo induisant la réconciliation régionale''. "La coopération du gouvernement congolais, qui est une obligation faite par l'Organisation des Nations Unies, dont le TPIR est un organe, à tous les pays supposés abriter des génocidaires, a été promise par le président Joseph Kabila lors d'une visite, faite en février dans les deux Congo par le greffier Adama Dieng", a rappelé le porte-parole. M. Chiedu Moghalu a affirmé que dans le cadre des enquêtes nécessaires à l'arrestation de suspects, le TPIR était disposé à assister la R.D.Congo "à tous moments par l'envoi de fonctionnaires du Tribunal qui pourront rester dans le pays aussi longtemps qu'il le faudra". La présence en R.D.Congo de réfugiés, recherchés pour génocide, est un des argument régulièrement avancé par le gouvernement de Kigali pour justifier, au nom de sa propre sécurité, son intervention dans ce pays.

 
 
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