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Lettre ouverte du CDH au SG des Nations Unies






CENTRE DES DROITS DE L'HOMME ET DU DROIT HUMANITAIRE

HUMAN RIGHTS AND HUMANITARIAN LAW CENTER




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Lettre ouverte au Secretaire General des Nations Unies Monsieur Kofi 
Annan a' l'occasion de sa visite en R.D. du Congo.

"Des efforts de paix amenuises par la persistance de l'agression : 
cinq clefs de reelecture de la situation par le Centre des Droits de 
l'Homme et du Droit humanitaire (CDH)".

A Monsieur Kofi Annan
Secretaire General des Nations Unies
New York
Etats-Unis d'Amerique



Monsieur le Secretaire General des Nations Unies,

Comme introduction a' sa Lettre ouverte a' propos de la guerre en 
Republique Democratique du Congo que l'ancien Secretaire d'Etat 
americain Madeleine Albright a qualifie' de la "Troisieme Guerre 
Mondiale", le CDH aimerait vous rappeler cette celebre phrase 
extraite du livre "Le Traite' de Narcisse" de l'ecrivain francais 
Andre' GIDE:
"Tout a deja' ete' dit mais comme personne n'ecoute, tout est 
toujours a' redire".

Dans le cas d'espece, tout a deja' ete' dit mais comme personne ne 
veut appliquer les dispositions pertinentes de la Charte de San 
Francisco et les differentes resolutions du Conseil de Securite' des 
Nations Unies, le CDH trouve opportun de redire sur toutes les 
consequences de cette guerre a' la veille de votre tournee en Afrique 
et particulierement dans les Grands Lacs Africains en ebullition.

Au moment ou' la Republique Democratique du Congo (RDC) entre dans sa 
quatrieme annee d'une guerre d'agression aux consequences 
incalculables tant pour la R.D.du Congo, les pays voisins impliques 
ou non impliques, le Centre des Droits de l'Homme et du droit 
Humanitaire (CDH) base' a' Lubumbashi, dans la Province du Katanga au 
sud-est de la Republique Democratique du Congo, tient a' vous 
adresser la presente Lettre ouverte aux fins d'une part de faire avec 
vous une reelecture de la situation catastrophique du pays et d'autre 
part de vous proposer des pistes de solution pour un retour rapide de 
la paix dans la region des Grands Lacs Africains en general et en 
R.D. du Congo en particulier.

Le CDH saisit ce moment opportun pour vous feliciter de votre 
reconduction a' la tete des Nations Unies pour un nouveau mandat de 
cinq ans et vous encourage a' poursuivre inlassablement votre noble 
et delicate mission de Secretaire General, en placant la crise 
congolaise au centre de votre agenda pour ce second mandat.

Le CDH note aussi avec satisfaction tous les efforts de paix inities 
ou soutenus par l'ONU jusqu'a' ce jour et regrette malheureusement 
que ces efforts ne rencontrent pas encore la complexite' et la 
profondeur de la crise congolaise.

Avant de vous donner les clefs de reelecture, le CDH tient a' vous 
rappeler que le titre de l'ouvrage du grand tiers-mondiste francais 
Rene' Dumont qui vient de nous quitter et que vous connaissez mieux 
pour sa lutte en faveur du bien-etre de l'Afrique, resume mieux la 
situation de la guerre qui y sevit.
Il s'agit de l'ouvrage publie' en 1991 a' propos de la Guerre du Golf 
et intitule'
"CETTE GUERRE NOUS DESHONORE".

Monsieur le Secretaire General,
si cette guerre qui sevit au Congo depuis plus de trois ans perdure, 
elle risque de deshonorer l'Organisation des Nations Unies dont la 
mission est pourtant celle de maintenir la paix et la securite' 
internationales.



Les cinq clefs de cette Lettre ouverte dans laquelle le CDH vous 
propose les pistes de solution pour sortir la Republique Democratique 
du Congo du bourbier sont les suivantes:

1.
Bref apercu de la guerre d'agression de la R.D.du Congo

2.
Les graves violations des droits de l'Homme et du droit international 
humanitaire

3.
Trois millions de morts reclament justice

4.
Le pillage systematique et ehonte' des richesses naturelles de la RDCongo

5.
La situation alimentaire et nutritionnelle de la population toujours 
alarmante a' cause de la guerre



1.
Bref apercu de la guerre d'agression de la RDCongo

Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la 
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de 
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours 
a' redire.
La guerre qualifiee a' juste titre d'agression et qui a ete' 
declenchee le 2 aout 1998 a' partir de Goma dans la Province du 
Nord-Kivu frontaliere du Rwanda oppose l'armee gouvernementale 
soutenue par les armees regulieres de l'Angola, de la Namibie, du 
Zimbabwe et du Tchad (l'armee tchadienne s'est retiree en 1999) aux 
armees regulieres du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi qui utilisent 
les rebelles congolais du Rassemblement Congolais pour la Democratie 
(RCD) base' a' Goma et le Mouvement pour la Liberation du Congo (MLC) 
base' a' Gbadolite dans la Province de l'Equateur.

Pour votre gouverne, Monsieur le Secretaire General, cette guerre a 
deja' fait directement et indirectement 3 millions de morts, des 
milliers de refugies et de deplaces internes selon l'ONG americaine 
International Rescue Committee (IRC, l'equivalent de Comite' 
International de Secours en francais).

Consideree au depart comme une revendication de la citoyennete' 
congolaise par les "Banyamulenge" mais aussi comme l'alternative de 
retour de la democratie et la reponse a' la mauvaise gestion et a' la 
dictature instauree par l'AFDL sous Laurent-Desire' Kabila, cette 
guerre s'est revelee en realite' se fonder sur deux motivations 
principales, a' savoir politique et economique.

Sur le plan politique, il s'agissait primo d'aneantir Laurent-Desire' 
Kabila qui donnait l'impression de ressusciter le nationalisme 
pourtant enterre' avec l'assassinat de Lumumba en janvier 1961.
Secundo, il fallait pour les autorites de Kigali, de trouver une 
solution au probleme demographique qui se pose avec acuite' au Rwanda 
en annexant les provinces de l'Est de la RDCongo.
En effet, l'actuel President Rwandais Paul Kagame qui etait alors 
vice-President en 1998 n'avait pas hesite' a' evoquer la revision du 
Traite' de Berlin de 1885 qui a consacre' les frontieres actuelles en 
Afrique.
Au fait, cette eventuelle annexion des provinces du Sud et Nord-Kivu 
plus le Maniema semble avoir ete' encouragee par les Colonisateurs 
belges qui ont pratique' la politique de peuplement des provinces 
precitees entre 1910 et 1959 dans le cadre de Mission d'Immigration 
des Banyarwanda (MIB).
Tertio, la presence des ex-FAR (Forces Armees Rwandaises) et des 
Interahamwe (mot du Kinyarwanda et qui signifie cancrelat pour 
designer les miliciens extremistes Hutu), au Congo apres la chute du 
regime de Juvenal Habyarimana en avril 1994 a constitue' et constitue 
encore aujourd'hui un alibi securitaire pour les armees rwandaises, 
ougandaises et burundaises pour maintenir leurs troupes en RDCongo.
Quarto, la guerre qui a ete' declenchee le 2 aout 1998 est en fait 
l'exportation des crises politiques suivies des tueries qui ont 
d'abord secoue' le Rwanda et le Burundi entre 1959 et 1972, et qui 
continuent a' opposer la majorite' Hutu a' la minorite' Tutsi.

Sur le plan economique, les trois pays agresseurs et principalement 
le Rwanda et l'Ouganda trouvent dans cette guerre une source 
d'enrichissement sans cause en pillant systematiquement les 
ressources naturelles du sol et du sous-sol, et meme en detruisant 
systematiquement les infrastructures existantes dans tous les 
territoires qu'ils controlent.

A titre d'exemple, les delegues de l'Eglise Methodiste du 
Congo-central dont le Recteur de l'Universite' Lumumba de Sankuru au 
seminaire organise' a' Lubumbashi sur l'agriculture durable et le 
developpement en Afrique Centrale du 18 au 25 juin 2000 par l'ONG 
americaine SARDI (Soustainable Agricultural and Rural Development 
Initiative) de l'Eglise Methodiste a' Washington, ont signale' le 
demontage systematique des usines de savonnerie et de fabrication de 
l'huile de palme de Lodja et Katako-Kombe dans le District du Sankuru 
au Kasai-Oriental (au centre de la RDCongo) par des militaires 
rwandais alors que cette province est situee a' des milliers de 
kilometres de la frontiere avec le Rwanda et l'Ouganda.
Toutes les pieces detachees ont ete' emportees au Rwanda, plongeant 
ainsi la population dans la misere noire.
En effet, ces investissements de l'Eglise Methodiste du Congo-central 
grace aux dons des fideles de l'Eglise Methodiste des Etats-Unis 
d'Amerique, constituaient l'unique planche de salut pour 
l 'amelioration des conditions de vie des populations rurales de 
cette partie enclavee depuis l'independance du pays en juin 1960.



3.
Les graves violations des droits de l'Homme et du droit international 
humanitaire

Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la 
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de 
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours 
a' redire.

Monsieur le Secretaire General,
En nous referant encore une fois de plus a' cette citation appropriee 
d'Andre' Gide qui a visite' le Congo-Belge en 1925, le CDH voudrait 
tout simplement vous rappeler les graves et flagrantes violations des 
droits de l'Homme et du droit international humanitaire dont les 
images et photographies y afferentes ont ete' largement diffusees 
dans la presse internationale.
Et etant donne' que Sa Majeste' la Presse est consideree a' juste 
titre comme le "16eme Membre" du Conseil de Securite' de l'ONU pour 
son role actif dans la prise des decisions, le CDH est certain qu'en 
votre qualite' de patron de l'ONU, vous avez deja' vu ces images qui 
defient l'entendement humain et revoltent la conscience humaine.
Tel est le cas des femmes enterrees vivantes a' Mwenga dans le 
Sud-Kivu par les soldats Rwandais.
Tel est egalement le cas des femmes enceintes eventrees a' Kalemie en 
presence de leurs enfants sur le bord du fleuve Tanganyika a' la 
frontiere entre la RDC et la Tanzanie.
Enfin, Monsieur le Secretaire General, tel est aussi le cas des 
images horribles des soldats des FAC dont leurs organes genitaux ont 
ete' mutiles par les memes agresseurs dans la Province de l'Equateur.
Le CDH ne peut pas non plus passer sous silence les massacres a' 
grande echelle des populations civiles et innocentes notamment a' 
Kasika, a' Makobola, a' Kahungwe, a' Lemera, a' Bwegera, a' Luvungi, 
etc. dans la province du Sud-Kivu frontaliere du Rwanda et du 
Burundi; a' Kasala, a' Malemba-Nkulu, a' Kalemie, a' Kongolo, a' 
Kabalo et a' Mpweto dans la province du Katanga; a' Kabinda, Lubao et 
Lodja dans la province du Kasai-oriental.
Et tous ces cas dont ceux d'amputation des membres aux resistants 
sont documentes par les ONG locales des Droits de l'Homme et a' la 
Commission des Droits de l'Homme de l'ONU a' Geneve.



3.
Trois millions de morts reclament justice

Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la 
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de 
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours 
a' redire.

L'Organisation des Nations Unies a ete' fondee, selon sa Charte, pour 
"preserver les nations futures du fleau de la guerre".
Relever ce defi constitue la mission la plus importante de 
l'Organisation et, dans une large mesure, le critere par lequel elle 
est jugee par les peuples au service desquels elle se trouve.

Les moyens de realiser une paix durable dependent du type de conflit 
auquel l'Organisation est confrontee.
Lorsque la paix a ete' rompue par un conflit interetatique, les 
causes du differend sont souvent bien connues.
Neutraliser celles-ci necessite une volonte' politique de la part des 
belligerants, conjuguee a' une forte pression internationale, ce qui 
n'est pas le cas en l'espece.

Mais ce type de menace est aujourd'hui rare.
La quasi totalite' des conflits meurtriers sont des guerres civiles, 
dans lesquelles interviennent des pays frontaliers.
Ainsi en est-il de la Republique Democratique du Congo.
Dans cette situation, s'attaquer aux causes profondes du conflit, 
c'est penetrer au sein d'une societe' en crise pour y supprimer les 
germes de violence.
Le succes n'exige pas de resoudre tous les conflits latents de la 
societe' mais, plus modestement, "la paix devient durable Š lorsqu'il 
devient possible de regler de maniere pacifique les conflits 
inherents a' cette societe' dans le respect de la souverainete' 
nationale d'abord et, ensuite par l'exercice d'une gouvernance fondee 
sur une large participation".

Monsieur le Secretaire General,
apres avoir evoque' les principes fondateurs des Nations Unies, le 
CDH vous invite a' user de toutes les ressources diplomatiques, 
politiques et juridiques disponibles pour lutter contre l'impunite' 
qui risque de s'installer dans la region et porter les germes d'un 
futur conflit.
Le CDH s'interdit toute comparaison macabre mais souhaite une reponse 
juridique et ferme a' ce drame congolais qui a jusqu'a ce jour 
conduit a des pertes en vies humaines evaluees a' trois millions de 
morts.
Ce chiffre depasse malheureusement et de toute evidence ceux qui ont 
ete' a' la base de la creation du TPR et du tribunal special pour la 
Sierra Leone.
Le defaut pour l'ONU de fournir rapidement au drame congolais la 
reponse qu'il merite constituera une seconde mort pour ces 
malheureuses victimes, et pour celles qui malheureusement s'ajoute 
encore a' ces statistiques macabres.



4.
Le pillage systematique et ehonte' des richesses naturelles de la RDCongo

Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la 
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de 
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours 
a' redire.

Mais, la publication du rapport du groupe d'experts de l'ONU 
sur l'exploitation illegale des ressources naturelles et d'autres 
richesses de la RDC a change' radicalement l'allure de cette guerre 
dite mondiale et africaine.
Les conclusions de ce rapport fouille' du groupe d'experts ont 
confirme' ce qui avait longtemps ete' decrie' par la population 
congolaise, a' savoir que les ressources minerales sont la cause 
majeure de leur victimisation.

Le rapport de l'ONU a fustige' la securite' du Rwanda, de l'Ouganda 
et du Burundi, qui est utilisee comme pretexte pour assouvir des 
intentions expansionnistes et mercantilistes des agresseurs.

Considere' comme la paille dans les yeux des commanditaires de cette 
agression pour certains lobbies occidentaux bien connus de l'ONU, 
l'exploitation illegale des ressources congolaises est devenue le 
nerf de la guerre etant donne' que ce sont les pays occidentaux qui 
sont les principaux consommateurs des matieres premieres et rares tel 
que le Coltan (Colombo de Tantaline) qui est exploite' dans la partie 
occupee par les agresseurs et leurs allies (les rebelles).

Et une fois de plus, la partialite' de l'ONU transpire meme dans le 
pillage des ressources naturelles congolaises.
Sous la pression de l'ONU, une conference internationale s'est tenue 
recemment a' Bruxelles pour imposer la certification des diamants en 
provenance de l'Angola et de la Sierra-Leone.
Et ce, dans le dessein de couper l'herbe sous les pieds de l'UNITA et 
du RUF afin qu'ils ne puissent pas vendre le diamant des territoires 
sous leur occupation pour financer la guerre.
Et bien plus, le Conseil de Securite' de l'ONU a pris des sanctions 
politico-economiques contre le Liberia ou' Charles Taylor 
soutiendrait les rebelles du RUF en commercialisant leur diamant a' 
l'exterieur.
A la suite de cet embargo, Charles Taylor et ses ministres ne peuvent 
plus par exemple voyager a' l'etranger.

Mais en ce qui concerne la RDCongo, aucune conference convoquee par 
l'ONU pour la certification du diamant, du cafe', du bois et surtout 
du Coltan pour fermer les robinets des agresseurs qui financent leurs 
troupes.

Pourquoi l'ONU ferme-t-elle les yeux sur les Charles Taylor des Grands Lacs?



5.
La situation alimentaire et nutritionnelle de la population toujours 
alarmante a' cause de la guerre.

Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la 
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de 
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours 
a' redire.

A l'instar d'autres organisations humanitaires, le CDH qui est sur 
terrain et qui cotoient les milliers des deplaces de guerre engendres 
par l'agression des armees regulieres des pays voisins estime que la 
communaute' internationale doit doubler l'aide alimentaire et 
nutritionnelle.
Mais ce qu'il faut surtout, c'est aider la population congolaise a' 
arreter d'abord la guerre.

Pour votre gouverne, Monsieur le Secretaire General, la Ville de 
Lubumbashi dans le Sud-Est de la Republique Democratique du Congo ou' 
est base' le CDH, compte plus de 50.000 deplaces de guerre externes, 
c'est-a-dire, non installes dans les sites agricoles dans la banlieue 
eloignee de Lubumbashi dont la situation nutritionnelle est tres 
precaire.
Les autres deplaces installes dans les differents sites agricoles 
eparpilles dans le pays et principalement dans les provinces du 
Katanga, des deux Kasais, de l'Equateur et a' Kinshasa sont 
confrontes au meme probleme.
Les droits a' l'education des enfants et a' la sante' sont 
completement ignores.

Ces populations victimisees par la guerre recoivent 6 kilogrammes de 
farine, quelques bols de haricots, quelques boites d'huile de table, 
et du savon pour plus de deux mois et par famille de 4 a' 10 
personnes.
Cette categorie de la population congolaise est tres vulnerable et 
leurs enfants sont depourvus de systeme immunitaire serieusement 
entame' par la malnutrition et la sous-alimentation.
Et d'ailleurs, ce ne sont pas seulement les enfants des deplaces de 
guerre qui se retrouvent dans cette situation, mais tous les enfants 
congolais ou' la majorite' de la population vit avec moins de 
l'equivalent de un dollar americain par jour surtout avec 
l'aggravation de la guerre.

A l'heure actuelle, aider la population congolaise en proie a' une 
guerre injuste, c'est la nourrir en vue de renforcer son systeme 
immunitaire et d'aider les enfants a' etudier.

Pour sauver les vies humaines en RDCongo, c'est plutot l'aide 
humanitaire par l'alimentation, la nutrition, l'education et la 
sante' qui serait efficace.

Aux termes de sa Lettre Ouverte, le CDH vous recommande ces quelques 
pistes pour ramener la paix en RDCongo et mettre fin a' la culture de 
l'impunite' dans la Region des Grands Lacs Africains.

S'agissant du Dialogue Inter Congolais, le CDH estime qu'il n'est pas 
une solution pour ramener la paix, mais constitue une alternative de 
taille pour la reconciliation des congolais.
Pour une fin de la guerre et le retour d'une paix durable en RDCongo, 
le CDH recommande a' l'ONU d'imposer la paix en ordonnant le retrait 
sans delai des troupes d'agression, le deploiement des troupes 
onusiennes non ailleurs mais le long des frontieres communes 
congolo-rwando-burundo-ougandaises et l'installation dans une region 
neutre comme le Senegal, les refugies rwandais d'origine civile et 
militaire se trouvant au Congo et qui constitue le pretexte de la 
continuation de la guerre dans l'ex Zaire.

Quant aux crimes contre l'humanite', crimes de genocide (?) et 
d'agression commis en RDCongo depuis la premiere guerre de liberation 
de 1996 jusqu'a' ce jour, l'ONU se doit de diligenter la creation 
d'un tribunal penal international pour la RDCongo qui devra egalement 
s'occuper de l'indemnisation de tous les prejudices subis pendant 
cette guerre.
Bien plus, l'ONU doit organiser une Conference internationale sur les 
Grands Lacs Africains dont l'objectif sera de jeter les bases d'une 
paix durable dans la region avec la signature d'un pacte de 
non-agression conformement aux principes du Droit international 
public que l'ONU doit imperativement faire respecter.

Si cette Lettre a apporte' un brin de lumiere pour la requalification 
et/ou la reconsideration des faits de l'agression en vue d'un retour 
a' la paix en RDCongo, tel aura ete' son objectif.
Si elle a dit la meme chose que ce qui a toujours ete' dit, loin 
d'etre une redite, elle sera tout de meme un rappel a' point nomme' 
car elle coincide avec votre premiere visite au Congo meurtri par 
l'agression etrangere.



Tout a deja' ete' dit, c'est bien vrai, mais comme l'ONU n'ecoutait 
pas, le CDH espere qu'en redisant ce qui a ete' dit, il a accompli sa 
mission et urge toute la communaute' internationale d'y accorder deux 
minutes.

Fait a' Lubumbashi, le 11 aout 2001

C.D.H.
Centre des Droits de l'Homme et du Droit Humanitaire

Chumba cha Haki za Binadamu

Human Rights and Humanitarian Law Center

cdh@ic-lubum.cd

Copies:
- President en exercice du Conseil de Securite' de l'ONU
- President de la Republique Democratique du Congo
- Secretaire General de l'Unite' Africaine





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