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Lettre ouverte du CDH au SG des Nations Unies
- To: Recipient List Suppressed:;
- Subject: Lettre ouverte du CDH au SG des Nations Unies
- From: Congosol - servizio informazioni <congosol@neomedia.it>
- Date: Thu, 23 Aug 2001 11:44:30 +0200
CENTRE DES DROITS DE L'HOMME ET DU DROIT HUMANITAIRE
HUMAN RIGHTS AND HUMANITARIAN LAW CENTER
_________________________________________________________
Lettre ouverte au Secretaire General des Nations Unies Monsieur Kofi
Annan a' l'occasion de sa visite en R.D. du Congo.
"Des efforts de paix amenuises par la persistance de l'agression :
cinq clefs de reelecture de la situation par le Centre des Droits de
l'Homme et du Droit humanitaire (CDH)".
A Monsieur Kofi Annan
Secretaire General des Nations Unies
New York
Etats-Unis d'Amerique
Monsieur le Secretaire General des Nations Unies,
Comme introduction a' sa Lettre ouverte a' propos de la guerre en
Republique Democratique du Congo que l'ancien Secretaire d'Etat
americain Madeleine Albright a qualifie' de la "Troisieme Guerre
Mondiale", le CDH aimerait vous rappeler cette celebre phrase
extraite du livre "Le Traite' de Narcisse" de l'ecrivain francais
Andre' GIDE:
"Tout a deja' ete' dit mais comme personne n'ecoute, tout est
toujours a' redire".
Dans le cas d'espece, tout a deja' ete' dit mais comme personne ne
veut appliquer les dispositions pertinentes de la Charte de San
Francisco et les differentes resolutions du Conseil de Securite' des
Nations Unies, le CDH trouve opportun de redire sur toutes les
consequences de cette guerre a' la veille de votre tournee en Afrique
et particulierement dans les Grands Lacs Africains en ebullition.
Au moment ou' la Republique Democratique du Congo (RDC) entre dans sa
quatrieme annee d'une guerre d'agression aux consequences
incalculables tant pour la R.D.du Congo, les pays voisins impliques
ou non impliques, le Centre des Droits de l'Homme et du droit
Humanitaire (CDH) base' a' Lubumbashi, dans la Province du Katanga au
sud-est de la Republique Democratique du Congo, tient a' vous
adresser la presente Lettre ouverte aux fins d'une part de faire avec
vous une reelecture de la situation catastrophique du pays et d'autre
part de vous proposer des pistes de solution pour un retour rapide de
la paix dans la region des Grands Lacs Africains en general et en
R.D. du Congo en particulier.
Le CDH saisit ce moment opportun pour vous feliciter de votre
reconduction a' la tete des Nations Unies pour un nouveau mandat de
cinq ans et vous encourage a' poursuivre inlassablement votre noble
et delicate mission de Secretaire General, en placant la crise
congolaise au centre de votre agenda pour ce second mandat.
Le CDH note aussi avec satisfaction tous les efforts de paix inities
ou soutenus par l'ONU jusqu'a' ce jour et regrette malheureusement
que ces efforts ne rencontrent pas encore la complexite' et la
profondeur de la crise congolaise.
Avant de vous donner les clefs de reelecture, le CDH tient a' vous
rappeler que le titre de l'ouvrage du grand tiers-mondiste francais
Rene' Dumont qui vient de nous quitter et que vous connaissez mieux
pour sa lutte en faveur du bien-etre de l'Afrique, resume mieux la
situation de la guerre qui y sevit.
Il s'agit de l'ouvrage publie' en 1991 a' propos de la Guerre du Golf
et intitule'
"CETTE GUERRE NOUS DESHONORE".
Monsieur le Secretaire General,
si cette guerre qui sevit au Congo depuis plus de trois ans perdure,
elle risque de deshonorer l'Organisation des Nations Unies dont la
mission est pourtant celle de maintenir la paix et la securite'
internationales.
Les cinq clefs de cette Lettre ouverte dans laquelle le CDH vous
propose les pistes de solution pour sortir la Republique Democratique
du Congo du bourbier sont les suivantes:
1.
Bref apercu de la guerre d'agression de la R.D.du Congo
2.
Les graves violations des droits de l'Homme et du droit international
humanitaire
3.
Trois millions de morts reclament justice
4.
Le pillage systematique et ehonte' des richesses naturelles de la RDCongo
5.
La situation alimentaire et nutritionnelle de la population toujours
alarmante a' cause de la guerre
1.
Bref apercu de la guerre d'agression de la RDCongo
Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours
a' redire.
La guerre qualifiee a' juste titre d'agression et qui a ete'
declenchee le 2 aout 1998 a' partir de Goma dans la Province du
Nord-Kivu frontaliere du Rwanda oppose l'armee gouvernementale
soutenue par les armees regulieres de l'Angola, de la Namibie, du
Zimbabwe et du Tchad (l'armee tchadienne s'est retiree en 1999) aux
armees regulieres du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi qui utilisent
les rebelles congolais du Rassemblement Congolais pour la Democratie
(RCD) base' a' Goma et le Mouvement pour la Liberation du Congo (MLC)
base' a' Gbadolite dans la Province de l'Equateur.
Pour votre gouverne, Monsieur le Secretaire General, cette guerre a
deja' fait directement et indirectement 3 millions de morts, des
milliers de refugies et de deplaces internes selon l'ONG americaine
International Rescue Committee (IRC, l'equivalent de Comite'
International de Secours en francais).
Consideree au depart comme une revendication de la citoyennete'
congolaise par les "Banyamulenge" mais aussi comme l'alternative de
retour de la democratie et la reponse a' la mauvaise gestion et a' la
dictature instauree par l'AFDL sous Laurent-Desire' Kabila, cette
guerre s'est revelee en realite' se fonder sur deux motivations
principales, a' savoir politique et economique.
Sur le plan politique, il s'agissait primo d'aneantir Laurent-Desire'
Kabila qui donnait l'impression de ressusciter le nationalisme
pourtant enterre' avec l'assassinat de Lumumba en janvier 1961.
Secundo, il fallait pour les autorites de Kigali, de trouver une
solution au probleme demographique qui se pose avec acuite' au Rwanda
en annexant les provinces de l'Est de la RDCongo.
En effet, l'actuel President Rwandais Paul Kagame qui etait alors
vice-President en 1998 n'avait pas hesite' a' evoquer la revision du
Traite' de Berlin de 1885 qui a consacre' les frontieres actuelles en
Afrique.
Au fait, cette eventuelle annexion des provinces du Sud et Nord-Kivu
plus le Maniema semble avoir ete' encouragee par les Colonisateurs
belges qui ont pratique' la politique de peuplement des provinces
precitees entre 1910 et 1959 dans le cadre de Mission d'Immigration
des Banyarwanda (MIB).
Tertio, la presence des ex-FAR (Forces Armees Rwandaises) et des
Interahamwe (mot du Kinyarwanda et qui signifie cancrelat pour
designer les miliciens extremistes Hutu), au Congo apres la chute du
regime de Juvenal Habyarimana en avril 1994 a constitue' et constitue
encore aujourd'hui un alibi securitaire pour les armees rwandaises,
ougandaises et burundaises pour maintenir leurs troupes en RDCongo.
Quarto, la guerre qui a ete' declenchee le 2 aout 1998 est en fait
l'exportation des crises politiques suivies des tueries qui ont
d'abord secoue' le Rwanda et le Burundi entre 1959 et 1972, et qui
continuent a' opposer la majorite' Hutu a' la minorite' Tutsi.
Sur le plan economique, les trois pays agresseurs et principalement
le Rwanda et l'Ouganda trouvent dans cette guerre une source
d'enrichissement sans cause en pillant systematiquement les
ressources naturelles du sol et du sous-sol, et meme en detruisant
systematiquement les infrastructures existantes dans tous les
territoires qu'ils controlent.
A titre d'exemple, les delegues de l'Eglise Methodiste du
Congo-central dont le Recteur de l'Universite' Lumumba de Sankuru au
seminaire organise' a' Lubumbashi sur l'agriculture durable et le
developpement en Afrique Centrale du 18 au 25 juin 2000 par l'ONG
americaine SARDI (Soustainable Agricultural and Rural Development
Initiative) de l'Eglise Methodiste a' Washington, ont signale' le
demontage systematique des usines de savonnerie et de fabrication de
l'huile de palme de Lodja et Katako-Kombe dans le District du Sankuru
au Kasai-Oriental (au centre de la RDCongo) par des militaires
rwandais alors que cette province est situee a' des milliers de
kilometres de la frontiere avec le Rwanda et l'Ouganda.
Toutes les pieces detachees ont ete' emportees au Rwanda, plongeant
ainsi la population dans la misere noire.
En effet, ces investissements de l'Eglise Methodiste du Congo-central
grace aux dons des fideles de l'Eglise Methodiste des Etats-Unis
d'Amerique, constituaient l'unique planche de salut pour
l 'amelioration des conditions de vie des populations rurales de
cette partie enclavee depuis l'independance du pays en juin 1960.
3.
Les graves violations des droits de l'Homme et du droit international
humanitaire
Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours
a' redire.
Monsieur le Secretaire General,
En nous referant encore une fois de plus a' cette citation appropriee
d'Andre' Gide qui a visite' le Congo-Belge en 1925, le CDH voudrait
tout simplement vous rappeler les graves et flagrantes violations des
droits de l'Homme et du droit international humanitaire dont les
images et photographies y afferentes ont ete' largement diffusees
dans la presse internationale.
Et etant donne' que Sa Majeste' la Presse est consideree a' juste
titre comme le "16eme Membre" du Conseil de Securite' de l'ONU pour
son role actif dans la prise des decisions, le CDH est certain qu'en
votre qualite' de patron de l'ONU, vous avez deja' vu ces images qui
defient l'entendement humain et revoltent la conscience humaine.
Tel est le cas des femmes enterrees vivantes a' Mwenga dans le
Sud-Kivu par les soldats Rwandais.
Tel est egalement le cas des femmes enceintes eventrees a' Kalemie en
presence de leurs enfants sur le bord du fleuve Tanganyika a' la
frontiere entre la RDC et la Tanzanie.
Enfin, Monsieur le Secretaire General, tel est aussi le cas des
images horribles des soldats des FAC dont leurs organes genitaux ont
ete' mutiles par les memes agresseurs dans la Province de l'Equateur.
Le CDH ne peut pas non plus passer sous silence les massacres a'
grande echelle des populations civiles et innocentes notamment a'
Kasika, a' Makobola, a' Kahungwe, a' Lemera, a' Bwegera, a' Luvungi,
etc. dans la province du Sud-Kivu frontaliere du Rwanda et du
Burundi; a' Kasala, a' Malemba-Nkulu, a' Kalemie, a' Kongolo, a'
Kabalo et a' Mpweto dans la province du Katanga; a' Kabinda, Lubao et
Lodja dans la province du Kasai-oriental.
Et tous ces cas dont ceux d'amputation des membres aux resistants
sont documentes par les ONG locales des Droits de l'Homme et a' la
Commission des Droits de l'Homme de l'ONU a' Geneve.
3.
Trois millions de morts reclament justice
Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours
a' redire.
L'Organisation des Nations Unies a ete' fondee, selon sa Charte, pour
"preserver les nations futures du fleau de la guerre".
Relever ce defi constitue la mission la plus importante de
l'Organisation et, dans une large mesure, le critere par lequel elle
est jugee par les peuples au service desquels elle se trouve.
Les moyens de realiser une paix durable dependent du type de conflit
auquel l'Organisation est confrontee.
Lorsque la paix a ete' rompue par un conflit interetatique, les
causes du differend sont souvent bien connues.
Neutraliser celles-ci necessite une volonte' politique de la part des
belligerants, conjuguee a' une forte pression internationale, ce qui
n'est pas le cas en l'espece.
Mais ce type de menace est aujourd'hui rare.
La quasi totalite' des conflits meurtriers sont des guerres civiles,
dans lesquelles interviennent des pays frontaliers.
Ainsi en est-il de la Republique Democratique du Congo.
Dans cette situation, s'attaquer aux causes profondes du conflit,
c'est penetrer au sein d'une societe' en crise pour y supprimer les
germes de violence.
Le succes n'exige pas de resoudre tous les conflits latents de la
societe' mais, plus modestement, "la paix devient durable Š lorsqu'il
devient possible de regler de maniere pacifique les conflits
inherents a' cette societe' dans le respect de la souverainete'
nationale d'abord et, ensuite par l'exercice d'une gouvernance fondee
sur une large participation".
Monsieur le Secretaire General,
apres avoir evoque' les principes fondateurs des Nations Unies, le
CDH vous invite a' user de toutes les ressources diplomatiques,
politiques et juridiques disponibles pour lutter contre l'impunite'
qui risque de s'installer dans la region et porter les germes d'un
futur conflit.
Le CDH s'interdit toute comparaison macabre mais souhaite une reponse
juridique et ferme a' ce drame congolais qui a jusqu'a ce jour
conduit a des pertes en vies humaines evaluees a' trois millions de
morts.
Ce chiffre depasse malheureusement et de toute evidence ceux qui ont
ete' a' la base de la creation du TPR et du tribunal special pour la
Sierra Leone.
Le defaut pour l'ONU de fournir rapidement au drame congolais la
reponse qu'il merite constituera une seconde mort pour ces
malheureuses victimes, et pour celles qui malheureusement s'ajoute
encore a' ces statistiques macabres.
4.
Le pillage systematique et ehonte' des richesses naturelles de la RDCongo
Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours
a' redire.
Mais, la publication du rapport du groupe d'experts de l'ONU
sur l'exploitation illegale des ressources naturelles et d'autres
richesses de la RDC a change' radicalement l'allure de cette guerre
dite mondiale et africaine.
Les conclusions de ce rapport fouille' du groupe d'experts ont
confirme' ce qui avait longtemps ete' decrie' par la population
congolaise, a' savoir que les ressources minerales sont la cause
majeure de leur victimisation.
Le rapport de l'ONU a fustige' la securite' du Rwanda, de l'Ouganda
et du Burundi, qui est utilisee comme pretexte pour assouvir des
intentions expansionnistes et mercantilistes des agresseurs.
Considere' comme la paille dans les yeux des commanditaires de cette
agression pour certains lobbies occidentaux bien connus de l'ONU,
l'exploitation illegale des ressources congolaises est devenue le
nerf de la guerre etant donne' que ce sont les pays occidentaux qui
sont les principaux consommateurs des matieres premieres et rares tel
que le Coltan (Colombo de Tantaline) qui est exploite' dans la partie
occupee par les agresseurs et leurs allies (les rebelles).
Et une fois de plus, la partialite' de l'ONU transpire meme dans le
pillage des ressources naturelles congolaises.
Sous la pression de l'ONU, une conference internationale s'est tenue
recemment a' Bruxelles pour imposer la certification des diamants en
provenance de l'Angola et de la Sierra-Leone.
Et ce, dans le dessein de couper l'herbe sous les pieds de l'UNITA et
du RUF afin qu'ils ne puissent pas vendre le diamant des territoires
sous leur occupation pour financer la guerre.
Et bien plus, le Conseil de Securite' de l'ONU a pris des sanctions
politico-economiques contre le Liberia ou' Charles Taylor
soutiendrait les rebelles du RUF en commercialisant leur diamant a'
l'exterieur.
A la suite de cet embargo, Charles Taylor et ses ministres ne peuvent
plus par exemple voyager a' l'etranger.
Mais en ce qui concerne la RDCongo, aucune conference convoquee par
l'ONU pour la certification du diamant, du cafe', du bois et surtout
du Coltan pour fermer les robinets des agresseurs qui financent leurs
troupes.
Pourquoi l'ONU ferme-t-elle les yeux sur les Charles Taylor des Grands Lacs?
5.
La situation alimentaire et nutritionnelle de la population toujours
alarmante a' cause de la guerre.
Tout a deja' ete' dit mais comme les dispositions pertinentes de la
Charte de San Francisco et les differentes resolutions du Conseil de
Securite' des Nations Unies ne sont pas appliquees, tout est toujours
a' redire.
A l'instar d'autres organisations humanitaires, le CDH qui est sur
terrain et qui cotoient les milliers des deplaces de guerre engendres
par l'agression des armees regulieres des pays voisins estime que la
communaute' internationale doit doubler l'aide alimentaire et
nutritionnelle.
Mais ce qu'il faut surtout, c'est aider la population congolaise a'
arreter d'abord la guerre.
Pour votre gouverne, Monsieur le Secretaire General, la Ville de
Lubumbashi dans le Sud-Est de la Republique Democratique du Congo ou'
est base' le CDH, compte plus de 50.000 deplaces de guerre externes,
c'est-a-dire, non installes dans les sites agricoles dans la banlieue
eloignee de Lubumbashi dont la situation nutritionnelle est tres
precaire.
Les autres deplaces installes dans les differents sites agricoles
eparpilles dans le pays et principalement dans les provinces du
Katanga, des deux Kasais, de l'Equateur et a' Kinshasa sont
confrontes au meme probleme.
Les droits a' l'education des enfants et a' la sante' sont
completement ignores.
Ces populations victimisees par la guerre recoivent 6 kilogrammes de
farine, quelques bols de haricots, quelques boites d'huile de table,
et du savon pour plus de deux mois et par famille de 4 a' 10
personnes.
Cette categorie de la population congolaise est tres vulnerable et
leurs enfants sont depourvus de systeme immunitaire serieusement
entame' par la malnutrition et la sous-alimentation.
Et d'ailleurs, ce ne sont pas seulement les enfants des deplaces de
guerre qui se retrouvent dans cette situation, mais tous les enfants
congolais ou' la majorite' de la population vit avec moins de
l'equivalent de un dollar americain par jour surtout avec
l'aggravation de la guerre.
A l'heure actuelle, aider la population congolaise en proie a' une
guerre injuste, c'est la nourrir en vue de renforcer son systeme
immunitaire et d'aider les enfants a' etudier.
Pour sauver les vies humaines en RDCongo, c'est plutot l'aide
humanitaire par l'alimentation, la nutrition, l'education et la
sante' qui serait efficace.
Aux termes de sa Lettre Ouverte, le CDH vous recommande ces quelques
pistes pour ramener la paix en RDCongo et mettre fin a' la culture de
l'impunite' dans la Region des Grands Lacs Africains.
S'agissant du Dialogue Inter Congolais, le CDH estime qu'il n'est pas
une solution pour ramener la paix, mais constitue une alternative de
taille pour la reconciliation des congolais.
Pour une fin de la guerre et le retour d'une paix durable en RDCongo,
le CDH recommande a' l'ONU d'imposer la paix en ordonnant le retrait
sans delai des troupes d'agression, le deploiement des troupes
onusiennes non ailleurs mais le long des frontieres communes
congolo-rwando-burundo-ougandaises et l'installation dans une region
neutre comme le Senegal, les refugies rwandais d'origine civile et
militaire se trouvant au Congo et qui constitue le pretexte de la
continuation de la guerre dans l'ex Zaire.
Quant aux crimes contre l'humanite', crimes de genocide (?) et
d'agression commis en RDCongo depuis la premiere guerre de liberation
de 1996 jusqu'a' ce jour, l'ONU se doit de diligenter la creation
d'un tribunal penal international pour la RDCongo qui devra egalement
s'occuper de l'indemnisation de tous les prejudices subis pendant
cette guerre.
Bien plus, l'ONU doit organiser une Conference internationale sur les
Grands Lacs Africains dont l'objectif sera de jeter les bases d'une
paix durable dans la region avec la signature d'un pacte de
non-agression conformement aux principes du Droit international
public que l'ONU doit imperativement faire respecter.
Si cette Lettre a apporte' un brin de lumiere pour la requalification
et/ou la reconsideration des faits de l'agression en vue d'un retour
a' la paix en RDCongo, tel aura ete' son objectif.
Si elle a dit la meme chose que ce qui a toujours ete' dit, loin
d'etre une redite, elle sera tout de meme un rappel a' point nomme'
car elle coincide avec votre premiere visite au Congo meurtri par
l'agression etrangere.
Tout a deja' ete' dit, c'est bien vrai, mais comme l'ONU n'ecoutait
pas, le CDH espere qu'en redisant ce qui a ete' dit, il a accompli sa
mission et urge toute la communaute' internationale d'y accorder deux
minutes.
Fait a' Lubumbashi, le 11 aout 2001
C.D.H.
Centre des Droits de l'Homme et du Droit Humanitaire
Chumba cha Haki za Binadamu
Human Rights and Humanitarian Law Center
cdh@ic-lubum.cd
Copies:
- President en exercice du Conseil de Securite' de l'ONU
- President de la Republique Democratique du Congo
- Secretaire General de l'Unite' Africaine
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