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HRW-CONGO RDC - Massacres dans le N-E



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WEEKLY NEWS - SPECIAL ISSUE of: 22/01/2001   - CONGO RDC

Veuillez trouver ci-dessous un communiqué de presse de l'agence African 
Human Right Watch.

Paolo
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Pour distribution immédiate
22 janvier 2000

Pour des informations complémentaires :
         Suliman Baldo : 1 212 216 1297 (bureau); 1 973 429 2534 (m)
         Alison Des Forges : 1 716 881 27 58
         Jean-Paul Marthoz : 32 2 732 2009 /32 2 736 78 38

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Massacres dans les régions contrôlées par l'Ouganda

Museveni est appelé à discipliner les troupes ougandaises à Bunia

(New York, 21 janvier 2001) Le gouvernement ougandais doit être tenu 
responsable de la sécurité de la population et du personnel humanitaire 
dans les zones sous son contrôle en République Démocratique du Congo (RDC), 
a déclaré aujourd'hui l organisation des droits de l homme Human Rights Watch.

Le 19 janvier, les milices rivales Lendu et Hema ont tué au moins cent 
cinquante civils dans la ville de Bunia dans le nord-est du Congo. 
L'Ouganda est l un des six pays étrangers qui sont intervenus dans la 
guerre civile en RDC. Ses troupes contrôlent maintenant une partie 
considérable du nord-est  du pays.

« Les troupes étrangères ne devraient pas prendre parti dans la guerre 
civile du Congo », a déclaré Alison Des Forges, consultante de la  Division 
Afrique au sein de Human Right Watch.

« Mais si elles sont sur place, elles ne devraient pas certainement se 
rendre complices des attaques contre les populations civiles. Les 
responsables de ces violations devraient être poursuivis et punis.»

L'explosion de violence ne semble pas liée à l assassinat récent du 
président congolais Laurent-Désiré Kabila et à l arrivée au pouvoir de son 
fils, Joseph Kabila. Mais elle aggrave la déstabilisation dans le nord-est 
en raison des incertitudes qui règnent dans la capitale, Kinshasa.

Des miliciens Lendu et leurs alliés Ngiti ont attaqué les environs de 
l'aéroport de Bunia à l'aube, plongeant la capitale provinciale dans la 
violence qui a coûté la vie à de nombreuses personnes dans les villages au 
sud de Bunia au courant des trois dernières semaines. Un de leurs objectifs 
était apparemment de neutraliser un hélicoptère ougandais qui avait été 
utilisé pour les attaquer dans les conflits antérieurs. Les miliciens qui 
ont attaqué armés d arcs, de flèches et de lances, ont été repoussés par 
les Ougandais maniant les armes lourdes. Ces miliciens Lendu et Ngiti ont 
alors attaqué des familles Hema dans plusieurs zones résidentielles, et tué 
plus de cinquante personnes et blessé vingt autres. Pendant les massacres 
de représailles plus tard dans la journée, les miliciens Hema armés de 
machettes ont fouillé les maisons dans des quartiers Lendu et tué plus de 
cent personnes.

Les représentants des organisations humanitaires ont été réticents à venir 
en aide aux victimes parce que les extrémistes les ont récemment accusés de 
manque de neutralité dans le conflit et même de fournir des armes à l un 
des groupes rivaux.

Quelques observateurs locaux croient que le soutien ougandais aux Hema, un 
groupe local minoritaire proches des Hima de l'Ouganda, a aggravé un 
conflit ethnique qui existe depuis de longue date. Selon les témoignages 
des populations locales, les soldats ougandais n'ont rien fait 
pour  arrêter les attaques du 19 janvier et leur commandant en chef, Col. 
Edison Muzoora, n a pas répondu à temps aux réclamations qui ont été lui 
adressées pour arrêter les massacres. Finalement ce sont les habitants de 
Bunia n appartenant à aucun des groupes rivaux qui sont intervenus pour 
arrêter le carnage. Ce n était qu à ce moment, où peu après que les soldats 
ougandais ont commencé à faire des rondes pour rétablir l ordre.

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Contexte Historique du Conflit des Hema et des Lendu dans les zones sous 
contrôle ougandais
Human Rights Watch, Janvier, 2001

  Au courant des deux dernières années, les Ougandais ont recruté et 
entraîné aussi bien les Hema que les Lendu pour les intégrer dans les 
forces du Rassemblement congolais pour la démocratie - Mouvement de 
Libération (RCD-ML), un groupe rebelle soutenu par l'Ouganda et qui prétend 
contrôler cette zone. Cependant, au courant de l année dernière, quelques 
officiers ougandais se seraient rangés du côté des Hema.

En juin 1999, le Général de Brigade James Kazini, alors commandant en chef 
des militaires de  Ugandan People s Defence Forces (UPDF) au Congo, a 
ignoré les objections du RCD-ML et créé une nouvelle province d'Ituri avec 
Bunia comme capitale. Il a ensuite nommé un Hema pour la diriger. 
L'installation du nouveau gouverneur a coïncidé avec des manifestations de 
violence entre les Lendu et les Hema, les Lendu et d'autres groupes opposés 
aux Hema considérant que l'Ouganda et le RCD-ML s engagent de plus en plus 
auprès des Hema. Pendant les mois de violence qui ont suivi, dans les deux 
groupes un nombre de personnes estimé  à 7.000 environ ont été massacrées 
et 200.000 ont pris la fuite.

Les commissions d enquête nommées par le RCD-ML et l administration locale 
ont conclu que les soldats de l UDPF n'avaient rien fait pour contenir la 
violence dans les zones sous leur commandement et que plusieurs d'entre eux 
avaient activement aidé les Hema pour attaquer les Lendu. Bien que le 
gouvernement ougandais ait nié ces accusations, on rapporte qu il a entamé 
des poursuites contre un capitaine accusé d avoir apporté une telle 
assistance.

Alors que l'ampleur du conflit Hema-Lendu devenait évidente, les soldats de 
l UPDF ont continué à former des recrues des deux côtés. Plus 
récemment,  on rapporte que les nouvelles recrues Lendu ont déserté les 
forces de RCD-ML pour aller combattre plutôt aux côtés des miliciens locaux.

À la fin de 1999 le RCD-ML a remplacé le gouverneur Hema d'Ituri par une 
personne n appartenant à aucun des groupes rivaux. Pendant les mois 
qui  ont suivi, le conflit ethnique a diminué, mais il s est ravivé ces 
dernières semaines après que le Col. Muzoora ait nommé un Hema comme 
gouverneur  par intérim de la province et ait mis le gouverneur nommé par 
le RCD-ML en état de résidence surveillée. Le Colonel a ensuite « déporté » 
le gouverneur démis vers Kampala, où les autorités ougandaises continuent 
de le retenir sans aucune explication. Les miliciens Lendu ont d abord 
attaqué les Hema  à Nyankunde, un village au sud de Bunia où le Col. 
Muzoora avait récemment visité le nouveau dirigeant Hema. Les miliciens 
Lendu ont ensuite attaqué les Hema dans d'autres villages au sud de Bunia, 
tuant des dizaines de personnes et poussant quelques 8.000 autres à 
traverser la frontière de l'Ouganda. Les troupes ougandaises sont 
intervenues pour arrêter ces combats.

Pendant cette période les dirigeants du RCD-ML, enfoncés dans une lutte 
pour le pouvoir, se sont rendus à Kampala à la demande des autorités 
ougandaises, pour essayer de trouver une solution à leurs différends. Les 
politiciens congolais ne sont pas parvenus à un accord jusque  à la semaine 
dernière où les factions de RCD-ML  s étaient apparemment réconciliées et 
avaient également conclu un accord de fusion avec le Mouvement de 
Libération du Congo (MLC) pour créer un nouveau front contre le 
gouvernement congolais. Jean-Pierre Bemba du MLC devrait diriger le nouveau 
groupe, le Front de Libération du Congo (FLC). Mais, le professeur Wamba 
Dia Wamba chef du RCD-ML, a reculé devant cet accord qu'il a qualifié d 
«imposé » par l'Ouganda. A Bunia, Wamba et son groupe sont vus comme 
davantage alliés aux Lendu et à d'autres groupes opposés aux Hema. L'autre 
faction de RCD-ML aurait approuvé la fusion, la voyant comme une 
confirmation du statut de leurs leaders, dont l un d eux est un Hema de 
grand calibre. Dans sa déclaration du 19 janvier, Bemba a attribué la 
responsabilité de la violence à des rebelles « indisciplinés » qui 
soutiennent les Lendu. Il a affirmé que ses troupes, voulant 
vraisemblablement parler des forces de RCD-ML supposées être maintenant 
sous son autorité, restaureraient bientôt le calme.

Le chercheur de Human Right Watch, Suliman Baldo, qui est rentré de la 
région le mois dernier, a mis en garde à propos de la gravité de la 
situation à Bunia. « Le danger de ces attaques », explique-t-il, «vient de 
la manière dont les deux groupes s identifient maintenant avec les 
catégories Hutu-Tutsi qui figuraient dans le génocide rwandais. Les Lendu 
se croient maintenant comme parents des Hutu, alors que les Hema s 
identifient aux Tutsi. Les deux groupes sont en rivalité depuis longtemps 
pour le contrôle de la terre, mais cette identification et le lien au 
génocide menacent de transformer la lutte en quelque chose bien plus 
dévastateur. » Les Lendu, qui sont près de 700.000 dans la zone, vivent 
principalement de leurs récoltes agricoles tandis que les Hema, forts d 
environ 150.000 personnes, vivent aussi bien de l'élevage du bétail que de 
l agriculture. Les deux ethnies parlent des langues semblables et se 
marient régulièrement entre eux.

Human Right Watch lance un appel aux Nations Unies et aux pays donateurs 
ayant une influence sur Kampala pour faire tout ce qui est possible afin de 
persuader le Président Museveni de restaurer la discipline parmi ses 
troupes et d établir les responsabilités de tous les massacres et des 
autres abus commis contre des civils au nord-est du Congo.



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Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie 
(Wole Soyinka, Prix Nobel litterature) *
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Everytime somebody keep silent when faced with tyranny, someone else dies 
(Wole Syinka, Nobel Prize for Literature)     *
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