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burundi



ANB-BIA, Bruxelles - 05/01/2001

Veuillez trouver ci-dessous, le Message de nouvel an que le Major Buyoya, 
président du Burundi, a adressé à la nation.
Paolo
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Burundi-Nouvel An

Message du Major Buyoya à la Nation

A l’occasion de la fin de l’an 2000 et du début de l’an 2001, il nous plaît 
de vous exprimer nos meilleurs vœux pour une bonne année. Qu’elle soit pour 
vous et pour tous ceux qui vous sont chers, une année de paix, de bonheur 
et de prospérité.

AINSI QUE NOUS AVONS L’HABITUDE DE LE FAIRE EN PAREILLES CIRCONSTANCES, 
NOUS AIMERIONS, DANS UN PREMIER TEMPS, PORTER SUCCINTEMENT UN REGARD 
RETROSPECTIF SUR LE BILAN DE NOS REALISATIONS AU COURANT DE L’ANNEE QUI 
VIENT DE S’ECOULER.

A la fin de l’année dernière, nous vous avions présenté les priorités que 
le Gouvernement s’était assigné.

Ces priorités étaient au nombre de cinq: la sauvegarde de la sécurité, la 
poursuite du processus de paix, l’augmentation de la production, la lutte 
contre les maleversations ainsi que l’amélioration des relations entre la 
communauté internationale et le Burundi.

Globalement, il apparaît que toutes ces priorités ont été réalisées de 
façon satisfaisante.

Sur le plan de la sécurité, le Gouvernement, en collaboration avec la 
population, les structures chargées de la sécurité et l’administation ont 
largement travaillé au maintien de la sécurité. Les violences sont toujours 
signalées dans certaines régions, certes, mais la sécurité s’est 
globalement améliorée.

C’est ici l’occasion pour Nous, de remercier les Forces Armées Burundaises 
et les autres structures chargées de la sécurité pour leur bravoure et leur 
dévouement au combat contre l’ennemi. Nous présentons également nos 
sincères condoléances aux familles, amis et connaissances de ces vaillants 
patriotes qui sont tombés sur le champ d’honneur.

Pour ce qui est du processus de paix, les négociations se sont poursuivies 
jusqu’à ce qu’un Accord de Paix a été signé en date du 28 Août 2000. Le 
peuple burundais a positivement accueilli cet accord. Celui-ci constitue, 
en effet, une base solide pour la restauration de la paix et la 
réconciliation des fils et des filles de cette nation.

Cette importante étape a également été bien accueillie par la communauté 
internationale. La preuve en est que lors de la dernière conférence qui 
réunissait les bailleurs de fonds du Burundi, il a été décidé que 
désormais, la coopération avec le Burundi reprendrait le niveau d’avant la 
crise. En dépit des étapes déjà franchies, le processus de paix n’a pas 
encore atteint tous ses objectifs. Les populations innocentes continuent 
d’être persecutées et tuées tandis que leurs biens sont soit pillés, soit 
détruits.

Voilà le principal défi qui nous reste à relever et qui nous tient 
prioriotairement à coeur.

En matière de l’augmentation de la production, le Gouvernement, en 
collaboration avec la population, ainsi que les sociétés paraétatiques et 
privées, a tout fait pour l’augmentation de la production. Deux problèmes 
majeurs ont fait que cette augmentation n’a pas pu atteindre le niveau 
escompté.

Premièrement, la sécheresse qui a sérieusement frappé particulièrement les 
provinces du nord du pays a provoqué la dimunition de la production. 
Deuxièment, la rareté des devises, surtout pendant le premier semestre de 
l’année, a provoqué une montée vertigineuse des prix.

En matière de lutte contre les malversations, des efforts ont également été 
fournis. Des réformes ont été opérées au sein des institutions ayant la 
trésorerie dans leurs attributions. Tandis qu’une inspection rigoureuse a 
particulièrement visé les départements chargés de collecter les taxes et 
autres dûs à l’Etat.

Mais, sans nous faire beaucoup d’illusions, il faut se rendre à l’évidence 
que la lutte contre les malversations est un travail qui ne peut pas se 
réaliser de manière décisive sur une seule année. Pour ce qui est de 
l’amélioration des relations entre le Burundi et la communauté 
internationale, une autre étape a été franchie. Contrairement aux 
sentiments de suspicion affichés les années dernières à l’égard du Burundi, 
la plupart des pays de la sous-région, des pays amis ainsi que des 
organisations internationales ont retrouvé la confiance en nous et ont 
accepté de renouer la coopération avec notre pays. La récente conférence de 
Paris en est la preuve la plus éloquante.

En résumé, nous pouvons donc dire que les priorités que nous nous étions 
assignées pour l’année qui vient de s’écouler ont été réalisées de façon 
satisfaisante. Les quelques entraves qui ont limité leur réalisation 
relèvent des problèmes qui ne dépendaient pas de  notre bonne volonté. Il 
s’agit d’abord de la persistence de la violence qui est le fait des groupes 
armés. Il s’agit ensuite des aléas climatiques qui, comme vous le savez, 
échappent à notre contrôle. Nous avons également dû faire face au manque de 
devises.

Nous devons donc partir de la situation qui prévaut pour faire en sorte 
qu’une nouvelle étape soit franchie au cours de cette année.

DANS UN DEUXIEME TEMPS, NOUS AIMERIONS VOUS FAIRE PART DES PROGRAMMES QUE 
LE GOUVERNEMENT COMPTE REALISER AU COURS DE L’ANNEE 2001.

MES CHERS COMPATRIOTES,

La première priorité du Gouvernement sera le renforcement de la sécurité. 
Lorsque nous avons signé l’Accord de Paix, les Burundais ont éprouvé le 
sentiment de soulagement. Ils espéraient que la guerre allait s’arrêter et 
que la paix serait restaurée sur tout le territoire national.

Mais hèlas, cette logique n’a pas été respectée. Quatre mois sont bientôt 
écoulés après la signature de l’accord mais les populations innocentes 
continuent d’être tuées. Il est ainsi devenu évident que les bandes armées 
sont loin d’avoir renoncé à leurs macâbres desseins de tueries aveugles. 
C’est pour cette raison que nous devons redoubler d’efforts pour les 
combattre avec une nouvelle vigueur.

Pour cela, Nous allons doter les forces de l’ordre de tous les moyens 
nécessaires.

Nous apporterons également le soutien voulu aux autorités administratives 
et ainsi leur permettre de s’acquitter de leur mission avec plus d’efficacité.

Nous continueront enfin à soutenir la population pour qu’elle puisse 
participer significativement à la paix et à la sécurité. Que les bandes 
armées se détrompent donc: la logique de la violence ne les mènera nulle 
part. Comme la communauté internationale ne cesse de le clamer haut et 
fort, ces bandes armées n’ont plus aucune raison, aucun prétexte 
d’endeuiller le Burundi. En apposant sa signature sur l’Accord de Paix, le 
Gouvernement a voulu démontrer, sans équivoque, son attachement à une paix 
négociée.

Les bandes armées semblent ne pas partager cette vision. Si tel est leur 
choix d’atteindre leurs objectifs par la voie de la guerre, le Gouvernement 
n’aura d’autres alternatives que de les combattre. Ce combat-là, nous 
sommes sûrs de le gagner.

Je lance donc un vibrant appel aux forces de l’ordre, aux autorités 
administratives et à la population afin que nous sachions tous que la 
restauration de la sécurité est loin d’être terminée; nous comptons plutôt 
nous y atteler avec plus d’entrain et de vigueur.

L’accord de paix aboutira à une paix véritablement durable lorsque nous 
aurons prouvé aux bandes armées que nous sommes animés de plus de 
détermination et de force pour lutter en faveur de la paix.

La deuxième priorité du Gouvernement sera la poursuite du processus de 
paix. Au courant de cette année qui commence, le Gouvernement ne ménagera 
aucun effort pour trouver une solution aux problèmes qui restent en 
suspens. Il s’attèlera également à démarrer la mise en application de 
l’Accord de Paix.

Ces questions qui n’ont pas encore trouvé de solutions sont au nombre de deux:

Premièrement, la guerre doit s’arrêter; telle est la priorité des 
priorités. Le Gouvernement répondra présent à tous les rendez-vous pour 
tenter de négocier un accord de cesser-le-feu. Le Gouvernement ne cessera 
de demander au Médiateur ainsi qu’aux pays de la sous-région d’accorder la 
priorité au réglement de cette question. Nous soutiendrons donc toutes les 
décisions allant dans le sens de mettre un terme aux tueries aveugles. Nous 
lancons un appel à toutes les parties signataires de l’Accord de Paix afin 
qu’ils indiquent clairement leur position vis-à-vis de cette question.

Deuxièmement, les problèmes liés aux institutions de transition seront 
résolus conformément à l’Accord de Paix et aux réalités du terrain. La mise 
en place des institutions de transition aurait normalement dû se faire en 
même temps que la signature de l’Accord de Paix. Tel n’a pas été le cas 
puisque ceux qui ont préparé l’Accord pensaient que les hostilités seraient 
arrêtées à cette même occasion. Nous demandons donc aux parties sigantaires 
de l’Accord de Paix d’analyser la question en profondeur. Si leurs 
conclusions sont que les institutions de transition peuvent être mises en 
place avant qu’un cesser-le-feu n’intervienne, il faudra qu’elles 
déterminent en conséquence comment ce programme va être réalisé. En tout 
cas, le Gouvernement ne constituera pas un obstacle à une telle action. Au 
contraire, il est en train d’élaborer des propositions claires pour 
contribuer utilement à ce débat.

Ce que le Gouvernement n’est pas prêt à accepter, c’est la précipitation, 
la confusion et le chaos. Le Gouvernement n’acceptera jamais que les 
institutions de transition soient mises en place dans la précipitation ou 
d’une manière succeptible de nous faire reculer sur la voie de la paix et 
de la sécurité. Nous n’accepterons jamais, ou plutôt nous ne tolérerons pas 
des institutions de transition qui replongeraient le pays dans le cycle des 
désordres et tueries des années 1994, 1995 et 1996. Par contre, le 
Gouvernement est prêt à soutenir toute initiative visant à rassembler 
toutes les forces politiques et sociales afin qu’elles participent à la 
restauration de la paix et de la sécurité. Une telle démarche est 
acceptable et aura tout notre soutien.

Troisièmement, concernant la mise en application de l’Accord de Paix, elle 
devrait se faire partout où c’est possible. Dès les premièrs jours de 
l’année que nous entamons, le Gouvernement va, en collaboration avec les 
autres signataires de l’Accord, fixer la liste et le calendrier des actions 
à mener, conformément à l’Accord et à la situation prévalant dans le pays. 
A titre d’exemple, nous allons discuter de la protection des responsables 
politiques rentrant d’exil afin qu’ils puissent travailler en toute 
quiétude. Nous allons procéder à l’élaboration d’une Constitution de 
Transition conformément à l’Accord de paix ainsi de suite.

De manière générale donc, le processus de paix se poursuivra avec la 
volonté de mettre un terme aux hostilités le plus rapidement possible. La 
troisième priorité du Gouvernement sera l’augmentation de la production. En 
ce début d’année, l’espoir est grand que la production augmentera. Compte 
tenu des contributions annoncées, à l’issue de la conférence des donateurs 
à Paris, il est prévisible que nous disposerons de plus de moyens que par 
le passé pour relever l’économie nationale. En plus, le climat semble être 
largement favorable. Puissent ces conditions météorologiques continuer à 
être favorables.

Nous demandons donc à tous nos compatriotes, aux fonctionnaires, aux 
sociétés étatiques et aux entreprises privées de s’atteler à l’augmentation 
de la production, tout au long de cette année 2001. Nous lançons cet appel 
à tous les secteurs de la vie nationale avec une mention spéciale à 
l’agriculture et l’élevage. Cette crise a en effet montré que 
l’augmentation de la production, particulièrement en matière d’agriculture 
et d’élevage, se trouve être l’une des armes les plus puissantes dans le 
combat pour la paix.

L’augmentation de la production des produits d’exportation sera encouragée 
plus que par le passé. Le Gouvernement s’attelera à sensibiliser ses cadres 
et agents afin qu’ils mettent fin à des pratiques répréhensibles qui 
tendent à s’installer dans les services de l’Etat.

La première tâche que Nous leur assignons est de faire en sorte que les 
fonds qui nous ont été octroyés à Paris soient fructifiés. Cela appelle ne 
notre part cadres de l’Etat un traitement plus accéléré des dossiers et une 
plus grande capacité d’absorption de ces fonds. Dans le souci de permettre 
aux fonctionnaires de l’Etat d’entamer la nouvelle année avec plus 
d’entrain et d’assiduité, le Gouvernement a bravé ses difficultés 
budgétaires et décidé de leur octroyer une prime équivalent à un salaire 
mensuel que l’on appelle communément le 13 ème mois. Ce geste démontre que 
le Gouvernement est parfaitement conscient et se préoccupe de la précarité 
des conditions de vie des travailleurs. Le Gouvernement fera de même chaque 
fois que ses moyens limités le permettront.

En matière d’augmentation de la production, le Gouvernement fournira plus 
d’efforts en vue de développer le secteur social, que ce soit dans le 
domaine de l’éducation, de la santé publique ou de l’assistance aux sinistrés.

Pour ce qui est de l’éducation, nous comptons apporter un soutien 
remarquable à l’Université du Burundi afin d’alléger les problèmes auxquels 
elle fait face et favoriser en même temps le niveau d’enseignement. Nous 
soutiendrons également les autorités scolaires au niveau provincial en leur 
accordant plus de moyens.

Pour ce qui est de la santé publique, Le Gouvernement améliorera les moyens 
de lutte contre les maladies épidémiologiques comme la malaria et 
renforcera le plan de lutte contre le SIDA. Nous poursuivrons également 
l’affectation de médecins dans toutes les provinces, tout en réorganisant 
la gestion des hopitaux.

Pour ce qui est de la réhabilitation des sinistrés, nous poursuivrons 
l’assistance aux déplacés de guerre et nous organiserons l’accueil des 
réfugiés. En réalité, l’aide que le Burundi vient d’avoir sera en grande 
partie utilisée à l’assistance aux sinistrés.

La quatrième priorité du Gouvernement sera la lutte contre les 
malversations. Même dans ce secteur, nous poursuivrons ce qui a déjà été 
entamé. Les réformes se poursuivront au sein des services des impôts, de 
perception des taxes, les douanes, les marchés publics etc... Il est tout 
aussi nécessaire que l’Assemblée Nationale, la presse ainsi que tous les 
citoyens apportent leur contribution à la lutte contre les malversations.

La cinquième et dernière priorité du Gouvernement est le renforcement des 
relations entre le Burundi et la communauté internationale. Le Gouvernement 
ne ménagera aucun effort afin que la confiance retrouvée entre le Burundi 
et les autres pays puisse s’améliorer. En conclusion, nous souhaitons 
qu’une nouvelle étape soit franchie au cours de cette année 2001 en matière 
de restauration de la paix et de la sécurité, le processus de paix, 
l’augmentation de la production, la lutte contre les malversations et le 
renforcement des relations entre le Burundi et la communauté internationale.

Tout ceci sera possible dès lors que la classe politique aura compris que 
ce dont le pays a besoin n’est pas une course effreinée au pouvoir, mais 
bien le retour à la paix et à la sécurité. Ceci sera également possible une 
fois que tous les Burundais, aussi bien les fonctionnaires de l’Etat que 
les privés, auront compris que ces priorités les concernent. Il va 
d’ailleurs sans dire que le développement d’un pays est une œuvre qui 
incombe à tous les citoyens, sans exclusive.

Pour terminer ce message, Nous voudrions une fois de plus souhaiter à tout 
le peuple burundais une Bonne et Heureuse année 2001. Qu’elle vous soit une 
année où la paix et la sécurité règneront à nouveau dans le pays.

JE VOUS REMERCIE.


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Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie 
(Wole Soyinka, Prix Nobel litterature) *
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Everytime somebody keep silent when faced with tyranny, someone else dies 
(Wole Syinka, Nobel Prize for Literature)     *
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