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Tension à Bukavu



Bruxelles 05 octobre 2000
Depuis Bukavu on nous a envoyé le témoignage suivant que nous vous envoyons.
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Le matin, la rumeur commençait à circuler et les gens s'inquiétaient et 
posaient des questions.

Finalement, vers 9 h, nous avons eu la confirmation de la triste nouvelle 
de la mort de Mgr Kataliko. Les cloches de la cathédrale ont commencé à 
sonner et la population à se poser des questions et certains à se rendre à 
la cathédrale. En même temps, la tension montait. Des gens commençaient à 
signaler le responsable de cette mort et même des groupes de jeunes 
commençaient à manifester et à crier. Des tirs ont été entendus à plusieurs 
endroits de la ville. Déjà dans la matinée, certains parlaient de blessés. 
A la cathédrale, c'était la consternation et la foule ne savait pas retenir 
les pleurs et lamentations. On a vu arriver des renforts de l'autre côté. A 
la douleur s'ajoutait une certaine peur.

Des groupes de jeunes marchaient dans la ville avec des croix et des ramaux 
en chantant et criant; par moment en jettant des pierres. Vers 13h, un de 
ces groupes est passé par le collège Alfajiri, fait le tour du côté de la 
paroisse et le marché de Nguba et repris la grande route. Un peu plus loin 
de la place Mulamba en allant vers Nyawera, ils sont monté sur un camion et 
ont demandé au chaffeur de les conduire à Kadutu (il semble que c'était un 
groupe qui venait de là-bas. Ce camion était garé devant un comptoir de 
coltan. Est-ce que les jeunes criait trop ou étaient menaçants ? le fait 
est que le propriétaire du comptoir, un Tutsi est sorti avec une armé et 
s'est mis à tirer sur les enfants qui étaient sur le camion. Un des enfants 
a reçu une balle dans la tête et est mort sur place; d'autres se sont 
enfuis et le camion aussi avec d'autres qui étaient encore dessus. Des 
militaires sont arrivés et ont commencé à tirer avec des armes 
automatiques. Il y a eu quelques autres blessés.

Depuis midi les voitures ne circulaient presque plus et après cet incident, 
tout semblait paralysé.

Du côté de l'Archevêché, on attendait le retour de Mgr le Vicaire qui était 
à Goma où il avait rencontré Mme Robinson. Le collège des consulteurs a 
décidé que l'on célèbre une eucharistie à la cathédrale pour ne pas laisser 
les fidèles comme cela, après toute cette journée d'attente. Elle a eu lieu 
à 16h. C'était impressionnant de voir le nombre de jeunes et enfants qui 
étaient là, de toutes les couches. La célébration a été très priante et 
très recueillie. Mgr le Vicaire est arrivé au milieu de la célébration. A 
la fin, il a invité tous les chrétiens à rentrer calmement dans la maison, 
à continuer la prière et le deuil.

En attendant l'arrivée du corps de Mgr l'ARchevêque, les paroisses 
organiseront des prières. La gouverneur a lu un message à la radio et à la 
tv, a présenté les condoléances à toute la population, appelé les gens au 
calme. Depuis l'annonce de la nouvelle, la radio n'émet que de la musique 
religieuse. C'est à l'arrivé du corps qu'un programme sera établi.

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Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie 
(Wole Soyinka, Prix Nobel litterature) *
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Everytime somebody keep silent when faced with tyranny, someone else dies 
(Wole Syinka, Nobel Prize for Literature)     *
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