Weekly anb0612-4.txt #6



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WEEKLY NEWS ISSUE of: 12-06-2003      PART #4/6

* Liberia. Entre combats et pourparlers - Le jeudi 5 juin, le président libérien Charles Taylor a annoncé l'échec d'une tentative de coup d'Etat fomentée avec le soutien de puissances étrangères durant son séjour la veille au Ghana, au cours duquel il a été inculpé pour crimes de guerre par un tribunal spécial de l'Onu. Taylor a aussi annoncé l'arrestation de son vice-président Moses Blah et d'autres hauts responsables gouvernementaux (pour complot) et la démission du gouvernement à la fin de la semaine prochaine. Sur le terrain, la situation restait précaire, les combats opposant dans les environs de Monrovia les rebelles du LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) aux forces gouvernementales. Des milliers de personnes installées dans les camps de déplacés autour de la ville, fuyaient les combats pour chercher refuge dans la capitale libérienne. Selon une source militaire, les rebelles ne sont plus qu'à 15 km du centre de Monrovia. Mais des fusillades et plusieurs explosions ont été entendues à Brewerville, à quelques km de la capitale, et des combattants du LURD auraient atteint la banlieue ouest de Monrovia. Ces combats interviennent alors que des pourparlers de paix, les premiers du genre, doivent débuter vendredi au Ghana entre des représentants du gouvernement libérien et des responsables du LURD. -- Le 6 juin, les responsables du LURD ont annoncé un cessez-le-feu unilatéral et l'arrêt de leur offensive sur la capitale, alors que durant la journée des combats avaient encore fait rage dans un faubourg nord de Monrovia. Les rebelles ne sont plus qu'à 10 km du centre de la capitale. Les Etats-Unis ont ordonné l'évacuation de tout le personnel subalterne de leur ambassade. D'autre part, au Ghana, à Akosombo, les délégués aux pourparlers de paix ont tenu une session informelle. Le facilitateur de ces pourparlers, l'ancien chef d'Etat nigérian Abdulsami Abubakar, a déclaré aux délégués qu'ils devaient "faire des concessions afin de mettre un terme au carnage". -- Cependant, les affrontements ont repris. Alors que les combats ont fait rage un bonne partie de la journée du samedi 7 juin, les rebelles ont annoncé un cessez-le-feu concernant les organisations humanitaires. Le dimanche 8 juin, le président du LURD a lancé un ultimatum de 72 heures au président Taylor pour qu'il démissionne et quitte Monrovia, afin d'éviter un "bain de sang" qui pourrait résulter de combats dans le centre de la capitale, où des centaines de milliers de gens se trouvent sans abri. Les négociations au Ghana ont été suspendues en raison des combats. Rappelons que les deux mouvements rebelles, le LURD et le MODEL (Mouvement pour la démocratie au Liberia), contrôlent environ deux tiers du pays, alors que le président Taylor ne tient plus que trois comtés sur quinze. -- Le 9 juin, des militaires français venus d'Abidjan ont évacué par hélicoptère 535 ressortissants étrangers, dont une centaine d'Américains. La trêve annoncée par le LURD reste théorique. Ses forces se trouvent à moins de 5 km du centre de Monrovia. Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé l'arrêt immédiat des combats. -- Le mardi 10 juin, alors que les tirs d'armes à feu et les explosions retentissaient dans la capitale et que se profile la menace d'un nouvel affrontement sanglant dans Monrovia assiégé par les rebelles, le gouvernement pressé par la communauté internationale s'est déclaré prêt à reprendre les discussions de paix. Le ministre libérien de la Défense, Daniel Chea, a déclaré à des journalistes que son gouvernement souhaitait une trêve des combats et qu'il retournerait mercredi au Ghana pour reprendre les pourparlers. --11 juin. Les combats ont connu une accalmie, les rebelles s'étant repliés à environ 12 km du centre-ville de Monrovia. Le chef de la diplomatie ghanéenne a annoncé que Taylor et le LURD ont accepté de signer un accord de cessez-le-feu d'ici à la fin de la semaine. Mais les agences humanitaires craignent une catastrophe nutritionnelle et sanitaire dans la capitale, où se trouvent des centaines de milliers de réfugiés. (ANB-BIA, de sources diverses, 12 juin 2003)

* Madagascar/Mozambique. Réserves de pétrole? - Le canal du Mozambique, au large des côtes mozambicaines et malgaches, pourrait receler d'importantes réserves pétrolières, selon une récente étude d'une société norvégienne, TGS-Nopec, spécialisée dans la recherche pétrolière, qui confirme le potentiel d'hydrocarbures de cette région encore sous-explorée, en la comparant à la mer du Nord. L'étude couvre une zone de 1,1 million de km carrés. Les données récentes établies par TGS-Nopec vont améliorer les perspectives de découvertes exploitables. Les conclusions des Norvégiens sont prometteuses, même si elles restent prudentes. "Le canal du Mozambique peut être comparé à la mer du Nord dans le milieu des années 60, lorsque la découverte d'un important gisement de gaz en révéla les potentialités", écrit TGS. (D'après PANA, Sénégal, 11 juin 2003)

* Malawi. A decade of democracy - This month 10 years ago Malawians achieved a historic metamorphosis. After enduring three decades of uninterrupted one-party dictatorship under the late Hastings Kamuzu Banda and the former ruling Malawi Congress Party (MCP), Malawians said "enough is enough". In June 1993, under intense pressure from donors, Dr Banda called for a national referendum asking Malawians whether they wanted a continuation of his one-party system of government or they preferred a multiparty democracy. Malawians decisively voted for the latter, thereby heralding a new dawn of democracy. As part of the commemorations, a group of scholars, politicians, religious leaders, civil rights activists and donors have converged on the capital, Lilongwe, to take stock of what has been or has not been achieved during the past 10 years. The meeting has brought together Malawians of diverse political views from political exiles who fled Dr Banda's autocratic rule to the late dictator's loyalists who fought so gallantly to retain the one party system of government. As you would expect, the ruling United Democratic Front is quick to list the democratic pluses in the past 10 years. Dr Bingu wa Mutharika was recently controversially anointed by President Bakili Muluzi to be his successor when he retires after serving his constitutional two five-year terms next year. "The first five years of independence was essentially one of transition, the second five years was a period of consolidation," he says. "So the challenge for Malawi now is one of development and how we can empower the ordinary Malawian in the street." (BBC News, UK, 5 June 2003)

* Mali. Un vérificateur général - Le 4 mai, le gouvernement du Mali a adopté en conseil des ministres un projet de loi instituant le poste de vérificateur général en vue d'assurer la transparence dans la gestion des affaires publiques et renforcer la bonne gouvernance. Le vérificateur général est une autorité indépendante nommée par le chef de l'Etat pour un mandat de sept ans non revouvelable et chargée d'évaluer les politiques publiques, contrôlant en particulier les programmes et projets de développement. Le vérificateur général, qui élabore un rapport annuel transmis aux autorités et rendu public, peut être saisi par toute personne physique ou morale qui souhaite qu'une structure fasse l'objet d'une vérification. Le Mali fait ainsi oeuvre d'innovation en introduisant dans son dispositif institutionnel de contrôle une autorité indépendante directement accessible aux citoyens. (PANA, Sénégal, 6 juin 2003)

* Maroc. 19 nouvelles inculpations - Le jeudi soir, 5 juin, un nouveau groupe de 19 suspects dans l'enquête sur les attentats de Casablanca qui avaient fait 43 morts le 16 mai, a été inculpé par un juge d'instruction de la cour d'appel de Casablanca. Au total, une cinquantaine de personnes, accusées d'appartenir à la mouvance salafiste clandestine, ont à ce jour été formellement inculpées pour leur participation présumée à ces attentats. Elles encourent à ce titre la peine de mort. Au moins huit d'entre elles sont considérées par les enquêteurs comme des kamikazes "réservistes" qui projetaient des nouveaux attentats-suicides dans d'autres villes. Les autorités marocaines considèrent par ailleurs avoir neutralisé un des "émirs" du réseau salafiste avec l'arrestation lundi à Tanger de Pierre Robert, 31 ans, un Français qui s'est rendu à plusieurs reprises en Afghanistan. (AP, 6 juin 2003)

* Maroc. Le procès d'Ali Lmrabet en délibéré au 17 juin - Le 10 juin à Rabat, le procès en appel du journaliste franco-marocain Ali Lmrabet, condamné à 4 ans de prison pour "outrage à la personne du roi", a été mis en délibéré au 17 juin, au terme d'une séance houleuse marquée par le retrait des avocats de la défense. Ils ont dénoncé "une parodie de justice" et un "procès politique" au cours duquel leur client "a été privé des droits les plus élémentaires de la défense". Ali Lmrabet, qui était présent sur un fauteuil roulant, observe une grève de la faim depuis le 6 mai. Il a été hospitalisé peu après son incarcération intervenue dès sa condamnation en première instance, le 21 mai. (Le Figaro et Le Soir, 11 juin 2003)

* Mauritania. Coup attempt - 8 June: In Nouakchott, Mauritania's capital, tank and small arms fire is heard around the presidential palace and at the airport. Later smoke is seen rising from the palace, thought to have been taken by the insurgents. There are also reports of widespread looting. It is unclear how much of the capital of the West African state is controlled by rebels. The insurgents are believed to have taken key government buildings during the day, and the whereabouts of President Maaouiya Ould Taya is still unknown. 9 June: Troops loyal to the President are reported to have gathered on the city's outskirts in an effort to end the mutiny. Fighting is now reported to have died down. Information minister Hamoud Ould M'Hamed says the rebels have been defeated and their leaders arrested. "The last of the putschists have given themselves up". This claim has not been independently verified. The uprising is the most serious challenge so far to the rule of President Taya, who took power in a coup of his own in 1984 and later made enemies among the country's Islamists. The same day, it is reported that fresh fighting has erupted in Nouakchott. Later in the day, the President praises loyal troops for putting down the coup, in his first broadcast since fighting erupted. President Maaouiya Ould Taya says that it has taken some time to regain control of the city "because it was necessary to destroy tank after tank. As I speak, the operation is complete," he announces in a radio and television broadcast. Some residents have begun celebrating, blasting car horns and shouting "Viva Maaouiya, viva Maaouiya". 10 June: People in the Mauritanian capital begin returning to the streets as government forces search for rebels still hiding out after a coup attempt. President Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya returns early today to his palace in Nouakchott. Residents say soldiers have been removing the wreckage of tanks destroyed during the fighting. There is no word on the fate of suspected coup leader Sala Ould Hanana, who had been fired from the army after reportedly expressing opposition to Mauritania's ties with Israel. Informed security sources say that initial investigations indicate that the coup was masterminded by 18 army members who have managed to flee to the eastern province from which they originated. The coup came after the arrest of 32 Islamists charged with threatening national security. (ANB-BIA, Belgium, 10 June 2003)

* Mauritanie. Tentative de coup d'Etat - Le dimanche 8 juin, des combats ont éclaté dans les rues de Nouakchott, lors d'une tentative de coup d'Etat par une partie de l'armée contre le président Ould Sid'Ahmed Taya. Les putschistes ont envahi notamment le palais présidentiel et le siège de la radio nationale qui a cessé d'émettre. Les affrontements ont duré toute la journée, mais se sont calmés dans la soirée. Depuis la guerre anglo-américaine en Irak, la tension montait en Mauritanie. Le gouvernement a réprimé récemment des islamistes présumés. Les liens étroits que le président Ould Taya entretenait avec Israël étaient également sources de tension. Le dimanche soir, les insurgés tenaient toujours la présidence, mais des renforts loyalistes investissaient la capitale. Le lundi matin, les tirs reprennent mais s'interrompent quatre heures plus tard. Les forces spéciales se seraient attaquées aux dernières poches de résistance. Dans l'après-midi, le président Taya annonçait l'échec de la tentative de coup d'Etat. Elle aurait été menée par l'armée de l'air et une unité blindée obéissant à un officier limogé, le colonel Saleck Ould H'Neinin, radié en 2002 pour avoir ouvertement critiqué la politique pro-américaine et pro-israélienne du président. On ignore le bilan des combats, mais les hôpitaux ont dû faire face à un important afflux de blessés. On fait toutefois état de dizaines de morts, dont le chef d'état-major de l'armée. Dans la nuit de lundi à mardi, le président a regagné son palais de Nouakchott. Mardi 10 juin, des milliers de partisans du chef de l'Etat ont manifesté contre la tentative de coup d'Etat. Ils ont défilé bruyamment dans les rues sablonneuses de la capitale en chantant et en brandissant des portraits du président. Dans le même temps, les forces loyalistes qui ont maté le putsch se sont lancées à la recherche des mutins passés dans la clandestinité. L'identité des fomentateurs du putsch reste cependant un mystère. A côté d'éventuelles influences islamistes, certains analystes spéculent sur une lutte intestine entre des personnalités au sein de l'establishment militaire mauritanien. Cependant, le 11 juin, le ministre de l'Intérieur a publié un communiqué confirmant le maintien de la date du 7 novembre de la prochaine élection présidentielle. Cette annonce met fin aux supputations autour des conséquences possibles sur le processus électoral de la tentative de coup d'Etat. (ANB-BIA, de sources diverees, 11 juin 2003)

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