Kisangani, alerte Maximum



Title: Kisangani, alerte Maximum




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source: Rodhecic
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INFO DH N° 20/RDC/RODHECIC/2002
 
LA SITUATION DEVIENT TRES INQUIETANTE A KISANGANI
 
 
1. Les prêtres sont arrêtés et molestés
 
Le Père Zabalo Xavier arrête le 14 matin vient d'être libéré a 19h30 heure de Kisangani. Hier après son arrestation par une dizaine des militaires il a été conduit à l'aéroport. Vers 16 h00 sous forte escorte, il a été ramené à la Paroisse. Les militaires se sont mis à tout piller.  Ils ont tout emporté.  Le Père GUY Verhagen (75 ans) a eu droit a un  coup de crosse sur le côté droit qui l'a projeté par terre. La nuit, les militaires sont revenus  ils ont emporté ce qui restait, de la cuillère au poste téléviseur, ensuite ont investi les maisons des particuliers dans la commune de Mangobo. Ici aussi  ils ont emporté les appareils électroménagers, les poules, les chèvres, les meubles, etc.
 
2. La Population est massacrée.
 
Face à cette brutalité,  la population, surtout les jeunes, s'est réfugiée en brousse. Les coups de feu ont été entendu à Mangobo le 14 mai jusqu'à 20 h 00. A ce jours l'on note 23 personnes abattus et une dizaine de blessés. Les quartiers les plus touchés sont Mangobo  Walendu, Walengola, Bangwandi, Matete.
 
Toutes ces tueries sont gratuites : les personnes qui buvaient le vin et la vendeuse ont été abattus sans aucune raison.  L’on a tiré à bout portant sur une maman avec son enfant qui  passaient paisiblement sur une la route. Un père de famille pour n'avait pas de l'argent en poche pour remettre aux militaires a été fusillé...
 
3. Les responsables des massacres sont connus.
 
Les responsables de ces forfaits sont connus : On note parmi les militaires venus de Goma pour diriger les opérations, la présence du Commandant Laurent Kunde (Commandant 7ème brigade de Kisangani, mais en détachement circonstanciel à Goma) et le terrible commandant Tango Four (ex comandant 7ème Brigade à Kisangani, actuellement chargé de la
logistique à Goma). De Kisangani, il y a Mr Tshialima (agent de la police secrète) DSR.
 
Le 15 matin les militaires ont intensifié la saisie des  véhicules  et motocycles des particuliers : les voitures du bureau diocésain des ouvres médicales, de la Paroisse Christ-Roi,  de Jean-Marie Bergesio, Homme d'affaire franco-italien sont entre les mains des soldats rwandais.
 
4. Les listes circulent.
 
Les personnes proches du pouvoir RCD à Kisangani disent avoir vu circulé une liste des personnes devant être arrêtées. Il s'agit de : Père Zénon Sendeke (Prêtre du Sacré-Coeur ), Père Augustin (Prêtre du Sacré-Cour), Abbé Jean-Pierre Badidike, Abbé Mathieu Libvwale. Du côté Société Civile, on pense arrêter, le Dr Abissa,  Maître Yangambi, Monsieur Dismas Kitenge, Monsieur François Zoka et beaucoup d'autres animateurs.
 
 
 
 
5. Les militaires congolais sont exécutés.
 
L'on parle aussi a Kisangani de 19 officiers arrêtés hier et exécutés vers 22 h 00 de l'autre côté de la Rive droite, au delà du Pont Tshopo. On cite entre autres : les commandants Nyembo,
Pierrot, Buicha, Jacques Mwamba, Martin Ondekane.
 
Nous demandons à la Monuc de vérifier cette information fondée sur le fait  qu'un camion a traversé le pont Tshopo avec des prisonniers aux yeux bandés autour de 19 h 00, et  le pont Tshopo a été toute la nuit interdit d'accès à la population.
 
Plusieurs Militaires congolais ont fuit par  pirogue en direction d'Isangi et Bumba. Les Militaires EX-FAZ sont  incriminés car  soupçonne d'être des disciples de Jean-Pierre Ondekane, et par conséquent proches du RCD/Originel. Ils sont pourchassés comme du gibier et risquent d’être exécutés s’ils sont rattrapés.
 
6. Les messages d'appel a la haine sont diffusés.
 
Depuis hier matin la Radio locale (RTNC) diffuse durant toute la journée des émissions de haine contre l'Eglise catholique et la société civile.  Les plus virulentes sont animées par une dame appelée Régine.

 
7. La Population est abandonnée.
 
L'on craint à Kisangani le ratissage  et le pillage cette nuit à Mangobo, Tshopo et une partie du Centre ville autour de l'Hôtel Congo-Palace.  Les aéroports restent interdits d'accès.  La MONUC elle-même a interdit à son personnel le mouvement en ville sauf à bord des voitures blindées (mais malheureusement il n'y a que 2 ou 3). Cette situation contribue aussi à limiter le mouvement des observateurs de la MONUC qui devraient élaborer des rapports plus fouillés.
 
Comme lors des trois guerres de Kisangani, la population se sent abandonnée, terrorisée, et
sacrifiée. Surtout que monsieur BILUSA, Gouverneur de province est le premier à proférer des menaces injustifiées contre la population civile.
 
Le Rodhecic attire l'attention sur le danger qui pèse sur les animateurs des Eglises et de la société civile a Kisangani. Il demande à l'opinion d'exiger sans délais la démilitarisation de la ville de Kisangani  et le déploiement d'une force de protection de la population contre les tueries et autres crimes contre l'humanité perpétrés par le RCD/APR.
 
 
Fait le 15 mai 2002 à 21 h 41.
 




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Secrétariat du RODHECIC