les délégations signataires de l'Accords Mlc/gouvernement à Kinshasa



Title: les délégations signataires de l'Accords Mlc/gouvernem



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source: Bulletin CIP n°266
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Les effets de la conférence de Sun City ne se sont pas fait attendre : les ex-rebelles fidèles à Jean-Pierre Bemba sont déjà à pied d'¦uvre dans la capitale congolaise. Un reportage du quotidien belge « Le Soir ». Surprenant pays ! A Kinshasa, les lieutenants de Jean-Pierre Bemba et les autres rebelles signataires de l'accord, Mbusa Nyamwisi et Tibasima, prennent leurs quartiers et retrouvent leurs amis comme si les trois années de guerre n'avaient été qu'une tragique parenthèse. Lors d'une conférence sur les mines antipersonnel organisée par le Canada, on a vu le commandant Nzizo, envoyé par le RCD-Goma, déclarer que son mouvement se sentait pleinement lié par la ratification de la convention d'Ottawa (interdisant l'usage des mines) décidée par le gouvernement. Et, en gage de bonne volonté, il livra la liste des endroits stratégiques minés en zone rebelle et se déclara prêt à participer à leur déminageŠ Kinshasa assure que les défections au sein du RCD-Goma se multiplient et que de nombreux officiers rebelles sont prêts à déposer les armes et à intégrer l'armée nationale. Partout, dans les petits ngandas (bistrots) de la cité, comme dans les réunions de famille, les délégués revenus de Sun City et qui n'ont pas encore regagné leur province racontent, avec des accents épiques, comment le 19 avril, par une pirouette bien calculée, les représentants du gouvernement et ceux de Jean-Pierre Bemba ont profité d'une interruption de séance pour proposer le texte d'un accord, qui fut alors signé en quelques heures par 80 % des délégués présents. Lorsque le mwami de Kabare (au nom des chefs traditionnels du Sud-Kivu) s'est avancé, avec ses lourds bracelets traditionnels, pour signer lui aussi, j'ai été ému, raconte Gervais Chirhalirwa au nom de la société civile de Bukavu, j'ai compris qu'il engageait tout le peuple dans la paix. Vital Kamerhe, commissaire général à la Monuc au nom de Joseph Kabila, et Olivier Kamitatu, fidèle lieutenant de Jean-Pierre Bemba et secrétaire général du MLC, ont été les deux « pères » de ce partage du pouvoir conclu à la congolaise et en français, alors que le médiateur Masire, son équipe anglophone et ses traducteurs s'étaient éloignés pour quelques heures. Olivier Kamitatu et son équipe préparent désormais l'arrivée du « chairman » Bemba qui, se faisant désirer, s'assure du soutien de Kampala et mène campagne pour expliquer aux populations que la guerre est finie. La guerre ? Au vu du bonheur évident que les gens de Gbadolite ont à retrouver Kinshasa, on l'aurait presque oubliée. Nous avons tous fait des concessions, explique Kamitatu. Alors que la fin approchait, nous avons refusé que le dialogue se termine sur un échec, il s'agissait d'une question de fierté nationale. Si nous avons décidé d'avancer, de cesser de guerroyer, c'est aussi pour pouvoir rendre une vie normale à des millions de Congolais, sur 70 % du territoire. La libre circulation va être rétablie, pour les bateaux, les avions, les humanitaires, les hommes d'affaires. En outre, les 37 résolutions adoptées posent réellement les bases d'un nouvel ordre politique, de la démocratisation. N'est ce pas plus important que le marchandage sur les postes, qui résumait la position du RCD-Goma, alors qu'il agitait jusqu'au bout la menace de la partition ? Réaliste, à l'instar de ses partenaires du gouvernement, Kamitatu réaffirme que la porte reste ouverte aux rebelles de Goma, que des postes les attendent, dont la présidence de l'Assemblée : Leur secrétaire général Ruberwa affirme qu'il s'agit là d'une plaisanterie ! Cependant c'est du Parlement, qu'il aurait pu présider, que dépendent les principaux points de revendication du RCD : la nationalité des Tutsis congolais, la protection des minorités, le fédéralisme immédiat, le re-découpage administratifŠ Nous avions même offert au RCD de présider le Conseil supérieur de défense, ce qui n'est pas rien. Il est vrai que le Rwanda a apposé son veto à la réconciliation entre Congolais, et il nous faudra à l'avenir aborder ce problème de front, nous désolidariser complètement des groupes hutus hostiles à Kigali. Bref, enlever tout prétexte permettant au Rwanda de rester dans notre pays. Comme bien d'autres, Kamitatu se demande si le RCD et son allié rwandais (avec peut-être le soutien tacite du médiateur Masire qui, dit-il, aurait poursuivi l'exercice dans tous les hôtels d'Afrique) souhaitaient réellement une solution et n'auraient pas préféré que se prolonge une partition de fait pérennisant l'occupation du Kivu. Par contre, il se dit assuré du soutien de l'Ouganda et rappelle que la région commence à se recomposer, il existe désormais un axe Kampala, Kinshasa, Luanda, en faveur de la paix. Puisque la donne a changé, le MLC, rebelle hier, affiche aujourd'hui clairement ses ambitions : Nous allons nous transformer en parti politique et nous préparer aux élections, qui devraient avoir lieu d'ici trente mois environ. Le secrétaire général du MLC (qui va pour sa part s'employer à structurer et à implanter le parti) estime que la vie en commun à Gbadolite, l'ancien fief de Mobutu, a créé une certaine unité entre les anciens mobutistes et les nouveaux venus : Nous sommes un patchwork, à l'image du Congo. L'ancien rebelle, très critique à l'égard des partis politiques, exprime par contre un certain respect pour Joseph Kabila : Il est idéaliste, il veut passer dans l'histoire comme celui qui a ramené la paix et pour la société civile, enracinée dans des réseaux, des associations, elle est devenue notre véritable interlocuteur, le porte-parole des aspirations du peuple congolais. L'accord de Sun City n'entraîne pas seulement la réunification géographique d'une grande partie du pays, il a aussi des conséquences militaires immédiates : pour Olivier Kamitatu, notre armée, composée de 20.000 hommes, bien entraînés, pourrait désormais renforcer les forces gouvernementales sur les fronts du Kasaï ou du Katanga, et nous-mêmes pourrions recevoir des renforts dans l'Ituri, appelé « le Grand Nord ». Autrement dit, même si les barrages militaires se sont multipliés dans Kinshasa ces derniers jours, se rapprochant étrangement du centre-ville, l'armée pourrait se réunifier avant même que Bemba vienne assumer son nouveau pouvoir. Sage précaution? ·



 






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