rapport Amnesty sur la torure en RDC






AMNESTY INTERNATIONAL EFAI

Index AI : AFR 62/013/01
DOCUMENT PUBLIC

Londres, juin 2001

Republique Democratique du Congo
La torture, arme de guerre contre des civils non armes


Resume

En octobre 2000, Amnesty International a lance' une campagne internationale pour l'abolition de la torture, Pour un monde sans torture. Cette campagne d'une duree d'un an a pour objectif de mobiliser les femmes et hommes du monde entier, de les amener a' rassembler leurs efforts pour en finir avec la torture. Elle se fonde sur l'experience acquise au cours des quarante dernieres annees par Amnesty International en matiere de recherche et de lutte contre la torture. Parmi les buts de cette campagne figurent deux grands objectifs : la prevention de la torture et la lutte contre l'impunite'. Entre autres pays concernes par le fleau de la torture, Amnesty International a choisi d'examiner la situation de la Republique democratique du Congo (RDC). Au cours de la campagne contre la torture, le cas d'une femme congolaise, Jeanine Mwayuma Bouchez, a ete' evoque' parmi les victimes de diverses formes de torture, dont le viol, dont se rendent responsables aux quatre coins du monde des membres des forces de securite'. Ce cas montre jusqu'a' quel point les personnes qui disposent du pouvoir sont pretes a' utiliser la torture afin d'avilir ou de punir les opposants presumes au regime. Ce rapport est surtout axe' sur les actes de torture commis par differentes forces armees dans le pays depuis le debut de l'an 2000. Les informations obtenues par l'organisation de defense des droits humains au cours de cette periode portaient essentiellement sur des faits perpetres par les armees des gouvernements de RDC, du Rwanda et de l'Ouganda. Depuis le mois d'octobre 2000, des dizaines de soldats et de civils originaires des provinces de l'est du pays, a' savoir le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Maniema, ont ete' arretes a' Kinshasa et places en detention par l'armee. Ils ont ete' victimes de divers actes de torture pendant leur incarceration. Ces personnes etaient soupconnees d'avoir participe' a' un presume' complot en vue de renverser le president Laurent-Desire' Kabila. En janvier et en fevrier 2001, de nombreux soldats et quelques civils originaires de la Province-Orientale et de la province de l'Equateur ont ete' tortures apres avoir ete' arretes en raison de leur implication supposee dans un presume' complot et dans l'assassinat, le 16 janvier 2001, du president Laurent-Desire' Kabila. La torture avait pour but de contraindre les victimes a' avouer leur participation au presume' complot ou a' mettre en cause d'autres suspects, ou bien de les punir pour leurs infractions supposees. Les journalistes ont ete' particulierement pris pour cibles d'actes de torture et d'autres formes de traitement cruel, inhumain ou degradant, mesures d'intimidation visant a' les empecher d'ecrire ou de publier des articles critiques envers le gouvernement de la RDC, ses hauts fonctionnaires ou la politique qu'il met en oeuvre. De nombreux defenseurs des droits humains ont egalement ete' victimes d'actes de torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou degradants, mesures d'intimidation visant a' les decourager de poursuivre leur action. Dans l'est de la RDC, de nombreuses personnes ont ete' cruellement torturees afin de dissuader la population en colere de participer a' un soulevement arme' contre les groupes d'opposition armes et les gouvernements du Burundi, du Rwanda et de l'Ouganda qui cherchent a' renverser le gouvernement de la Republique democratique du Congo. Tout comme le gouvernement de la RDC, les groupes armes d'opposition congolais, en particulier le RCD-Goma et le RCD-ML, ont utilise' la torture comme une arme contre les personnes qui les critiquent et contre celles qui sont supposees soutenir leurs adversaires. Ces actes de torture etaient commis en collaboration avec les allies rwandais et ougandais de ces groupes ou meme sur leur ordre. Les defenseurs des droits humains qui enquetent sur les atteintes aux droits humains commises par les groupes d'opposition armee et leurs allies non congolais et les denoncent sont victimes d'actes de torture en raison de leurs activites. Amnesty International emet un certain nombre de recommandations destinees aux responsables politiques et militaires dont les forces armees auraient commis des actes de torture afin de faire en sorte qu'ils ne tolerent ni n'ordonnent la torture. L'organisation adresse aussi des recommandations a' la communaute' internationale dans son ensemble afin qu'elle vienne en aide au peuple de la RDC pour mettre fin a' ce fleau qu'est la torture. Amnesty International soutient sans reserve les propos tenus le 30 mai 2001 par Kofi Annan, secretaire general des Nations unies, qui a declare' en substance devant le Conseil de securite' des Nations unies qu'il ne saurait y avoir de paix durable si les responsables ne sont pas amenes a' rendre compte des crimes les plus graves.





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