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Geneve, Roberto Garreton: Presentation Rapport
- Subject: Geneve, Roberto Garreton: Presentation Rapport
- From: "serv. informazioni Congosol" <congosol at neomedia.it>
- Date: Tue, 4 Apr 2000 19:15:52 +0200
ORGANISATION DES NATIONS UNIES COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME CINQUANTE-SIXIEME SESSION POINT 9 DE L'ORDRE DU JOUR Question de la violation des droits de l'homme et des libertes fondamentales ou' qu'elle se produise dans le monde PRESENTATION ORALE DU RAPPORTEUR SPECIAL SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO E/CN.4/2000/42 M. ROBERTO GARRETON Geneve, le 29 Mars 2000 Monsieur le President, Distingues Delegues, Mesdames et Messieurs, J'ai l'honneur de soumettre mon sixieme rapport sur la situation des droits de l'homme en Republique democratique du Congo (ex-Zaire), conformement a' la resolution 1999/56 de la Commission des droits de l'homme qui examine depuis 1994 la situation prevalant dans ce pays. Activites entreprises dans le cadre du mandat En decidant de repondre favorablement a' mes demandes de visite (mois de fevrier et d'aout/septembre), le Gouvernement a mis fin en 1999 a' l'interdiction qu'il m'avait faite durant deux ans de me rendre en Republique democratique du Congo. Au cours de ces deux missions, je me suis entretenu avec les plus hautes autorites de l'Etat, notamment avec le President Kabila. J'ai egalement rencontre' les autorites du Rassemblement congolais pour la democratie (RCD), mouvement qui controle avec les armees du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi, pres de 60% du territoire congolais. Dans le cadre de l'exercice de mon mandat, j'ai en outre conduit des missions a' Geneve, Bruxelles et Rome. Au mois de janvier dernier, je me suis rendu a' New York a' l'occasion de la tenue de la session speciale du Conseil de securite' sur la Republique democratique du Congo. L'objet de cette mission etait de poursuivre les contacts etablis avec les differents departements des Nations Unies mais aussi et surtout, de contribuer a' ce que l'information relative aux droits de l'homme, comme le stipule la recommandation 10 du rapport de la Commission independante d'enquete sur les actions de l'ONU lors du genocide au Rwanda en 1994, presidee par Monsieur Carlson, fasse "partie prenante des elements sur lesquels le Conseil de securite' se fonde pour decider des operations de maintien de la paix". Je tiens par ailleurs a' indiquer que le Gouvernement avait souhaite' que je me rende en Republique democratique du Congo avant la tenue de la presente session. L'invitation formelle m'ayant ete' envoyee que le 6 mars 2000, je n'ai pas ete' en mesure, en raison du peu de temps imparti, d'effectuer cette visite. Le Rassemblement congolais pour la democratie, par l'intermediaire du Chef du Departement de la Justice et de la resolution des conflits, m'a transmis ses observations sur la situation des droits de l'homme prevalant dans les territoires sous son controle. Je remercie le Rassemblement congolais pour la democratie pour cette contribution. Cependant, il me semble qu'il aurait ete' preferable que celle-ci contienne davantage d'elements factuels. Le conflit arme' et sa qualification Distingues Delegues, Depuis le 2 aout 1998, la Republique democratique du Congo est le theatre d'une guerre, qui a ete' declenchee par le Rassemblement congolais pour la democratie - scinde' par la suite en deux factions (le Rassemblement congolais pour la democratie/Goma et le Rassemblement congolais pour la democratie/Mouvement de liberation) - qui est soutenu militairement par les armees du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi, "pays non invites", pour reprendre la terminologie du Conseil de securite'. Un autre mouvement rebelle, le Mouvement de liberation du Congo (MLC), est egalement engage' dans la lutte contre les autorites de Kinshasa, qui ont recu l'assistance des armees de cinq pays (Zimbabwe, Tchad, Soudan, Angola et Namibie) en invoquant l'article 51 de la Charte des Nations Unies. La presence de neuf armees regulieres et de nombreux groupes armes, et en particulier les anciens miliciens Interahamwe ainsi que les Mai Mai, a cree' et continue de creer un climat de violence et d'extreme insecurite'. Dans mon dernier rapport, j'avais qualifie' le conflit arme' en Republique democratique du Congo de conflit interne avec la participation de forces etrangeres. Les affrontements directs entre les armees rwandaise et ougandaise sur le territoire congolais au mois d'aout 1999 ou plus recemment ceux entre les ethnies Lendu et Hema dans la region de l'Ituri (Province Orientale) controlee par l'armee ougandaise, au cours desquelles pres de 5000 personnes auraient ete' tuees, m'ont conduit a' repenser la qualification de ce conflit. La Republique democratique du Congo est selon moi confronte' non plus a' un seul conflit mais a' plusieurs, certains ayant des dimensions internes, d'autres un caractere international. Les consequences humanitaires mais aussi ecologiques occasionnees par ces conflits, bien que difficilement chiffrables, sont sans precedent. A titre d'illustration, pres de 1,1 million de personnes seraient deplacees; quelque 280,000 autres auraient ete' contraintes de prendre le chemin de l'exil et une grande partie de la population vit dans une situation d'insecurite' alimentaire. Violations du droit international humanitaire Excellences, De nombreuses atteintes au droit international humanitaire ont ete' commises par toutes les parties. Du cote' des forces loyalistes, les actes les plus graves ont ete' les bombardements de plusieurs localites (Kisangani, Goma, Uvira, Bunga, Gemena, Wenga et Basankusu) et les represailles contre les populations civiles de Bunga et de Gemena. Le Rassemblement congolais pour la democratie et ses allies n'ont quant a' eux, pas hesite' a' massacrer des civils sans defense, dans plusieurs localites (Chipaho, Lemera, Makobola, Walungu, Kamitunga, Mikondero, Burhinyi, Kigulube, Buyankiri, Kasaia, Kahunwe, Kashambi, Chifunze) en represailles a' des attaques conduites contre leurs positions par les Interahamwe et les Mai Mai. L'un des incidents qui a suscite' la plus vive emotion est certainement celui de Mwenga. Selon les informations qui m'ont ete' communiquees, l'incident a eu lieu. Cependant, les circonstances ayant conduit aux deces des victimes (enterrees vivantes ou brulees), leur nombre ainsi que la date des faits varient considerablement selon les sources (Gouvernement, ONG, Rassemblement congolais pour la democratie). Toutes les parties (le Gouvernement et le Rassemblement congolais pour la democratie) ont cependant souhaite' que le Rapporteur special puisse conduire une enquete sur cet incident. Violations des droits de l'homme De nombreuses violations des droits de l'homme ont ete' portees a' ma connaissance sur toute l'etendue du territoire congolais. Parmi les violations les plus graves commises dans les territoires sous controle du Gouvernement figurent certainement la poursuite de l'application de la peine de mort, que le President Kabila, bien qu'il se dise abolitionniste, justifie par la necessite' de garantir la securite' de la population. En depit de l'annonce solennelle faite par le Ministre des droits humains, le 10 decembre 1999, de decreter un moratoire, 19 personnes ont ete' executees depuis le debut de l'annee. 83 autres ont ete' condamnees a' mort, meme si les peines de certaines ont ete' par la suite commuees. Les autres violations sont: - l'existence de la Cour d'ordre militaire (COM) dont les statuts n'autorisent aucun appel; - les atteintes multiples a' l'exercice du droit a' la liberte' d'expression (arrestations de journalistes, rafles dans les imprimeries, citations a' comparaitre, recours a' la legislation liberticide de l'epoque du President Mobutu); - le recours frequent a' la torture; - les harcelements ou encore la pratique des enlevements et des disparitions. La requisition de la chaine de television privee TKM, l'arrestation et la detention de plusieurs journalistes ou encore l'interdiction faite a' un opposant politique de tenir une conference de presse, faits enregistres au cours de ce mois, temoignent des entraves persistantes au libre exercice du droit a' la liberte' d'expression. Au mois de fevrier dernier, un decret-loi portant amnistie generale a ete' promulgue'. Cependant l'amnistie est conditionnee au respect par les beneficiaires potentiels de l'autorite' institutionnelle etablie par le President. En vertu de cette amnistie, 79 personnes detenues la plupart pour des motifs politiques ont ete' liberees dont le Commandant Masasu Nindaga, ancien conseiller special du Chef de l'Etat en matiere de securite', les 10 et 22 mars 2000. Il convient cependant de souligner les efforts louables du Ministere des droits humains qui, outre la publication du troisieme volume du Livre Blanc, a contribue' a' trouver une solution a' la situation des "personnes a' risques" et a organise' un Forum panafricain sur la demobilisation des enfants soldats et deux seminaires, en cooperation avec le Bureau sur le terrain du Haut Commissariat aux droits de l'homme: l'un sur l'administration de la justice et l'autre consacre' a' l'elaboration d'un plan national pour la promotion et la protection des droits de l'homme. Dans les territoires controles par le Rassemblement congolais pour la democratie regne un veritable climat de terreur, d'humiliation et un sentiment de rejet par la population des autorites en place. Les atteintes au droit a' la vie sont nombreuses et les libertes publiques systematiquement bafouees. Il n'y a pas d'organe independant d'information et les rares qui existaient ont ete' interdits. Un dirigeant politique connu, Monsieur Lumbu Lumbu, est mort des suites des mauvais traitements infliges par les soldats du Rassemblement congolais pour la democratie/Mouvement de liberation. Toute dissidence ou opposition est presentee comme une "tentative de genocide". Une victime de ces accusations est l'Archeveque de Bukavu, Monseigneur Emmanuel Kataliko, qui depuis fevrier n'a pas ete' autorise' a' regagner son diocese, apres etre revenu d'un sejour a' Kinshasa ou' il avait participe' a' la conference episcopale du Congo. Les autorites du Rassemblement congolais pour la democratie lui reprochent d'avoir soutenu le mouvement de desobeissance civile et d'avoir incite' la population a' la haine ethnique dans son message de Noel de 1999. Le seul element positif est que la peine de mort, bien que prevue par la loi, n'ait jamais ete' appliquee. Sur toute l'etendue de la Republique democratique du Congo, la repression demeure implacable contre les membres des ONGs des droits de l'homme et la societe' civile qui sont consideres tant par le Gouvernement que par le Rassemblement congolais pour la democratie comme etant des activistes politiques. Ces harcelements constituent une violation flagrante des dispositions contenues dans la resolution 16 adoptee par la Commission des droits de l'homme, en 1999. Enquetes sur les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire Monsieur le President, Comme vous le savez, la Commission des droits de l'homme, m'avait mandate' en 1999 pour conduire, avec deux autres collegues (le Rapporteur special sur le executions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et un membre du Groupe de travail sur les disparitions forcees ou involontaires), une mission conjointe d'enquete sur les allegations de massacres et autres violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises entre 1996 et 1997. Cette enquete n'a pas pu etre conduite etant donne' la precarite' de la situation securitaire (Cf. Note du Secretariat E/CN.4/2000/43). Un pas decisif a' ete', selon moi, franchi au cours de l'annee ecoulee, puisque desormais non seulement toutes les parties au conflit reconnaissent que des violations massives des droits de l'homme et du droit international humanitaire ont ete' perpetrees et continuent de l'etre, sur toute l'etendue de la Republique democratique du Congo, mais demandent aussi que des enquetes soient diligentees. En effet, le Gouvernement de la Republique democratique du Congo a demande' au Secretaire General de l'Organisation des Nations Unies, au Haut Commissariat aux droits de l'homme et au Rapporteur special de conduire une enquete sur les incidents recents survenus a' Mwenga et dans le territoire de l'Ituri, entre les ethnies Hema et Lendu. Le Rassemblement congolais pour la democratie a egalement exprime' le souhait qu'une equipe independante enquete sur les incidents commis tant dans les territoires sous son controle que dans ceux administres par le Gouvernement. Le fait que le Conseil de securite', dans sa resolution 1291 du 24 fevrier 2000 (dispositif 14), ait condamne' tous les massacres perpetres en Republique democratique du Congo et alentour et "demande' instamment qu'une enquete internationale y soit consacree en vue de traduire les responsables en justice", peut etre considere' comme la reponse de la communaute' internationale a' la necessite' de mettre un terme au cycle de l'impunite'. Les modalites pratiques de cette enquete, comme la periode sur laquelle elle devra porter ainsi que la designation de l'instance qui sera en charge de la mener a' bien, devraient etre precisees dans les meilleurs delais. Dans ce cadre, je serai dispose', si une telle demande m'etait formulee, a' fournir toute mon assistance et soutien tant au niveau de la conceptualisation que de la conduite de cette enquete. Droit a' la democratie A l'ouest, les pouvoirs absolus que s'etaient attribues de maniere unilaterale le President Kabila, apres la chute du Regime du President Mobutu, demeurent intacts. Comme je l'ai repete' a' plusieurs reprises, il existe un droit qui est celui de ne pas vivre sous la dictature mais de vivre en democratie. Ce droit est fondamental et doit faire l'objet de la plus grande attention. En depit du cadre defini dans les Accords de paix de Lusaka pour le retour a' la democratie, a' travers la mise en place d'un "Dialogue national" auquel doivent participer, outre les parties au conflit, les forces vives de la Nation, sous l'egide du Facilitateur, Sir Ketumile Masire, le Gouvernement continue jusqu'a' present a' se referer au "Debat national" qu'il a lui meme lance' et qui vise a' debattre uniquement des themes proposes par lui. Le maintien du decret-loi sur les partis politiques qui a conduit a' la dissolution de tous ceux qui existaient, ainsi que les persecutions dont font l'objet les opposants constituent de tres serieux obstacles a' la mise en place d'un regime democratique. En outre, la decision du President Kabila d'etablir une assemblee constituante et legislative, sous la direction du Ministre de l'Interieur, ainsi qu'un Comite' preparatoire derogent egalement aux dispositions de Lusaka. Il s'agit par ailleurs du quatrieme organe constituant etabli par le President Kabila depuis son accession au pouvoir en 1997. Comme les precedents, il n'a nullement pris en compte les aspirations et les souhaits du peuple congolais. Le Rassemblement congolais pour la democratie ne respecte pas davantage le droit a' la democratie, etant donne' que les partis politiques ne sont pas autorises et qu'aucune expression dissidente n'est toleree en particulier a' l'encontre de ceux que la population qualifie de "forces d'agression et d'occupation etrangeres". Seul le Rassemblement congolais pour la democratie, un veritable "Parti-Etat", peut s'exprimer. La population a subi de nombreuses humiliations comme la decision prise par le Rassemblement congolais pour la democratie de changer le drapeau national ou de jumeler la capitale du Rwanda avec la province du Sud Kivu. La non adhesion, voire le rejet par la population du Rassemblement congolais pour la democratie ont conduit a' des mouvements de "villes mortes" qui ont ete' tres suivis (Bukavu, Kisangani, Goma et Kindu), mais egalement tres durement reprimes. De l'application des Accords de paix de Lusaka Distingues Delegues, Aucune des dispositions militaires ou politiques contenues dans les Accords de paix de Lusaka signes aux mois de juillet et d'aout 1999, n'a ete' respectee. Ceci a conduit les parties signataires a' reviser le calendrier et a' en adopter un nouveau, le 23 fevrier dernier. Le sentiment le plus repandu en Republique democratique du Congo, tant dans les zones sous controle du Gouvernement que du Rassemblement congolais pour la democratie, est que la communaute' internationale n'a rien fait, ou tres peu, pour mettre un terme a' ce conflit. Les questions qui reviennent le plus souvent sont les suivantes: - Pourquoi la communaute' internationale parle de "pays non invites"et non pas de "pays agresseurs"? - Pourquoi la communaute' internationale s'interesse davantage au sort du Kosovo qu'a' celui du Congo? Il me semble cependant que ce sentiment, voire cette critique, est injuste et ne tient pas compte des efforts louables et perseverants de l'Organisation des Nations Unies, de l'Organisation de l'unite' africaine et de certains pays africains notamment la Zambie, la Republique sud-africaine et la Lybie, pour mettre un terme au conflit, mais surtout ne designe pas les veritables responsables de la non mise en oeuvre des Accords de Lusaka: les parties signataires. Les seules a' avoir respecter les Accords de Lusaka sont l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de l'unite' africaine. L'Organisation de l'unite' africaine a designe' entre autres le Facilitateur du "Dialogue national", Sir Ketumile Masire, l'ancien President du Bostwana. La nomination par le Secretaire General de l'Organisation des Nations Unies de son Representant Special en Republique democratique du Congo, Son Excellence Monsieur Kamel Morjane et l'autorisation par le Conseil de securite', suite au vote de la resolution 1291, le 24 fevrier 2000, de renforcer la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) qui pourra compter jusqu'a' 5537 militaires y compris 500 observateurs, en sont certainement les meilleures preuves. En depit des efforts majeurs de l'Organisation des Nations Unies, les combats (prise la ville d'Idumbe, le lendemain du jour ou', selon le nouveau calendrier, la cessation effective des hostilites devait intervenir) ainsi que les declarations bellicistes se poursuivent. Le Facilitateur n'a toujours pas ete' autorise' par le Gouvernement a' se rendre dans les zones sous controle du Rassemblement congolais pour la democratie et du Mouvement de liberation du Congo. Le deploiement des militaires de la Mission des Nations Unies au Congo continue de faire l'objet de restrictions a' la liberte' de mouvement, imposees par les autorites de Kinshasa. Les efforts de la communaute' internationale en Republique democratique du Congo sont reels. Cependant ils ne pourront conduire a' une effective cessation des hostilites, a' l'avenement de la democratie et au respect des droits de l'homme, sans une prise en charge pleine et entiere par les Congolais et en particulier par leurs dirigeants de leurs responsabilites. Recommandations Monsieur le President, Je conclurai cette presentation en insistant sur certaines des recommandations contenues dans mon rapport, au premier rang desquelles figure la stricte application, et ce sans delai, par toutes les parties des Accords de Lusaka et de son nouveau calendrier, etant donne' qu'ils constituent le seul plan viable pouvant restaurer la paix. Le Gouvernement de la Republique democratique du Congo devrait, entre autres: - imposer un moratoire immediat sur les executions capitales prononcees par la Cour d'ordre militaire; - ratifier le Deuxieme protocole relatif a' l'abolition de la peine de mort et autoriser le fonctionnement des partis politiques et des ONG des droits de l'homme, qui se sont constitues conformement a' la loi en vigueur au moment de leur creation. Le Rassemblement congolais pour la democratie et ses allies etrangers devraient quant a' eux: - permettre l'exercice des droits a' la liberte' d'expression, d'opinion et de reunion; - autoriser sans delai le retour de l'Archeveque de Bukavu dans son diocese; - initier un dialogue franc et ouvert avec les membres de la societe' civile; donner des instructions a' leurs troupes afin qu'elles epargnent les populations civiles lors des operations militaires; - et s'abstenir de toute initiative ou mesure qui pourrait etre percue par le peuple congolais comme des signes de partition, voire de scission du pays. La restauration de la paix et l'avenement d'un Etat de droit, respectueux de tous ses citoyens, en Republique democratique du Congo seront longs et perilleux. En outre, la securite' a' laquelle aspirent le peuple congolais et les populations de la region des Grands Lacs ne pourra etre viable que si elle s'inscrit dans une dimension regionale. Pour ce faire, il conviendrait que la communaute' internationale impose un embargo sur les ventes d'armes et fournisse un appui indefectible, tant politique que financier, a' la Mission des Nations Unies au Congo. La convocation d'une conference internationale sur la paix, la securite' et le developpement dans la region des Grands Lacs, sous l'egide de l'Organisation des Nations Unies et de l'Organisation de l'unite' africaine, pourrait fournir un cadre approprie' pour qu'une veritable discussion soit initiee entre les differents pays de cette region, afin de promouvoir durablement le respect des droits de l'homme et mettre fin au cycle de l'impunite', qui a trop longtemps regne' dans cette partie du monde. Je vous remercie, Monsieur le President. ==================================================== Servizio informazioni Congosol Le materiel contenu dans ce communique' peut ne pas refleter toujours les points de vue du Service. 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