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Burundi: ultimatum a Mgr Ntamwana



Reggio Emilia, 30/12/2004 - 23:30

Un dispaccio della France Press
Paolo Costantini
ex anb-bia
paolo.c@mafroma.org
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31-12-2003 10:35 - Burundi-Vatican-violences

BUJUMBURA, 31 déc (AFP) - Ultimatum des rebelles au président de la 
conférence des évêques du Burundi

Les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL), dernier 
mouvement encore en guerre contre le gouvernement, ont donné mercredi 30 
jours au président de la Conférence des évêques du Burundi, Mgr Simon 
Ntamwana, pour quitter le Burundi, dans une déclaration à l'AFP.

Cet ultimatum intervient deux jours après la mort du nonce apostolique au 
Burundi, Mgr Michael Courtney, tué dans une embuscade à une quarantaine de 
kilomètres au sud-ouest de Bujumbura et dont les obsèques se déroulent 
mercredi à Bujumbura.

"Nous sommes très clairs et très sérieux là-dessus, il a 30 jours pour 
quitter le Burundi, et pas plus", a déclaré le porte-parole des FNL, 
Pasteur Habimana, joint par téléphone par l'AFP.

"Nous demandons instamment à l'Eglise catholique, à Rome de trouver un 
autre pays d'accueil pour Mgr Simon Ntamwana dans les jours qui viennent", 
a-t-ajouté.

Mgr Simon Ntamwana avait accusé mardi les FNL d'avoir "exécuté" Michael 
Courtney.

"Mgr Ntamwana doit partir, c'est un ultimatum. Sinon, l'avenir en dira 
plus", a prévenu le porte-parole des FNL.

"C'est une honte, Mgr Ntamwana est un homme sans parole, qui soutient les 
FDD (Forces pour la défense de la démocratie, ancien mouvement rebelle qui 
participe désormais au gouvernement) depuis longtemps et qui nous en veut 
parce que nous avons refusé sa présence lors des discussions (de paix) de 
Nairobi", a-t-il ajouté.

Les FDD, ex-principal mouvement rebelle burundais, ont signé un accord de 
paix global le 16 novembre avec le président burundais, Domitien Ndayizeye.

Les FNL et une délégation gouvernementale, dont des officiers supérieurs de 
l'armée, avaient négocié fin novembre à Nairobi, sans succès, pour trouver 
une issue à la guerre.

Il s'agissait d'une "première", car les FNL, issues de l'ethnie majoritaire 
hutue, avaient toujours refusé jusqu'alors de négocier avec le 
gouvernement, soulignant qu'ils ne discuteraient qu'avec l'armée, dirigée 
par les Tutsis ou les représentants de la communauté tutsie.

"De la façon dont il a été exécuté, et je parle bien d'une vraie exécution, 
on voit que Mgr Courtney était recherché", avait déclaré mardi Mgr Simon 
Ntamwana, archevêque de Gitega et président de la Conférence des évêques du 
Burundi.

"Les différents appels du nonce aux FNL pour qu'ils quittent la voie de la 
guerre, et les réactions de leur part, tout cela montre à mon avis qu'il ne 
faut pas chercher les coupables ailleurs que chez les FNL", avait-il ajouté.

Mgr Courtney avait joué les médiateurs pour parvenir à la paix au Burundi, 
déchiré depuis 10 ans par une guerre civile. A ce titre, il rencontrait 
régulièrement les groupes rebelles et notamment des responsables des FNL, 
qu'il tentait d'amener à la table des négociations, selon des sources 
diplomatiques.

"Nous jurons solennellement devant le peuple burundais et l'Eglise que nous 
n'avons pas organisé l'embuscade contre le nonce apostolique", a pourtant 
réitéré M. Habimana.

Les FNL avaient déjà rejeté lundi et mardi la responsabilité de cette 
attaque sur l'armée régulière.

Ce meurtre est sans précédent dans l'histoire moderne du Vatican: aucun 
ambassadeur du Saint-Siège n'a été tué, même dans les périodes les plus 
troublées du 20ème siècle comme la Seconde Guerre mondiale ou la guerre froide.

Depuis 1993, la guerre civile au Burundi a fait plus de 300.000 morts, 
essentiellement des civils, selon l'Onu.

II - mercredi 31 décembre 2003, 14h12   Obsèques au Burundi du nonce 
apostolique assassiné

BUJUMBURA (AFP) - Les rebelles burundais encore en guerre contre le 
gouvernement ont lancé mercredi un ultimatum au numéro 1 de l'Eglise 
catholique au Burundi pour quitter le pays, le jour des obsèques de 
l'ambassadeur du Vatican au Burundi, tué lundi dans une embuscade.

"Nous demandons instamment à l'Eglise catholique, à Rome, de trouver un 
autre pays d'accueil pour Mgr Simon Ntamwana (président de la Conférence 
des évêques du Burundi) dans les jours qui viennent", a prévenu le 
porte-parole des rebelles des Forces nationales de libération (FNL), 
Pasteur Habimana. (...)
Mgr Ntamwana avait accusé mardi les FNL d'avoir "exécuté" Mgr Courtney.
Les FNL ont réaffirmé mercredi n'être pas impliquées dans ce meurtre, fait 
sans précédent dans l'histoire moderne du Vatican. "Nous jurons 
solennellement devant le peuple burundais et l'Eglise que nous n'avons pas 
organisé l'embuscade contre le nonce apostolique", a réitéré M. Habimana.
Les FNL avaient déjà rejeté lundi et mardi la responsabilité de cette 
attaque sur l'armée régulière.

Les obsèques de Mgr Courtney ont été célébrées dans la cathédrale Régina 
Mundi de Bujumbura en présence de quelque 1.500 personnes, dont Mgr 
Ntamwana et le président du Burundi Domitien Ndayizeye.

Au début de la cérémonie, le nonce apostolique en Ouganda, Mgr Pierre 
Christophe, a lu un message du pape Jean Paul II exhortant les Burundais à 
"refuser la violence qui est un chemin sans avenir" et à "bâtir la paix".

Le Burundi, petit pays d'Afrique centrale de 6,4 millions d'habitants, est 
déchiré depuis 1993 par une guerre civile qui a fait environ 300.000 morts.

Le vice-président Alphonse Marie Kadege, les hauts responsables de l'armée, 
de nombreux diplomates et les membres du gouvernement, dont Pierre 
Nkurunziza - chef de l'ancien principal mouvement rebelle, les Forces pour 
la défense de la démocratie (FDD) et aujourd'hui ministre d'Etat - , ont 
aussi assisté à la cérémonie.

La messe a été concélébrée par le nonce apostolique en Ouganda et l'évêque 
de Bujumbura, Evariste Ngoyagoye.

La dépouille de Mgr Courtney, de nationalité irlandaise, devait être 
rapatriée en Irlande dès la fin de la cérémonie religieuse mercredi, selon 
l'évêque de Bujumbura.

Mgr Courtney avait joué les médiateurs pour parvenir à la paix au Burundi. 
Il rencontrait régulièrement les groupes rebelles et notamment des 
responsables des FNL, selon des sources diplomatiques.

"Les différents appels du nonce aux FNL pour qu'elles quittent la voie de 
la guerre, et les réactions de leur part, tout cela montre à mon avis qu'il 
ne faut pas chercher les coupables ailleurs que chez les FNL", avait 
déclaré mardi Mgr Ntamwana.

"Mgr Ntamwana doit partir, c'est un ultimatum. Sinon, l'avenir en dira 
plus", a prévenu mercredi le porte-parole des FNL.

"C'est une honte", a-t-il poursuivi: "Mgr Ntamwana est un homme sans 
parole, qui soutient les FDD depuis longtemps et qui nous en veut parce que 
nous avons refusé sa présence lors des discussions (de paix) de Nairobi".

Les FDD ont signé un accord de paix le 16 novembre avec le président burundais.
En revanche, les FNL et une délégation gouvernementale, dont des officiers 
supérieurs de l'armée, avaient négocié fin novembre à Nairobi, sans succès, 
pour trouver une issue à la guerre.
Il s'agissait d'une "première" car les FNL, issues de l'ethnie majoritaire 
hutue, avaient toujours refusé jusqu'alors de négocier avec le 
gouvernement, exigeant de discuter avec l'armée, dirigée par les Tutsis.

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